Inscrit le: 10 Juin 2007 Messages: 640 Localisation: Ailleurs
Posté le: Mar Jan 08, 2008 9:14 pm Sujet du message: American Gods - Neil Gaiman
Après trois années derrière les barreaux, Ombre va enfin pouvoir sortir et retrouver sa femme, Laura.
Cependant, coup de massue, deux jours avant sa libération officielle il apprend la mort de sa femme. Libre, il prend l'avion pour se rendre à son enterrement. C'est sur ce vol qu'il va faire la rencontre d'un étrange personnage, Voyageur (c'est son nom), qui ne va avoir de cesse de lui proposer du boulot.
Un travail pas comme les autres, pour une personne pas comme les autres. Dans un monde pas comme les autres.
_______________________________________________________________________________________________________
De Gaiman, j'apprécie beaucoup sa série Sandman. Avec American Gods, je découvre pour la première fois un de ces romans.
Je possède l'édition J'ai Lu, avec son joli liseret rouge incrusté sur la couverture avec écrit en gros "UN CHEF D'OEUVRE !". On m'a donné le livre, donc je n'ai pas fais la fine bouche, m'enfin...merci l'éditeur.
Et pour bien enfoncer le clou, ce n'est surement pas un chef d'oeuvre à mes yeux.
Son principal défaut m'a paru être sa lenteur dans l'action, comme si l'auteur étirait un peu trop les situations, les rendant souvent assez plates et sans grande saveur. C'est ce qui, surement, a fait que je ne me suis pas passionné pour l'histoire. Les personnages, malgré le fait qu'ils puissent êtres attachants, semblent aussi n'évoluer qu'à grande peine.
Quatre cents pages se passent sans véritable chamboulement, Gaiman se bornant à exposer le monde qu'il a créé, et qu'Ombre, personnage principal, découvre en même temps que nous.
Spoiler:
Pendant un temps (long), les personnages principaux font du porte à porte chez les Dieux anciens. C'est sympa, mais un peu lourd à force...
Puis, quand vint ce qui peut apparaitre comme le paroxysme du récit, l'auteur emballe ça en quelques pages.
Spoiler:
La rencontre entres les Dieux anciens et nouveaux, le fameux jour de l'Orage. Ombre arrive, demande à tout le monde de se calmer, et voilà, c'est finit. Je m'attendais à plus...renversant.
Sinon, une thématique interessante parcours le récit, Gaiman donnant la vision d'une Amérique en manque de repères. Terre sans véritable Histoire, sans véritable "socle", il la dépeint en proie aux Dieux actuels: Médias, Ville, Internet, Monde,etc. (Dommage qu'il n'y ait pas un M. (ou Mme) Argent)
Quant à l'écriture, je l'ai trouvé appréciable. J'ai parfois eu une impression de répétition, mais pas quelque chose de grave.
Ainsi, je sors mitigé de cette lecture. Pour autant, je ne compte pas m'arrêter à cette oeuvre romanesque de Gaiman, et bien découvrir les autres.
(Et depuis Malpertuis, les récits où se mêlent mythologie et fantastique ne m'apparaitront plus pareil je crois.) _________________ Brise et ruine d’abord ce monde, nous verrons si l’autre surgit ensuite
Posté le: Mar Jan 08, 2008 10:09 pm Sujet du message:
Bon. C'est clair, tu es mon mauvais génie, hein!
C'est encore un livre qui attend dans ma bibliothèque et que tu viens de reléguer aux oubliettes en trois traits de plume assassine!
Le pire, c'est que j'en pensais du bien, tant j'en avais entendu d'éloges....
Me demande si je vais encore lire tes posts avant de lire les livres, moi....
Bon, je plaisante, hein...
Ah! par contre, Malpertuis: génial! on est d'accord.
