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Le Journal d'une femme de chambre - Octave Mirbeau

 
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Vassia



Inscrit le: 11 Mai 2018
Messages: 446

MessagePosté le: Mar Aoû 24, 2021 11:04 pm    Sujet du message: Le Journal d'une femme de chambre - Octave Mirbeau Répondre en citant

J'ai lu (écouté) le roman Le Journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau sans avoir jamais entendu parlé de cet auteur mais parce que ce livre est classé en première place des livres appréciés sur le forum litteratureaudio.com

C'est l'un des livres qui m'a le plus épaté depuis les quelques années que j'en écoute à la file.
Le récit d'une femme de chambre qui raconte son quotidien, sa vie passée, des évolutions possibles de sa situation...
Elle a sur ses maîtres deux supériorités redoutables : elle vient de Paris, eux ne connaissent que la petite bourgeoisie de campagne ; elle est encore jeune et bien faite et sait en jouer.
D'un esprit vif et sans concession, sa condition de femme de chambre lui est insupportable et à travers elle l'auteur critique la rigidité et la cruauté de la société d'alors.

Quand un livre me plaît, je prie en le lisant (l'écoutant) qu'il continue à me plaire jusqu'au bout sans finir par me décevoir.
De Le journal d'une femme de chambre je trouve formidables les premiers chapitres. Par la suite, lorsque la narratrice commence à raconter sa vie passée on part dans des bulles de récits annexes qui ne servent pas la trame principale et qui semblent destinées à faire de ce livre un roman plutôt qu'une nouvelle.
Je trouve que c'est dommage, d'autant qu'il s'agit de récits, dont l'un clairement ordurier, dont le but est toujours le même : illustrer l'hypocrisie et les mœurs viciés des différents maîtres auprès desquels elle a servi. ça tourne un peu en rond.

Je m'en suis noté quelques tournures que j'ai bien aimée :
Le journal d’une femme de chambre (Octave Mirbeau) 1900
[...], glissant sur moi un regard étrange dont je ne pus m’expliquer la double expression d’ironie aiguë et, ma foi, d’obscénité réjouie, [...]
Le charme, si particulier, que nous exerçons sur les hommes, ne tient pas seulement à nous, si jolies que nous puissions être… [...]
En dépit de mon existence dévergondée, j’ai, par bonheur, gardé en moi, au fond de moi, un sentiment religieux très sincère, qui me préserve des chutes définitives et me retient au bord des pires abîmes…
Je ne veux pas vieillir encore.
Oh ! elle ne perd pas son temps, ni le mien…
On n’a pas idée où la vanité d’une maîtresse de maison peut se nicher…
[...], je me sens toute triste de la morne tristesse de ceux-là…
Bien qu’elle affiche une certaine prétention dans ses toilettes, elle retarde d’au moins dix ans sur la mode… Et quelle mode !…
[...] elle ne serait pas mal, si elle voulait ; du moins, elle ne serait pas trop mal…
Son pire défaut est qu’elle n’éveille en vous aucune sympathie, qu’elle n’est femme en rien…
Aux expressions de son visage, aux gestes durs, aux flexions raides de son corps, on ne sent pas du tout l’amour, et, jamais, le désir, avec ses charmes, ses souplesses et ses abandons, n’a passé par là…
[...], de tels sourcils, épais jusqu’à en être obscènes, [...]
Il m’a examinée d’un air tout drôle, d’un air où il y avait de la bienveillance, de la surprise, du contentement… quelque chose aussi de polisson sans effronterie, de déshabilleur, sans brutalité
Il aurait voulu parler encore… cherchait quelque chose à dire, mais, n’étant pas éloquent ni débrouillard, il ne trouvait rien…
[...] mettant dans son regard comme une excuse, dans sa voix, comme une prière, il m’a demandé : [...]
ans un mouvement que j’essayai de rendre harmonieux et souple, et même provocant, je me suis agenouillée en face de lui.
Timide comme il est et ne connaissant rien aux trucs des femmes, Monsieur s’est troublé…
Dans sa vulgarité même, il dégage je ne sais quoi de puissant…
Il n’est pas malin, il se livre du premier coup… Ah ! on pourrait le mener loin…
Ramasser ces aveux, les classer, les étiqueter dans notre mémoire, en attendant de s’en faire une arme terrible, au jour des comptes à rendre, [...]
[...], quelque chose d’indiciblement pesant tombait du plafond sur ces deux êtres, dont je me demande vraiment à quoi ils servent et ce qu’ils font sur la terre.
