Inscrit le: 14 Jan 2006 Messages: 5 Localisation: 69
Posté le: Dim Jan 15, 2006 8:41 pm Sujet du message: Andrea CAMILLERI
Slt,
"L'Opéra de Vigata" reprend un fait divers réel transformé en fiction par Camilleri, à l'instar de ses autres livres disons "historiques". Il peut être lu indépendament des autres, ne concerne aucunement la série des Montalbano (que je connais peu et qui ne me semblent pas très bons...cela n'engage que moi ) mais qui adopte le même style et le même genre que "La Concession du téléphone". Si tu veux varier des polars traditionnels, il est parfait. Camilleri a fait toute une série de petits romans de ce genre...si tu t'es poilé en lisant "La Concession du téléphone", tu vas bien te marrer en lisant celui-là, la langue y est particulièrement savoureuse et les situations cocasses. Tu peux te jeter si le coeur t'en dit sur "La saison de la chasse" (même lieu, même époque) ou encore "La Disparition de Judas"...c'est du même acabit.
Puissent ces quelques lignes t'inciter...ou vous inciter à lire ces romans de Camilleri _________________ "Un mort qui ressuscite déçoit toujours un peu son monde" M. Aymé
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 3029 Localisation: Loire
Posté le: Jeu Mar 10, 2011 12:13 pm Sujet du message:
Je viens de lire Le tailleur gris de Camilleri et...NON !!
Je n'ai absolument pas compris pourquoi ce roman était classé en "roman noir". Il n'a rien de noir. Légèrement gris anthracite peut-être mais de là à dire noir, il y a tout un monde !
C'est l'histoire d'un estimé banquier qui prend sa retraite. Il est parfaitement conscient que sa magnifique épouse, plus jeune que lui de 25 années, le trompe effrontément.
Voilà. Rien d'autre de sombre dans cette histoire banale, ou alors je n'ai rien compris.
L'écriture est étrange. Dans un français correct, normal, et soudain arrivant comme un cheveu sur la soupe, un "passque", un "rin de rin". Pourquoi soudainement ces mots ? Soit on décide d'écrire entièrement dans ce genre "parlé", soit non. Mais pas comme ça ! C'est mal amené, ça ne fait pas l'effet escompté.
Le pire est cette expression "l'antichambre de la coucourde" signifiant "l'esprit", "la tête". Elle tombe vraiment à plat dans ce roman assez bien écrit par ailleurs. On la retrouve plusieurs fois, et à chaque fois, j'ai fait une grimace en la lisant car à chaque fois, j'ai dû relire plusieurs fois la phrase pour la comprendre...
Certaines phrases sont tellement mal tournées qu'on ne les comprend pas : mauvaise traduction ou volonté de l'auteur ?
Bref, une lecture sans intérêt aucun, si ce n'est qu'il est très court, donc très vite lu. Ouf !
Je ne lirai rien d'autre de cet auteur. _________________ On ne sait jamais ce que notre malchance nous a évité de pire. Cormac McCarthy
Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 6314 Localisation: Sud
Posté le: Sam Mar 12, 2011 11:03 am Sujet du message:
Tiens, je suis surprise : habituellement, il y a toujours un petit avertissement de l'excellent traducteur de Camilleri (Serge Quadruppani, pour ne pas le nommer), précisant ses choix de traduction, et rappelant que Camilleri écrit dans une langue très émaillée de dialecte.
Cela dit, je ne comprends pas du tout le choix éditorial de le présenter comme "roman noir" : je n'ai pas lu celui dont tu parles (je l'avais demandé, pourtant , ça t'apprendra à me piquer mes affaires LOL !), mais habituellement Camilleri c'est à peine du polar, et je le dis d'ailleurs souvent quand j'en chronique. Il s'agit davantage de prendre plaisir à passer un moment en compagnie de personnages qui me paraissent très "réels" et qui vivent dans un contexte particulier. _________________ Même le soleil se couche.
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 3029 Localisation: Loire
Posté le: Sam Mar 12, 2011 11:34 am Sujet du message:
Le traducteur a bien présenté ceci, mais je m'attendais à en trouver plus régulièrement le long du roman et je m'attendais à ce que cela paraisse naturel. Ce qui n'est pas le cas, du moins à mon sens.
C'est effectivement plus une tranche de vie qu'un roman policier, ou "roman noir". Le souci est que, ce roman étant annoncé comme cela, on s'attend à quelque chose allant dans ce sens, et rien ne venant on est forcément déçu. Dommage car effectivement, c'est bien écrit. _________________ On ne sait jamais ce que notre malchance nous a évité de pire. Cormac McCarthy
Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 6314 Localisation: Sud
Posté le: Sam Mar 12, 2011 1:47 pm Sujet du message:
Marquise a écrit:
Le traducteur a bien présenté ceci, mais je m'attendais à en trouver plus régulièrement le long du roman et je m'attendais à ce que cela paraisse naturel. Ce qui n'est pas le cas, du moins à mon sens.
Pour les romans de Camilleri que j'ai lus, les différences de niveau de langue sont toujours marquées, au sens où les différents personnages parlent un italien + ou - coloré par le dialecte, le pire exemple, ou le + drôle, en tout cas, étant bien sûr Catarella. Mais tous, tout le temps, sont "marqués" par le dialecte, même dans les parties les plus "normales".
Par exemple, se présenter en disant "Montalbano je suis" n'est pas + naturel en italien qu'en français, de la même façon que l'usage du passé simple (passato remoto) y est aussi désuet que de notre côté de la frontière, mais toujours en vigueur en Sicile (et dans le sud de la péninsule en général).
Sachant cela, on se rend mieux compte, il me semble, du fait que même les parties "normales" ne le sont pas vraiment : ce n'est pas seulement une question de vocabulaire. Et le traducteur a pris le parti (que j'approuve totalement en ce qui me concerne, mais je comprends que tu sois d'un autre avis !!!) d'essayer de provoquer chez le lecteur français la même difficulté de lecture, la même étrangeté, que la langue de Camilleri provoque chez un lecteur italien.
Et si personnellement j'approuve cette position, c'est qu'il m'arrive d'être déçue par des traductions trop "neutres", trop "léchées" qui ne me donne pas accès au style propre à l'auteur.... mais c'est là un autre débat . _________________ Même le soleil se couche.
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 3029 Localisation: Loire
Posté le: Sam Mar 12, 2011 3:46 pm Sujet du message:
Ca explique alors les phrases que je trouvais mal tournées. Pour le "dialecte", oui, on trouve des verbes à l'ancienne comme "areveiller", "areconnu" etc...
Il faudra peut-être que je lise autre chose de cet auteur, qui sait ? _________________ On ne sait jamais ce que notre malchance nous a évité de pire. Cormac McCarthy
Inscrit le: 12 Avr 2006 Messages: 5856 Localisation: deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin...
Posté le: Mer Juil 17, 2019 8:21 pm Sujet du message:
Andrea Camilleri est décédé aujourd'hui à l'âge de 93 ans. _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
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