Inscrit le: 10 Juin 2007 Messages: 640 Localisation: Ailleurs
Posté le: Mar Jan 08, 2008 11:21 pm Sujet du message:
Mouarf, désolé
Mais je pense que certains ont plus aimé que moi, peut-être te feront-ils changer d'avis! _________________ Brise et ruine d’abord ce monde, nous verrons si l’autre surgit ensuite
Posté le: Mar Jan 08, 2008 11:41 pm Sujet du message:
Pour faire court, je vais dire que je pense exactement tout le contraire de L.
En version longue, ça donne :
J'ai adoré American Gods. Je ne dirais certainement pas que c'est son meilleur roman mais je l'ai trouvé passionnant. Quand je te lis, L, j'ai l'impression que tu compares ce roman à une course, les protagonistes à des voitures et que tu trouves que rouler à 50 km/h ne donne pas une course passionnante. Je serai d'accord si je n'imaginais pas American Gods tout autrement.
Pour moi, ce roman est un superbe voyage, comme une descente du Nil en felouque, Neil Gaiman conduit le navire et le fleuve est bordé par les dieux et les mythes passés et présents. On ne lit pas American Gods en tournant frénétiquement les pages, s'exclamant : "par Thor, mais que va-t-il se passer !??". American Gods est un roman calme, riche dans ses détails, ses décors, ses protagonistes, son ambiance. American Gods ne se lit pas. Il se contemple, telle une fresque de Michel-Ange (j'allais rajouter "dans un silence religieux" mais c'est peut-être un peu exagéré).
Quand à la fin du roman, je l'ai trouvé magique.
Spoiler:
La guerre s'arrête rapidement car elle n'a jamais existé, si ce n'est dans l'esprit d'Odin. Odin est un manipulateur, il fait croire aux dieux, aux héros et aux lecteurs qu'une guerre terrible se prépare alors que ce n'est qu'un tour de passe-passe pour renforcer son pouvoir. Dés que le tour est découvert, la guerre n'a plus de raison et cesse aussitôt, ça ne m'avait pas dérangé.
Comme tu n'as pas aimé American Gods, je te déconseille très fortement, sa suite Anansi Boys. Même univers, autres personnages, tu y découvriras la même "lenteur". Par contre, je te conseille Neverwhere, excellent mais très différent dans sa narration. Tu y trouveras une ambiance semblable mais une intrigue plus "incisive".
Pour ceux qui ont aimé American Gods, il existe une nouvelle Le Monarque de la Vallée dans l'anthologie de Robert Silverberg Légendes de la Fantasy 1. À ne lire que si on a lu American Gods :
Spoiler:
Dans cette nouvelle, Ombre voyage en Écosse où il se retrouve confronté à une coutume locale. Dans la présentation du récit, Neil Gaiman nous dit qu'une suite des aventures d'Ombre est prévue. Ce nouveau roman contera le voyage d'Ombre en Angleterre et son retour aux U.S.A.
Donc, en conclusion, euh... je pense tout le contraire de L.
Inscrit le: 12 Avr 2006 Messages: 5856 Localisation: deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin...
Posté le: Mer Jan 09, 2008 8:51 am Sujet du message:
Moi non plus je n'ai pas trop aimé. J'avais du mal à rester concentrée, je décrochais à toutes les pages en comptant combien de pages il me restait à lire... J'ai tenu jusqu'au bout mais je ne compte pas recommencer de sitôt. J'ai d'ailleurs déjà tout oublié, comme je m'en rends compte en lisant vos commentaires. _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
Posté le: Mer Jan 09, 2008 9:58 am Sujet du message:
J'ai été assez déçu par ce livre, en dépit de plusieurs bon signes :
* j'ai adoré les autres Gaiman
* Alf aime beaucoup ce livre (et Alf A Bon Goût)
* Il y a marqué "un chef d'œuvre !" sur la couverture
Mais... je ne sais pas, c'est resté abscons pour moi. Tout ces dieux qui se baladent, ça me laisse assez froid, ça fait un peu jeu vidéo et je n'ai pas été pris par l'histoire. _________________ En cours de lecture : Le Mythe de Sisyphe, d'Albert Camus
Inscrit le: 30 Juin 2004 Messages: 5671 Localisation: Physiquement : Cergy, France. Mentalement : MIA
Posté le: Mer Jan 09, 2008 11:44 am Sujet du message:
+1 pour Algernon
(Pour moi Gaiman fait partie de la sainte trinité des auteurs anglais, avec Shakespeare et Pratchett )
PS : pour moi, Anansi boys n'est pas une suite et peut se lire indépendamment.