Je ne saurais dire pourquoi, cet homme a un regard gênant…
Ce qu’ils étaient scandalisés et ridicules !… On n’a pas idée de ce qu’ils sont en retard, en province…
Ah ! ils ont de bonnes langues, en province !… Mazette !
Pour moi, c’est bien simple, je n’ai vu que du sale argent et que de mauvais riches.
Il faut être juste, même avec ses maîtres.
Peu à peu, et pour être tranquille, il a abdiqué toute autorité de maître de maison, toute dignité d’homme aux mains de sa femme.
Elle a des roueries de vieux comptable, des indélicatesses d’huissier véreux, des combinaisons géniales d’usurier…
En dépit de leur inutilité criminelle, [...]
L’adoration du million !… C’est un sentiment bas, commun non seulement aux bourgeois, mais à la plupart d’entre nous, les petits, les humbles, les sans le sou de ce monde.
Ah ! cette voix aigre, glapissante, qu’on aimerait à faire rentrer, dans la bouche, d’un coup de poing…
Ah, dans les cabinets de toilette, comme les masques tombent !… Comme s’effritent et se lézardent les façades les plus orgueilleuses !…
D’autant que le corps de Madame… oh ! quelle ruine lamentable !…
Par un aveuglement providentiel qui atteint la plupart des créatures vieillissantes, elle ne se voyait pas dans son irréparable flétrissure…
Et, souvent, prise de pitié, je faisais semblant d’être la dupe de ces stupides explications…
Un de ces êtres ambigus, comme on en rencontre, parfois, [...], et qui vivent du meurtre ou de l’amour…
Les gens qui viennent pour les autres ne mettent pas tant d’autorité dans leur façon d’être et de parler…
Je n’ai donc jamais su au juste ce que c’était que ce garçon…
Il y a des moments où c’est en moi comme un besoin, comme une folie d’outrage…
Il faut que les bons paient pour les mauvais…
J’étais en veine de hardiesse…
On aura beau dire et beau faire, la religion c’est toujours la religion.
[...] de vieux messieurs très bien qui m’en chuchotaient, à l’oreille, de drôles de psaumes, [...]
À part ça, la campagne est comme toutes les campagnes… elle n’a rien d’épatant.
Elles me regardent avec curiosité, une curiosité défiante et sympathique, à la fois…
Moi je suis contente qu’on m’admire.
Si violent est le besoin qu’a cette femme de bavarder, qu’elle finit par oublier sa souffrance. La méchanceté a raison de son asthme…
Moi aussi, souvent, j’ai rêvé de servir chez un vieux… C’est dégoûtant… Mais on est tranquille, au moins, et on a de l’avenir…
Il n’y a là que de pauvres êtres qui viennent demander à Dieu quelque chose contre quelqu’un…
Est-ce drôle ? Je ne puis pas prier sans orgue…
Moi, il me faut de la délicatesse, de la poésie… de l’au-delà…
Encore une petite boulotte — décidément, c’est le pays des grosses femmes…
Au moindre mouvement, sa poitrine, sous le corsage de drap brun, remue comme un liquide dans une bouteille…
J’aime beaucoup les Parisiennes… elles savent ce que c’est que de vivre…
Rose se contente de hausser les épaules et de mettre dans ce geste tout ce qu’il y a en elle de fiel concentré, de rancunes et de mépris…
[...] les figures y prennent des déformations fantastiques…
Lâchement, j’essaie de sourire avec elles, d’applaudir avec elles, mais j’éprouve quelque chose d’insurmontable, quelque chose comme un affreux dégoût…
Ses ressources dans la calomnie sont infinies…
C’est étonnant ce qu’en quelques minutes on peut déshonorer de gens, en province…
j’aime bien entendre des choses cochonnes… mais je n’aime pas en lire…
On n’a point le temps d’être malade, on n’a pas le droit de souffrir… La souffrance, c’est un luxe de maître…
Le besoin, la rage qu’il a d’être charitable le poussent à commettre des actions qui ne sont pas très bien.
Et le vieux, tremblant sur ses jambes, le dos courbé, s’en alla et se fondit dans la nuit du jardin…
Loin de Madame, il n’est plus le même. Sa figure s’éclaire, son œil luit…
Lorsqu’il n’ose pas me parler, il me regarde… et son regard est plus éloquent que ses paroles…
[...] se donnant ainsi le temps de trouver à me dire quelque chose d’ingénieux…
Mais je baissai les yeux pudiquement, l’air fâché, et tâchant à rougir, comme il convenait en la circonstance [...]
Monsieur s’animait étrangement. Et sur sa personne robuste, fortement musclée, je reconnaissais les signes les plus évidents de l’exaltation amoureuse.
