Vassia
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Posté le: Ven Juil 26, 2019 3:58 pm Sujet du message: La Terre - Emile Zola |
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Bonjour,
J'ai écouté récemment le roman La Terre d'Emile Zola.
Ce roman fait partie du cycle des Rougon-Macquart. Il nous présente un homme essayant de s'intégrer dans une famille dans un village de la Beauce.
Pour ma part j'ai adoré ce roman cruel et sans fard sur le monde paysan.
Et en même temps là-dedans tant de poésie !
Du Zola dans tout son art
Je partage ici avec vous quelques morceaux de phrases issus de ce roman qui m'ont bien plu et que je me suis notés.
Emile Zola
(La Terre)
[…] cette Beauce, si triste et si féconde.
[…], deux vieux aux mouvements ralentis et prudents.
Ah ! Fichue graine, dire qu’on a élevé ça […]
Calme tes colères, homme des champs, […] car l’heure de ton triomphe sonnera bientôt au cadran de l’histoire…
Si tu as la paix du cœur, ta fortune est faite.
Votre argent parle pour vous.
[…], les membres élastiques et forts des fausses maigres.
À force de vivre avec les paysans, il avait fini par avoir leurs passions.
Bien sûr que, dans un ménage, une femme de cette bâtisse-là valait son homme.
Dans leur longue tendresse, c’était la première querelle douloureuse, sous ce coup de fouet du tien et du mien, […]
Je veux bien être heureux, mais faut pas qu’on m’embête !
Il était arrivé tant de choses et rien du tout !
Un paysan qui emprunte est un homme fichu, […]
[…], on fait tant de choses en ne sachant pas pourquoi, […]
Chacun sait comment son pain cuit.
[…] dans ce silence prudent du paysan qui ne veut jamais parler le premier.
Il est à moi, ton argent, j’en peux bien faire ce qu’il me plaît.
Valait mieux du pain sec chez soi, que du rôti chez les autres […]
[…] l’argent était fait pour les hommes.
[…], d’un air majestueux d’ivrogne.
Ce bougre de Jésus-Christ était tout de même bien rigolo !
[…], en ajoutant pour rire qu’il labourait dur et ne semait pas.
[… et il portait un chapeau melon, en haine de son village, qu’il méprisait.
[…] les faces inquiètes des paysans se tournaient vers ce grand diable, qui lâchait dans l’ivresse le pêle-mêle baroque de ses opinions, […]
[…] foutu ventre ! plus bête qu’une oie ! la ruine de la maison !
[…], erra ensuite de son pas alourdi de vieillard qui se souvient et qui regrette.
[…], avec la brutalité des gens timides, […]
[…], elle savait bien que ça ne tirait pas à conséquence, la gaudriole à la ferme.
Quand on a des droits, on les fait valoir.
[…], j’aimerais mieux avoir quatre vaches à conduire qu’un vieux à garder.
[…] une poule, pêchée à la ligne, de l’autre côté d’un mur, […]
[…] tant qu’on ne vole pas de l’argent, mon Dieu ! on est honnête.
Au fond de tout paysan, même du plus honnête, il y a un braconnier ; […]
Quand on n’est pas le plus fort, il faut bien céder ; […]
[…] le devoir était là, impossible de fermer les yeux.
N’est-ce pas ? quand on est à la campagne c’est pour être heureux.
[…], dans une rigolade obstinée d’ivrogne.
[...] vivant de maraudes et d’aumônes forcées
[…], on forcera le peuple au bonheur malgré lui !
Un paradis ! toute la science mise à se la couler douce ! La vraie jouissance enfin d’être vivant !
À paysan avare, terre avare…
[…], dans cette manie des vieux passionnés que hantent leurs maîtresses d’autrefois.
Des gens passaient qui ne le saluaient plus, car il devenait une chose.
Un vieux, ça ne sert à rien et ça coûte.
[…], elle riait de son air de fille engageante.
Elle le regardait de ses jolis yeux pervers, […]
[…] ça ne tue pas les gens de parler de leur mort.
Chacun chez soi : le Bon Dieu chez lui, les gens chez eux.
Quand on boit, on n’a pas faim.
Alors, s’il n’y a pas de Bon Dieu, qu’est-ce qui vous gêne ?
Quand on est honnêtes on règle ses comptes soi-même.
[…], une jalousie humble et féroce de serviteur contre le maître obéi, […]
[...] s’en alla, à reculons, dans une retraite de bête carnassière et lâche, […]
Morte ou vivante, j’aurai ta peau !
[…], il songeait à cette grande vérité que, sans les femmes, les hommes seraient beaucoup plus heureux.
On ne tire rien de bon d’un parent, on ne peut pas taper dessus.
C’est toujours la même histoire, ils m’appellent quand ils sont morts.
Partout la même histoire, l’argent et la femelle, on en mourait et on en vivait.
Et il dure, il s’en fout pas mal, de nous gêner !
[…], il est possible qu’il faille du sang et des larmes pour que le monde marche.
(La Terre) |
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