Marcil Modo sans pouvoirs
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Posté le: Sam Sep 11, 2004 11:27 pm Sujet du message: L'insoutenable légèreté de l'être - Milan Kundera |
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Hello !!
J’ai lu ce roman voilà bientôt deux ans sur les conseils d’une amie, elle étant étudiante en psychologie. Curieuse de la nature humaine en générale et du résultat des incidences-d’éléments-extérieurs-influant-sur-la-psychologie en particulier (autrement dit les émotions ), elle me prêta donc « L’insoutenable légèreté de l’être ». J’en avais fait ma propre analyse de profane (pour elle ) que je délivre ici deux ans après (pour toi, public ) : Le livre décrit une série d’événements se passant entre des personnes fictives, et ce qu’elles ressentent sous différentes situations. Kundera me fais l’effet d’un chirurgien autopsiant le cadavre de l’être, paraissant ne rien laisser au hasard avec en prime un mauvais sourire aux lèvres.
Cela commence gentiment par la relation de deux personnes, Téréza et Tomas, dont on apprend qu’il est divorcé et est devenu un célibataire endurci (on a droit à un premier flash-back du temps où il était marié et père d’un enfant). Kundera va compliquer cette relation par l’arrivée d’une maîtresse, Sabina.
Le temps pour l’auteur d’analyser non seulement les ramifications qu’impliquent ces relations, mais aussi les différents profils psychologiques, avec les réminiscences idoines des séquelles dues à leur enfance, et c’est reparti : Téréza quitte Tomas, celui-ci est perdu (Pourquoi tant de haine ? se dit-il, analyse des sentiments à l’appuie). Téréza n’est pas en reste (Oh, Tomas, pourquoi es-tu si distant ? Analyse des sentiments). Puis elle devient photographe grâce à la maîtresse de Tomas, Sabina !
Tomas est chirurgien puis laveur de carreaux (deux ans de vacances). Sabina rencontre Franz qui meurt. Tomas et Téréza se remettent ensemble, ils adoptent un chien, nouvelle séparation, se retrouvent puis partent à la campagne. Confrontation ayant pour cadre Tomas avec son fils qu’il a renié (je ne mets plus systématiquement « analyse des sentiments » à la fin de chaque phrase).
Le dernier chapitre (la campagne) est reposant : une vie simple induit des sentiments simples.
De toutes ces relations conflictuelles qui se démultiplie chacune indépendamment, Kundera, ce joyeux drille, nous offre une situation géopolitique intéressante dans la glaciale Europe de l’Est : le communisme est au pouvoir, sauve qui peut !
Ce régime totalitaire agrémente encore le profil psychologique des personnages…
En ce temps-là : dénonciation, mise sur écoute systématique (micros, caméras), propagande, déclassement des intellectuels (Tomas), relation de voisinage tendancieuse (les amis d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui), crachats interdit dans la rue…
Une pincée d’allégorie, deux mesures de sarcasme et une cuillerée de scatologie saupoudrent le roman. Classé dans la catégorie « roman », je mettrai plutôt ce livre dans une étude d’analyse pure et dure du comportement humain. Le ton du livre m’a tout l’air d’être une satyre de la société du temps de l’âge d’or du communisme chez nos voisins de l’Est.
Kundera règle ses comptes.
Mais ce qui me gêne c’est : pourquoi n’avoir pas écrit une diatribe romancée plutôt que de tronquer l’histoire par des paragraphes d’analyses lourdes à digérer ? Je ne dis pas que ce livre est inintéressant mais depuis 2002, je suis dans l’expectative de savoir pourquoi La Montagne Kundera a accouché d’une souris…Hop, en passant : http://fabinoche.free.fr/filminsoutenable.htm |
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