Toujours sa même difficulté d’engager la conversation !…
Monsieur était prodigieusement ridicule…
Livide, [...], la bouche grande ouverte, une double expression d’embêtement et de peur sur toute sa personne, il demeurait silencieux [...]
Une pie jacassait, ironiquement, au haut d’un châtaigner voisin…
Le silence devenait de plus en plus pénible, pour Monsieur…
J’adoucis un peu mon visage, voilai d’une sorte de sourire la dureté de mon regard, et moitié ironique, moitié câline, je lui dis : [...]
[...] crâneur maintenant que je devenais moins sévère, [...]
Je jouais de lui avec une aisance merveilleuse…
Navré, honteux, tout bête, il ne savait plus que faire de ses mains, de ses yeux, de toute sa personne…
Je me sauvai pour ne pas rire.
[...], en amour, donner du bonheur aux autres, c’est peut-être meilleur que d’en recevoir, des autres…
Même lorsque notre chair reste insensible à ses caresses, quelle sensation délicieuse et pure de voir un pauvre bougre dont les yeux se tournent, et qui se pâme dans nos bras ?…
Ils se haïssaient sauvagement.
[...], de très vieilles fleurs qu’on ne rencontre plus que dans de très vieilles campagnes et chez de très vieux curés…
[...] sa grande vanité, dans la vie, était de manger de tout…
[...] d’une voix plus forte, où dominait l’accent d’un défi [...]
Il y a vraiment trop de malheur d’un côté, trop de bonheur de l’autre… Le monde n’est pas juste.
Une folie de destruction l’agitait…
Je compris que, dans ce milieu, on ne commence à être une âme qu’à partir de cent mille francs de rentes…
Ah ! que j’en ai nourri alors des espoirs vagues et des ambitions incertaines, dans cet idéal fallacieux du plaisir et du vice…
On est jeune… on ne connaît rien de la vie… on se fait des imaginations et des rêves…
Et leur cœur est plus dégoûtant que ne l’était le lit de ma mère…
La solitude, ce n’est pas de vivre seule, c’est de vivre chez les autres, chez des gens qui ne s’intéressent pas à vous, [...]
Jamais je n’ai rencontré dans ma vie une telle pocharde, et si drôle.
Elle avait l’ivresse tendre, amoureuse, passionnée, surtout avec les femmes.
Une résolution à prendre lui fait peur…
Ah !… sa tête, ses yeux, son immobilité !… Jamais, je ne vis, je crois, un homme aussi ahuri…
[...], bien résolue à ne plus lui accorder jamais rien du bonheur que ma pitié, à défaut de mon désir, avait parfois rêvé de lui donner…
[...] des désirs qui me persécutaient le reste de la journée et, faute de les pouvoir satisfaire comme j’eusse voulu, me livraient avec une frénésie sauvage à l’abêtissante, à la morne obsession de mes propres caresses…
Si c’était le jour de Madame, on peut dire que c’était la nuit de Monsieur, [...]
[...], s’approchant de lui de façon à l’hypnotiser de son haleine et de ses parfums, elle supplia tout bas : [...]
[...] il faut être rudement putain pour garder chez soi de pareilles horreurs, et pour s’amuser avec.
[...] avec une insolence magnifique [...]
Elle avait l’ivresse tendre, amoureuse, passionnée, surtout avec les femmes.
Madame n’avait de réelle joie qu’un spectacle du vice, même le plus dégoûtant…
La chose est, sinon fréquente, du moins connue.
[...] les gens qui ne pratiquent point ce vice par passion, s’y adonnent par snobisme… C’est ultra-chic…
J’ai constaté que, ainsi que toutes les personnes de confiance, elle grappille de-ci, vole de-là, autant qu’elle peut…
Tant que nous n’aurons pas un sabre — et bien rouge — il n’y a rien de fait… dit-il.
[...] une complaisance brusque et éphémère, [...]
Tant qu’il restera un juif en France… il n’y a rien de fait…
[...], c’est toujours vers mon auge qu’il mène s’abreuver les cochons de son désir…
Rien ne m’amuse ici… Et le pire, c’est que rien, non plus, ne m’y embête…
Mon Dieu, oui… j’en suis là…
Je n’aurais jamais cru à tant d’indifférence, à tant d’ingratitude…
Et, depuis cinq années qu’il est mort — mort de moi — [...]
[...], par une prescience, par une divination merveilleuse qu’ont les malades, il comprenait tout, de la vie…
[...] cela me force à me raccrocher plus fortement à ce qui me reste : le souvenir et le passé.
[...] l’espoir que tout n’est pas fini de moi, et qu’il n’est point vrai qu’une chute accidentelle soit la dégringolade irrémédiable…
[...], les ronflements de Marianne me représentent les écœurements du présent, [...]