Algernon a écrit:
Pour ceux qui ont aimé American Gods, il existe une nouvelle Le Monarque de la Vallée dans l'anthologie de Robert Silverberg Légendes de la Fantasy 1. À ne lire que si on a lu American Gods
Je crois qu'elle est également dans le recueil de nouvelles de Gaiman "Fragile Things" (non encore traduit à ce jour). _________________ Crazy Modératrice et Dictatrice Adjointe Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman
Inscrit le: 10 Juin 2007 Messages: 640 Localisation: Ailleurs
Posté le: Mer Jan 09, 2008 1:59 pm Sujet du message:
Pour revenir sur le message d'Algernon:
Ce n'est pas à une course que j'ai voulu comparer ce roman, mais étant donné que je n'y ai pas vu le voyage dont tu parles, il a bien fallu que je me rattache à quelque chose. Et ce quelque chose, c'est l'action.
Il est vrai que c'est avec plaisir que je découvrais les personnages mis en avant par Gaiman, mais le problème est que j'avais l'impression que cela n'apportait rien, ou si peu à l'histoire. Comme si il y avait là matière suffisante à passionner le lecteur, mais que celle-ci restait brute, l'auteur ne la travaillant pas.
Concernant la fin, ta remarque est judicieuse, c'est sur. Surement est-ce aussi car nous n'avons pas eu la même vision de ce qui précède que nos attentes diffèrent.
Et je note les conseils de lecture.
(Qui est donc Alf? Pas le martien orange je suppose.) _________________ Brise et ruine d’abord ce monde, nous verrons si l’autre surgit ensuite
Inscrit le: 26 Avr 2007 Messages: 840 Localisation: France
Posté le: Mer Jan 09, 2008 2:48 pm Sujet du message:
J'ai bien aimé American Gods, mais je n'y ai pas tout à fait trouvé le chef-d'oeuvre qu'on me promettait.
Le style d'écriture, les descriptions et l'atmosphère sont de qualité exceptionnelle, c'est certain. Le fait que ça n'aille pas vite ne m'a pas dérangé, mais il est un peu plus contrariant que ça ne donne parfois pas l'impression d'aller quelque part. L'idée de base de l'histoire pose un problème d'entrée de jeu : le lecteur sait bien que les anciens dieux ne réussiront pas à remplacer les idoles modernes.
En fait, je dirais que le roman comprend un grand nombre de passages sympathiques, imaginatifs et marquants MAIS que l'addition ne tout ça ne donne pas une histoire aussi saisissante qu'elle aurait pu l'être.
Le problème majeur que j'ai eu avec le roman est que le personnage de Shadow/Ombre m'est resté très hermétique tout du long. Je ne comprenais pas sa manière de pensée, sa façon de réagir et ses motivations. Son nom lui-même ne l'humanise pas vraiment.
J'ai été un peu surpris (et pas terriblement réjoui) de voir que Gaiman mettait en scène de la violence et du sexe de façon beaucoup plus crue que dans ses autres romans. Mais c'est un détail.
Pour conclure, je dirais que c'est sans doute un roman extrêmement centré sur les Etats-Unis, leur histoire et leur culture. A cause de cela, il est à mon avis plus marquant pour un lecteur américain que pour un lecteur d'une autre nationalité.