[...] je ressasse passionnément ce passé, afin de reconstituer avec ses morceaux épars l’illusion d’un avenir, encore.
[...] le reste de la journée s’était écoulé, moitié dans l’énervement, moitié dans le silence, qui était aussi un énervement, et plus pénible…
[...] ce tremblement que donne aux voix de tous les hommes, le désir violent d’aimer…
[...] toute la douceur d’un reproche maternel…
J’étais très embarrassée. Je ne savais que dire ; je ne savais que faire…
Certains malades ont une puissance amoureuse que n’ont point les autres hommes, même les plus forts.
[...] je me laisse mener par lui, docile et terrible… jusqu’au crime !…
[...], je m’étais donnée, toute, avec cet emportement qui ne ménage rien, cette fièvre, cette volupté inventive, dure et brisante, qui dompte, assomme les mâles les plus forts et leur fait demander grâce…
[...] ce fut comme une sorte de furie qui s’empara de nous, qui mêla nos baisers, nos corps, nos âmes, dans une étreinte, dans une possession sans fin.
Mon baiser avait quelque chose de sinistre et de follement criminel…
Seul, monsieur Georges demeurait gai, heureux, d’une gaîté constante, d’un inaltérable bonheur.
[...] je ne sais quoi encore de lâche et de calculé… me fermèrent la bouche… me retinrent au bord de l’abîme où sombrait ma raison…
L’horreur fut trop forte de ce silence, de ces lèvres muettes…
Je me défendis, vaguement, pour la forme…
Mon compagnon toussa pour se donner de l’assurance…
Où sont-elles aujourd’hui, ces trois ombres lamentables ?… Elles sont peut-être mortes un peu plus… elles sont peut-être mortes tout à fait.
[...] cet air protecteur et un peu méprisant [...]
Les hommes, ça ne sait pas supporter les succès, ni la gloire…
Le faux témoignage est ce qu’il y a de plus chic, de mieux porté, cette année, dans la haute société…
Est-ce vraiment de ma faute, ce qui m’arrive ?… Peut-être !
[...] j’ai toujours eu la hâte d’être « ailleurs », [...]
[...] cette trop brusque et trop courte entrevision d’un monde, qu’il eût mieux valu que je ne connusse point, ne pouvant le connaître mieux, m’a été très funeste…
Un domestique, ce n’est pas un être normal, un être social… C’est quelqu’un de disparate, [...]
Ce rire ne vient pas de la joie rencontrée, de l’espoir réalisé, et il garde l’amère grimace de la révolte, le pli dur et crispé du sarcasme. Rien n’est plus douloureux et laid que ce rire ; il brûle et dessèche…
[...] le viol, c’est encore de l’amour [...]
[...] d’une voix plus basse, d’une voix de confidence dangereuse…
[...], avec une expression de férocité atroce et basse…
Qu’il viole les petites filles qui consentent à se laisser violer ?… mon Dieu ! passe encore… Qu’il les tue ?… ça n’est guère croyable…
[...], son corsage ne parvient plus à contenir les houles déferlantes de ses seins…
Et elle s’anime, hideuse, toute sa grosse chair soulevée de basse volupté.
La ville était empoisonnée d’enfants… Une abomination !…
Oui, mais c’est embêtant aussi d’avoir à ses trousses des chiées d’enfants…
Il y a des vieux qui valent des jeunes…
Et elle conclut, d’une voix mauvaise, où le vinaigre a remplacé le miel [...]
[...] j’ignore ce qui se passe au fond de cette âme silencieuse et forcenée.
L’habitude agit comme une atténuation, comme une brume, sur les objets et sur les êtres.
Ce n’est pas l’harmonie des traits, ni la pureté des lignes qui crée pour une femme, la beauté d’un homme.
L’étrange et maladive curiosité, faite de peur autant que d’attirance, [...]
L’assassinat d’une petite fille pauvre, ça n’est pas très passionnant…
[...], ce soupçon purement intuitif a grandi, est devenu une possibilité, puis une certitude.
[...] elle obéit aux influences de cette perversité romanesque, qui est en moi…
[...], cette impression subsiste en dépit de moi-même, ne me quitte pas un instant, prend la forme harcelante et grimaçante de l’idée fixe…
C’est drôle, j’ai toujours eu un faible pour les canailles… Ils ont un imprévu qui fouette le sang…
[...] cette auréole de mystère, ce prestige de l’inconnu qui m’émeut et me trouble et qui m’attire [...]
Comme la plupart des paysans, il est extrêmement méfiant, [...]
Il est charmant pour moi, dans son genre…
[...], afin de me retourner l’âme et de voir ce qu’il y a dessous.
L’ordre, voyez-vous, c’est la fortune.
[...], on ne connaît pas les gens du premier coup… Les femmes, surtout, c’est le diable à connaître…
[...] j’étais aussi, sans haine, sans horreur contre le cynisme de cet homme…
Est-ce une menace ?… Est-ce une promesse ?…
Un esprit averti et libre, pour qui les conventions mondaines n’étaient que mensonge et servilité, [...]
J’ai beau sur mes habits multiplier velours, moires et satins, j’ai toujours l’air d’un mufle.
[...], ces amis dont la seule présence chez lui était un constant et désobligeant rappel au passé, [...]
Si tu veux devenir vraiment un homme du monde, apprends d’abord à être un imbécile ou à te taire…
Une femme qui se mettait toute nue devant des hommes… qui n’étaient même pas ses amants ?…
Je sais si bien déguiser les choses que je mets au défi quiconque de savoir ce qu’il mange…
Vivant, en quelque sorte, hors leur idéal social, rejetés, pour ainsi dire, en marge de cette existence [...], ils s’imaginaient, sans doute y rentrer en en chassant les autres.
C’est par la stricte observance de la nuance qu’un homme est vraiment du monde ou qu’il n’en est pas…
[...], d’un sourire si éternellement immobile qu’il semblait peint sur ses lèvres.
[...] un ton dont l’ironie s’aggravait d’une intention polissonne, un peu lourde, [...]
[...] ils avaient, dans des corps différents, des âmes pareilles et des esprits lilialement jumeaux.
L’atelier parut s’émouvoir de cet insolite colloque.
[...] il est certain que l’âme des hommes communique à l’âme des choses ses troubles, ses passions, ses ferveurs, ses péchés, sa vie…
La souffrance est une volupté aussi !
Quand ils se retrouvèrent, en face l’un de l’autre, seuls, Monsieur et Madame se regardèrent longtemps, fixement, hostilement, avant d’échanger leurs impressions.
Ah ! s’il fallait éplucher tout le monde !
[...] la ville, un instant remuée, émoustillée par ce crime, reprend son aspect coutumier…
Si on n’avait pas les pauvres pour les bas morceaux… on ne gagnerait vraiment pas assez sur une bête…
Les chiens de riches, parbleu !… c’est pas des pauvres…
Du tragique ils passent au comique, car on ne peut pas toujours frissonner…
[...] la méchanceté notoire de sœur Angèle qui dirigeait l’hospice à sa fantaisie de femme intolérante et rancunière.
La pluie, mes enfants, c’est la colère de Dieu…
Sa voix siffla entre ses lèvres plus minces et plus pâles.
[...] l’église déchiquetait ses silhouettes tourmentées dans un ciel couleur de violette où, çà et là, tremblaient de clignotantes étoiles.
Est-ce curieux, ces gens qui cachent tout, qui enfouissent leur argent, leurs bijoux, toutes leurs richesses, tout leur bonheur, et qui, pouvant vivre dans le luxe et dans la joie, s’acharnent à vivre presque dans la gêne et dans l’ennui ?
Ah ! la petite canaille ! Vrai ! on peut dire de lui qu’il était de son époque…
Je possédais déjà un œil très sûr. Rien que de traverser rapidement un intérieur parisien, je savais en juger les habitudes, les mœurs, et, bien que les meubles mentent autant que les visages, il était rare que je me trompasse…
Voyez-vous, Mary, m’expliqua-t-elle, je n’aime avoir auprès de moi que des femmes bien faites… C’est plus convenable…
[...], une photographie de joli garçon, tout jeune, sans barbe encore, physionomie insolente de gommeux précoce, grâce douteuse de fille, et qui me plut.
Il est vrai que tout me paraissait bizarre dans cette bizarre maison.
Moi, il ne me revenait pas Monsieur. Il faisait trop de choses, il aimait trop de gens.
Ah ! les bourgeois ! Quelle comédie éternelle !
Très souvent, Madame rentrait en retard, venant le diable sait d’où, par exemple, ses dessous défaits, le corps tout imprégné d’une odeur qui n’était pas la sienne.
[...], ce dédain pour ma personne, m’irritaient au plus haut point.
Il était grand, élancé, très souple, d’une élégance ultra-moderne, d’une séduction puissante par tout ce qu’on sentait en lui de cynique et de corrompu.
Alors recommençaient les familiarités louches, les complicités honteuses, [...]