Inscrit le: 30 Juin 2004 Messages: 5671 Localisation: Physiquement : Cergy, France. Mentalement : MIA
Posté le: Mer Jan 09, 2008 5:20 pm Sujet du message:
L a écrit:
(Qui est donc Alf? Pas le martien orange je suppose.)
Une membre du Coin et d'ailleurs _________________ Crazy Modératrice et Dictatrice Adjointe Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman
Posté le: Jeu Jan 10, 2008 4:12 am Sujet du message:
Crazy a écrit:
PS : pour moi, Anansi boys n'est pas une suite et peut se lire indépendamment.
L'histoire ne se réfère jamais à American Gods, mais je pense que si le lecteur n'a pas connu Anansi, il est moins intéressé par l'histoire de ses fils.
Outremer a écrit:
L'idée de base de l'histoire pose un problème d'entrée de jeu : le lecteur sait bien que les anciens dieux ne réussiront pas à remplacer les idoles modernes.
Ça me rappelle des épisodes de Dan Jurgens du comic Thor. Le cycle où Odin meurt et Thor devient le patron des dieux. Il décide que les hommes ne sont dignes du libre arbitre et que les dieux doivent à nouveau prendre les choses à la main. L'idée est intéressante
Spoiler:
mais ça se termine en pétard mouillé, univers marvel oblige.
Outremer a écrit:
Le problème majeur que j'ai eu avec le roman est que le personnage de Shadow/Ombre m'est resté très hermétique tout du long. Je ne comprenais pas sa manière de pensée, sa façon de réagir et ses motivations. Son nom lui-même ne l'humanise pas vraiment.
Je suis d'accord mais, à la fin, Neil Gaiman donne une explication.
Spoiler:
On découvre à la fin du livre qu'Ombre est le fils d'Odin et, donc, un demi-dieu. Ça explique un raisonnement qui peut nous sembler illogique.
Crazy a écrit:
L a écrit:
(Qui est donc Alf? Pas le martien orange je suppose.)
Une membre du Coin et d'ailleurs
Et, anecdotiquement, mon voisin alphabétique sur le forum.
Posté le: Dim Jan 27, 2008 10:35 pm Sujet du message:
On m'a offert le bouquin (superbe édition du diable vauvert), mais impossible de prendre la décision de le commencer... Trop long? Peut-être ai-je peur d'être déçu après avoir entendu tant de choses élogieuses??? Tous ces messages ne me font guère avancer...ça viendra peut-être...
Inscrit le: 08 Mai 2003 Messages: 2621 Localisation: Entre réel et Imaginaire
Posté le: Mar Jan 29, 2008 12:54 pm Sujet du message:
Complètement oublié de poster mon avis.
Je ne vais pas apporter grand chose au débat car si j'ai trouvé ça sympa je n'ai pas été transportée non plus. Je pense qu'il me manquait une certaine culture Mythologique pour pleinement apprécier ce bouquin. Pourtant il fut un temps où j'étais plutôt pas mauvaise sur le sujet, mais il ne s'agissait pas des déités abordées dans le présent ouvrage.
Reste qu'à travers ce livre l'auteur raconte peu la construction de ce fabuleux melting pot qu'est l'amérique.
En fait en creusant je trouve que l'idée de l'auteur est vraiment excellente et bien exploitée, mais ce n'était pas le moment pour ce livre en ce qui me concerne.
A relire dans queqlues années... peut-être _________________
Posté le: Lun Nov 02, 2009 8:44 pm Sujet du message:
Un road movie...
Expression cinématographique qui me semble être la plus fidèle à l'esprit du bouquin.
J'ai fait connaissance avec Gaiman en lisant De Bons Présages écrit visiblement avec Pratchett...J'avais adoré, je n'avais jamais lu aucun de ces deux auteurs...je ne sais pas qui a écrit quoi... une page sur deux ou en harmonie autour d'une Budweiser... peu importe j'avais adoré.
J'ai bien aimé la narration, et je vous rejoins pour dire qu'elle prend le temps qu'il faut...Parfois un peu trop à mon goût, à tel point que parfois je ne savais pas vraiment ce que je lisais, un livre fantastique, un polar, un guide touristique sur l'Amérique Profonde...Mais je me suis laissé mener par l'histoire du charismatique Ombre pour lequel je garde un certain attachement ( ce bon gros toutou).
En fait c'est là que je trouve Gaiman excellent: dans la description des personnages, sa manière de nous parler des Etats-Uniens...cela m'a parfois bluffé.
J'aurais adoré rire plus souvent mais certains passages me resteront longtemps en mémoire :
Spoiler:
Le moment ou Sam est interrogée par Mr Ville et Mr Route est brillant: "Est-ce que vous choisissez vos noms en fonction du premier truc que vous voyez?"Toi tu seras Mr Trottoir, et lui Mr tapis. Dites bonjour à mr avion."
ou encore
Spoiler:
Le moment ou Sam (encore elle, j'ai beaucoup aimé ce personnage secondaire) fait la liste des raisons pour laquelle Ombre peut lui faire confiance et lui dire la vérité
Au bout du compte j'ai régulièrement oublié cette histoire de luttes de Dieux , le cheminement d'Ombre et ses rencontres me paraissant après coup bien plus intéressantes.
La fin m'a semblé intéressante, tout comme le livre dans son ensemble. Mais je m'attendais à quelque chose de plus captivant, à la hauteur de sa présentation de best-seller. La très belle édition du Diable Vauvert que ma très chère épouse m'a offerte présentant l'oeuvre comme "un grand thriller épique"...Pétard mouillé plutôt...Mais un auteur à connaître qui sait , en prenant son temps, garder l'intérêt du lecteur.
Un bon moment donc, mais qui ne rentre pas dans mon top ten.
Inscrit le: 23 Nov 2009 Messages: 95 Localisation: Transylvanie subcarpathique...
Posté le: Lun Nov 23, 2009 9:53 pm Sujet du message:
Bonjour tout le monde!
Mon premier post sur ce forum se porte sur ce livre de Gaiman que j'ai lu récemment. J'ai eu du mal à entrer dans cet univers au début, mais au fur et à mesure que je le parcourais, je me suis peu à peu familiariser avec ces étranges personnages et cette histoire on ne peut plus déconcertante... On va dire que je m'attendais à mieux et que ce n'est certainement pas mon Gaiman préféré. Je préfère de loin par exemple "Anansi Boys" (l'humour omniprésent doit y être pour quelque chose, je pense...).
Posté le: Mer Avr 03, 2013 1:27 am Sujet du message: American Gods - Neil Gaiman
American Gods
Un ex détenu est embauché comme garde du corps par un escroc expérimenté. Très vite, il comprend que se profile un affrontement entre des forces qui le dépassent. D'un côté son employeur à la tête d'un bataillon d'anciennes divinités. De l'autre, les dieux de l'Amérique moderne, les médias, l'argent, la technologie..
Un dieu est d'autant plus puissant que beaucoup de gens croient en lui. Il s'affaiblit et meurt quand il perd ses fidèles. C'est l'idée de base du roman. Elle a été bien utilisée dans Les petits Dieux de Terry Pratchett, ami de Neil Gaiman. Mais à la différence de Pratchett, Gaiman n'a pas su l'exploiter. Il n'en tire aucune scène valable. La déchéance des anciens dieux est sans intérêt, l'émergence des nouveaux n'apporte ni sous texte critique sur notre société, ni scène spectaculaire façon La ballade de City de John Shirley. Bref, ce n'est qu'un gimmick accrocheur pour 4° de couverture. Odin et la Reine de Saba affrontant les Dieux de l'Argent et des Médias, juste un pitch qui en jette.