Les bontés de l’une suivaient immédiatement les caresses de l’autre ; l’abandon du fils s’accompagnait des insolences de la mère…
Que deviendrait la société si un domestique pouvait avoir raison d’un maître ?… Il n’y aurait plus de société, Mademoiselle… ce serait l’anarchie…
C’est si gentil d’entendre tinter les cloches… ça remue dans le cœur des choses oubliées et si anciennes !…
Ça n’est pas très gai… ça n’est pas la même chose que la gaîté, c’est même triste au fond, triste comme de l’amour… Mais j’aime ça…
[...] leur charité est un fameux truc…
Quand on n’a pas le sou, on ne fait pas la fière…
Un besoin de prier était en moi.
Mais, pécher pour pécher, encore faut-il mieux pécher avec ses maîtres [...] que toute seule, ou bien avec des gens de même condition que soi…
Et personne ne s’intéresse à personne. Chacun vit, s’engraisse, s’amuse de la misère d’un plus pauvre que soi.
[...] vous vous heurtez à de l’inexorable.
En fin de compte, pour une fille comme je suis, le résultat est qu’elle soit vaincue d’avance, où qu’elle aille et quoi qu’elle fasse.
Les pauvres sont l’engrais humain où poussent les moissons de vie, les moissons de joie que récoltent les riches, [...]
[...] il n’y a pas une porte, pas une armoire, pas un tiroir, pas une bouteille, pas un objet qui ne nous crie : « Voleuse !… voleuse !… voleuse ! »
[...] les bontés de ces êtres sans justice, sans amour, que sont les riches…
[...] j’avais des fringales de liberté.
[...], en longues files noires et bavardes, [...]
Une bêche plantée dans la terre indique le travail abandonné.
Mais allez donc trouver une parole émue devant un aussi drôle de visage…
Bah ! dit-il, après un petit silence… tout se remplace…
Cette philosophie résignée m’étonne et même me scandalise un peu.
Il respire largement, bruyamment, et, comme un voyageur revenu d’un long voyage, il contemple avec une joie profonde et nouvelle [...]
N’y tenant plus, il éclate de rire… d’un rire strident qui s’éparpille dans le jardin, comme un vol de moineaux piaillants…
Parlons carrément… en soldat…
Il est heureux pour ma vertu que la haie me sépare de lui ; [...]
[...] une situation exempte du contrôle des autres, libérée du caprice des événements ?…
[...] quelle espèce de grotesque et sinistre fantoche, quel exemplaire d’humanité baroque il représente…
On ne domine pas le néant, on n’a pas d’action sur le vide…
[...], je suis sûre que ma bouche serait toujours séparée de la sienne par un inextinguible rire.
Certes, il est laid, brutalement, horriblement laid, mais, quand on décompose cette laideur, elle a quelque chose de formidable qui est presque de la beauté, qui est plus que la beauté, qui est au-dessus de la beauté, [...]
[...] c’est ce qui m’attire vers lui avec la violence d’un vertige…
Au moins, celui-là est capable de beaucoup de choses dans le crime, peut-être, et peut-être aussi dans le bien… Je ne sais pas…
C’est autre chose que je ne puis définir exactement, qui me prend tout entière, par l’esprit et par le sexe, qui me révèle des instincts que je ne me connaissais pas, instincts qui dormaient en moi, à mon insu, et qu’aucun amour, aucun ébranlement de volupté n’avait encore réveillés…
[...] je reste toujours sous l’influence de leur engourdissante fascination…
[...]… et tous ceux-là, [...]… des ombres, déjà !…
[...], en regardant Joseph et sa bouche de crime, et ses yeux de crime, [...]
Ah ! je comprends maintenant pourquoi il ne faut jamais se moquer de l’amour…
Au serrement de cœur que j’éprouve je sens que ma résolution — différée par coquetterie, par taquinerie — était bien prise, pourtant…
Être libre… trôner dans un comptoir, commander aux autres, se savoir regardée, désirée, adorée par tant d’hommes !… Et cela ne serait plus ?…
[...] de ce regard oblique et de coin qu’il a souvent [...]
Vous devriez me savoir gré, au contraire, de mes hésitations… Elles prouvent que je ne suis pas une évaporée… que je suis une femme sérieuse…
[...], fixant sur moi des yeux profonds… et encore méfiants… et pourtant plus tendres [...]
Il y a des choses qui ne regardent pas les femmes… il y a des choses…
Vous, vous faites ce que vous faites… moi, je fais ce que je fais… Comme ça, il n’y a pas d’erreur, ni de surprise…
Sa grosse face molle continue de sourire bestialement…
Elle n’a pas ce halo de lumière que la volupté met autour des visages les plus laids… Elle est restée la même… lourde, molle et tassée…
[...] la pitié que j’ai d’elle devient un véritable et presque douloureux attendrissement.
Il ne faudrait jamais réfléchir sur l’amour.
Rien n’est mystérieux, dans cette chambre, rien ne s’y cache.
[...], ces mille petites choses intimes et familières, par où un homme révèle ses goûts, ses passions, ses pensées… un peu de ce qui domine sa vie …
[...], avec l’irritation nerveuse de n’avoir rien trouvé de ce que je cherchais, rien appris de ce que je voulais connaître.
Les objets qu’il possède sont muets, comme sa bouche, intraversables comme ses yeux et comme son front…
Naturellement, ce sont toujours ceux qui n’ont rien qui sont le plus volés et volés par ceux qui ont tout…
Dès l’entrée, l’escalier étroit et raide, avec ses marches malpropres qui collent aux semelles et sa rampe humide qui poisse aux mains, [...] vous met, dans le cœur, un découragement…
Mais qu’est-ce qui les dégoûte, aujourd’hui, les belles dames ?…
[...], elle semblait d’une dignité parfaite et même un peu hautaine.
Mme Paulhat-Durand ne s’appelait ni Paulhat, ni Durand ; [...]
Nous nous taisions, fatiguées d’avoir trop parlé, trop attendu…
[...], l’insuffisance de mon instruction amoureuse, [...]
Eh bien, c’est ça !… réfléchissez… conseilla cette marchande de viande humaine.
[...] une négligence, que je résolus de mettre à profit, [...]
Elle pouvait avoir cinquante ans. Apparence de bourgeoise riche et rêche.
Malingre et souffreteuse, le teint plombé par les nourritures de hasard et les jeûnes, [...]
En Algérie ! s’exclama la dame… Naturellement… Et comment voulez-vous qu’on écrive en Algérie ?…
[...] rien que de la voir, cela me causait une mélancolie invincible.
Involontairement, cela m’invite à un retour sur moi-même, cela m’émeut infiniment…
[...], il est rare qu’une femme atteigne à la laideur totale, absolue, [...]
[...] c’était là un être prédestiné au malheur, [...]
Je me reculai pour ne pas sentir l’odeur mortelle de cette voix…
Quelle folie effrayante est-ce donc que l’amour….
Cette pensée égoïste ramena dans mon cœur la pitié évanouie.
[...] dans les plis noirs de sa jupe déplorable…
Assise sur une chaise, elle me tournait le dos, un dos hostile, une nuque féroce…
Les commerçants ont ce talent de se composer des physionomies spéciales, où rien ne transparaît de leur nature intérieure.
[...], l’expression de leur face s’adoucit, ou plutôt se neutralise.
Mais elle est trop laide… Une telle laideur, c’est tout ce qu’il y a de plus désobligeant…
L’interrogatoire, méticuleux, méchant, criminel, dura vingt minutes.
La laideur, c’est quelquefois une garantie de moralité, dans une maison…
[...] des doutes, une invincible et originelle méfiance tachaient d’une ombre l’étincellement de ces promesses…
Ces filles étalées, écrasées sur les banquettes… ce marché de viande humaine, promise aux voracités bourgeoises…
[...], toutes les séductions de l’inconnu, toutes les attirances d’un inaccessible idéal…
Quelque chose de lourd et d’irrémédiable planait au-dessus de moi…
Il considérait d’un air de morne désir, mes seins, mon ventre presque nu, ma chemise que la courbe des hanches arrêtait…
Très loin, le parc déroulait, entre d’épais massifs d’arbres, ses pelouses onduleuses.
Et elle s’acharnait à regarder ce joli tableau des trois babies jouant dans l’herbe, avec des manières contenues et des grâces étudiées déjà…
L’homme hésita pris d’une timidité soudaine, devant ce qu’il avait à dire…
Seulement… quoi ?… interrogea la comtesse, après un silence qui augmenta la gêne de l’homme.
Je sais bien qu’il faut en faire trop pour en avoir assez…
[...] on attrape ça plus facilement que cent écus de rente…
[...] la rondeur caractéristique, la tare de la maternité, le crime…
On a peur… on est lâche… on n’a de courage que pour souffrir !
Ici, rien, sinon moins d’événements toujours et plus de silence encore.
La maladie de Madame, c’est du bon temps pour Monsieur…
J’allais donc m’arranger une existence douce, de travail facile et de profits certains.
Le personnel n’était pas nombreux, mais de choix [...]
[...] sur un ton où la fermeté n’excluait pas l’insolence [...]
William y était d’une intransigeance superbe et d’une terrible violence réactionnaire.
[...], tels étaient les deux grands enthousiasmes de sa vie…
[...], frotté à toutes les roublardises, à toutes les rapacités, à tous les vices des domesticités de grande maison, [...]