Le mix général du roman rappelle fortement Poker d'âmes de Tim Powers. Affrontement de dieux anciens dans l'Amérique actuelle (ou De bons présages, dans l'Angleterre actuelle). Poker d'Ames et American Gods ont en commun défauts de rythme, longueurs et remplissage sans vergogne.
La stratégie de remplissage de Gaiman consiste à donner dans la road novel. Pendant le tiers central, on visite l'Amérique profonde, un tas de petits motels, des bourgades perdues décrites par le menu. Il ne se passe rien. Un tas de persos qu'on ne voit qu'une fois nous racontent des anecdotes 'amusantes' sans le moindre rapport avec l'intrigue.
Côté qualités, les 100 premières pages et les 100 dernières sont de bonne tenue. Héros attachant, sensible mais posé, incrédule juste ce qu'il faut, porté jusqu'au bout par l'amour qu'il ressent pour sa femme. Le dénouement est ingénieux, avec la résolution d'une série de crimes, la révélation d'un plan machiavélique conçu par les méchants et pas mal d'action.
Prix Hugo & Nebula largement immérité selon moi, pot de vin ou absence de concurrence cette année là. A moins que le jury n'ait lu que le début et la fin. Si vous acceptez de vous taper 400 pages de remplissage pour en lire 200 excellentes, je vous recommande ce roman.
Inscrit le: 12 Avr 2006 Messages: 5856 Localisation: deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin...
Posté le: Mer Avr 03, 2013 12:01 pm Sujet du message:
Fusion _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
Posté le: Mer Avr 03, 2013 8:16 pm Sujet du message:
J'ai pris l'habitude de fouiller le forum, non pas avec son moteur de recherche, mais avec Google. Hier pourtant, je n'ai pas pensé à recourir à Google. J'ai donc été incapable de retrouver l'ancien topic. Merci à vous. _________________ Tennis de Table Bordeaux
Inscrit le: 13 Nov 2010 Messages: 153 Localisation: Alsace
Posté le: Ven Avr 05, 2013 2:42 pm Sujet du message:
J'ai lu ce bouquin sans grand enthousiasme Et je suis assez de l'avis de Theyoubot.
Le fait qu'il ait obtenu les prix Nebula et Hugo m'avait mis l'eau à la bouche mais je suis resté sur ma faim.
L'idée de la confrontation des anciens dieux avec le monde moderne est intéressante et l'histoire commence plutôt bien. Mais vers le milieu du livre je me suis tellement ennuyé que j'ai eu tendance à lire en diagonale. Et le fin ne me semble pas racheter l'ensemble.
En résumé, ce n'est pas un mauvais livre mais sa lecture ne me paraît pas indispensable. _________________ Vieillir est le meilleur moyen de vivre longtemps
Posté le: Mer Nov 05, 2014 5:03 pm Sujet du message:
Voilà, je l'ai terminé hier. Bon, ce ne sera pas mon Gaiman préféré; j'avoue lui avoir préféré "Neverwhere" et "Coraline".
Mais même si je le classe pas dans mes coups de cœur, c'est néanmoins un livre que j'ai trouvé intéressant.
C'est une histoire que j'ai trouvé assez inégale dans son déroulement. Etant donné que le personnage principal ne comprend lui-même pas grand-chose à ce qui se passe la plupart du temps, je ne vous dis pas ce que ça donne pour nous, pauvres lecteurs.
C'est donc flou parfois, on peine à comprendre où l'auteur veut en venir, où tout ça va mener.
Deci-delà, on a droit à un petit chapitre sur une déité inconnue ou oubliée, sur sa "naissance", sur son histoire, sur les rites et pratiques liées à son culte et parfois, à la raison de son déclin.
J'ai trouvé ça parfois intéressant, parfois un peu fastidieux. Inégal donc comme je l'ai déjà dit et pas évident à replacer dans le fil de l'histoire.
Mais malgré ces quelques défauts, le personnage d'Ombre m'est demeuré sympathique et j'avais envie de voir comment il s'en sortirait.