[...], en se rengorgeant sur un ton de supériorité définitive, [...]
C’est un homme de taille moyenne, très laid, d’une laideur comique d’Anglais, [...]
[...] l’insolite et fulgurant éclat de ses couvre-chefs !
[...], une tempête de gestes furibonds.
[...] il se soûle longuement, en compagnie de cochers qui se donnent des airs de gentlemen, et de gentlemen qui se donnent des airs de cochers…
Ils s’aimaient beaucoup, c’est-à-dire qu’ils se disputaient toute la journée, comme un ménage de petits bourgeois.
La vérité est que Madame n’avait pas réussi dans le monde, et que ses manières lui avaient valu pas mal d’avanies.
Elle en voulait à Monsieur de n’avoir pas su l’imposer, et Monsieur en voulait à Madame de l’avoir rendu ridicule devant ses amis.
Il était exclusivement Parisien.
La campagne, ça n’est bon que pour les paysans…
Quoique j’aime à rigoler, je suis une nature poétique.
Monsieur tenait à Madame qui avait l’argent, Madame se cramponnait à Monsieur qui avait le nom et le titre.
À quoi peuvent bien servir de telles existences ?…
Plus les maîtres sont bêtes, plus les domestiques sont heureux…
Est-ce qu’on tue la vache qui nous donne du lait, et le mouton de la laine… On trait la vache… on tond le mouton… adroitement… en douceur…
Monsieur arrondit la bouche — Dieu, qu’il avait l’air bête — [...]
Quand Monsieur faisait l’amoureux imbécile, c’est qu’il voulait carotter de l’argent à Madame…
Je laçais Madame qui, se regardant dans la glace, les bras nus et levés, caressait alternativement les touffes de poil de ses aisselles…
Ah ! tu m’emmerdes, à la fin !… vomit Madame d’une voix de lavoir…
[...] ravie de surprendre à nu leurs deux belles âmes… et de les forcer à s’humilier, plus tard, devant moi…
Mais le rire me tenait… Il ne voulait plus me lâcher…
Chien de métier !… Chienne de vie !…
Maintenant, il fallait recommencer la série des misères, subir à nouveau l’offense des hasards…
[...], je m’étais enfoncée davantage dans ma sottise et, payant d’effronterie, j’avais rendu irréparable ce qui pouvait être réparé.
Est-ce étrange, ce qui se passe en vous, à de certains moments ?…
Les nerfs, dans notre métier, c’est très mauvais…
[...] son impassible et lâche visage de larbin [...]
[...], sous un ciel pétillant d’étoiles.
Née de la mer, je suis revenue à la mer.
C’est le bruit joyeux d’une ville militaire, [...]
Foules pressées de jouir entre deux lointains exils ; [...]
[...] de simples matelots, de sales bretons qui n’ont pas le sou, [...]
[...], pas de l’admiration, puisque l’admiration est un sentiment moral, une exaltation spirituelle, [...]
Ce qui leur arrive, c’est la justice.
[...], tendre la main au seuil implacable du mauvais riche, [...]
[...], plus morte que si elle eût été vraiment morte, car elle avait conscience de cette mort, [...]
J’en goûtai, pleinement, la jouissance délicieusement farouche.
Qu’est-ce que vous avez à me regarder, là, comme des paquets ?…
Il y avait comme du mystère dans ses yeux…
Puis, il y eut une minute de tragique silence, une longue minute de prostration ; ce silence de mort, cette prostration des êtres et des choses qui succèdent aux fracas des grands écroulements, au tonnerre des grands cataclysmes…
Quoiqu’il s’efforçât de paraître naturel, je percevais dans ses gestes, dans son attitude, dans son silence, une gêne inhabituelle… visible pour moi seule…
Quand on boit le vin de ses maîtres… on est capable de tout…
En homme avisé, patient, prudent, méthodique, Joseph n’ignorait pas que les petits larcins quotidiens font les gros comptes annuels, [...]
[...] quel est l’argent qui n’est pas volé ?
Joseph avait pris sur moi, sur mon esprit comme sur ma chair, un ascendant qui n’était peut-être pas durable…
Il faut allumer le client, l’entretenir dans une constante joie, dans un constant désir de ma personne…
Ils sont fort galants avec moi et je les excite de mon mieux…
Et il les connaît, tous les trucs de l’amour, et il en invente…
Ceux-ci viennent fraterniser là, dans des soulographies héroïques, [...]
Au moment d’une guerre… une Alsacienne bien jolie, bien frusquée, ça enflamme les cœurs, ça excite le patriotisme… Et il n’y a rien comme le patriotisme pour saouler les gens…

(Le journal d’une femme de chambre (Octave Mirbeau))
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