Les déités/personnalités/avatars et êtres de toutes sortes et de tous les horizons qu'on ne cesse de croiser tout du long donnent aussi une touche assez particulière à l'ensemble. On a l'impression qu'en Amérique,
Spoiler:
les dieux là-bas sont comme le prêt-à-porter : encensés tant qu'ils sont au faîte de la mode et donc de la demande, oubliés et remplacés dès lors que quelque chose de mieux se présente et prennent leur place.
C'est terrible comme vision n'empêche. Ca m'a un peu fait penser à "Les petits dieux" de Pratchett. Mais en plus miteux et plus pathétique.
La fin m'a un peu surprise.
Spoiler:
Que Voyageur soit en définitive à l'origine de tout et qu'il compte se nourrir de ses ennemis comme de ses "amis" et alliés pendant qu'ils s'entretuent par sa faute, sans le savoir.
Mais c'est peut-être parce que je suis trop naïve : quand j'aime bien un personnage, j'ai du mal à imaginer qu'il puisse être capable du pire. Et là, on peut dire que je me suis bien faite avoir. _________________ Mille et un mondes
Posté le: Mer Nov 05, 2014 7:09 pm Sujet du message:
Laria a écrit:
Ca m'a un peu fait penser à "Les petits dieux" de Pratchett. Mais en plus miteux et plus pathétique.
Le mécanisme de croissance et de mort des Dieux est clairement pompé sur Les Petits Dieux. Mais, en plagiat comme en photocopie, il y a toujours une grosse perte de qualité entre la copie et l'original. L'idée est brillamment utilisée par Pratchett alors qu'elle se réduit à un alibi de name dropping dans American Gods. _________________ Tennis de Table Bordeaux
Inscrit le: 30 Juin 2004 Messages: 5671 Localisation: Physiquement : Cergy, France. Mentalement : MIA
Posté le: Jeu Nov 06, 2014 10:01 am Sujet du message:
Je doute qu'on puisse parler de plagiat pour deux grands auteurs qui ont par ailleurs travaillé ensemble sur plusieurs projets.
Deux version d'une idée commune plutôt. _________________ Crazy Modératrice et Dictatrice Adjointe Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman
Posté le: Jeu Nov 06, 2014 3:17 pm Sujet du message:
Crazy a écrit:
Je doute qu'on puisse parler de plagiat pour deux grands auteurs qui ont par ailleurs travaillé ensemble sur plusieurs projets.
Je doute que Gaiman ait participé à l'écriture des Petits Dieux. Ce n'est pas impossible, certes, mais a priori l'idée est de Pratchett. Ok, pas de quoi fouetter un chat. Les idées sont à tout le monde. De plus, il est difficile d'en vouloir à un voleur qui ne tire aucun bénéfice de son larcin et en particulier à un auteur qui copie une idée sans savoir en tirer une seule bonne scène. C'est un peu comme quelqu'un qui vole votre voiture puis loupe un virage deux minutes plus tard et tombe dans un précipice. On a plutôt de la peine pour lui. _________________ Tennis de Table Bordeaux
Posté le: Jeu Nov 06, 2014 3:58 pm Sujet du message:
Et je plussoie complètement Jaipadepseudo pour :
Jaipadepseudo a écrit:
certains passages me resteront longtemps en mémoire :
Spoiler:
Le moment ou Sam est interrogée par Mr Ville et Mr Route est brillant: "Est-ce que vous choisissez vos noms en fonction du premier truc que vous voyez?"Toi tu seras Mr Trottoir, et lui Mr tapis. Dites bonjour à mr avion."
ou encore
Spoiler:
Le moment ou Sam (encore elle, j'ai beaucoup aimé ce personnage secondaire) fait la liste des raisons pour laquelle Ombre peut lui faire confiance et lui dire la vérité
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum
Commandez vos livres sur Internet avec le Coin des Lecteurs => ici