Zelphalya Admin
Inscrit le: 08 Mai 2003 Messages: 2599 Localisation: Lille
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Posté le: Mer Avr 27, 2005 4:28 pm Sujet du message: La ligne brisée - Monique Pelletier |
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Le soir de noël 1978, Monique Pelletier et sa famille voient leur vie basculer. Jean-Marc, mari et père des 7 enfants est victime d'un accident cérébral : l'hémisphère gauche de son cerveau est morte. Après plusieurs jours de coma, Jean-Marc se réveille avec de lourdes séquelles : hémiplégique et aphasique. L'hémiplégie est la paralysie d'une moitié du corps, dans le cas présent, tout le côté droit est paralysé puisqu'il est dirigé par l'hémisphère gauche. L'aphasie est un problème de parole, les mots de sortent plus, le langage est compris mais impossible de l'utiliser. L'auteur alors Ministre doit faire face comme le disait l'un de ses slogans. Quelle ironie... Mais pour ce handicap, il n'existe pas de notice, aucunes consignes, on est livré à soi-même.
Si j'ai lu ce livre c'est parce que ma mère me l'a conseillé, parce qu'il nous concerne personnellement. Mon père ayant lui aussi l'hémisphère gauche de son cerveau morte et les séquelles qui lui sont liés, l'hémiplégie et l'aphasie.
En lisant ce livre j'ai retrouvé des émotions vécues, l'incrédulité lors du constat du handicap, l'impuissance et le désespoir bien trop souvent présents. La lecture fut dure car pesante mais je comprends mieux ma mère et je me sens moins seule.
Etrangement face à cette situation les sentiments négatifs que l'on ressent sont sources de culpabilité, comment peut-on se sentir triste, impuissant, découragé, désespéré alors que nous ne sommes pas à sa place. Mais il semble que ce soient des sentiments légitimes et que l'on ne peut que faire face et tenter d'aller au délà.
Accompagner et lutter sans pour autant s'effacer car il faut aider les autres et s'aider soi-même au risque de sombrer et de ne plus pouvoir aider du tout.
Au délà de cette moralité, de part ma situation personnelle un sentiment me pèse, je ressens de la jalousie, la jalousie de leur situation financière confortable, de la volonté de fer de Jean-Marc et de ses progrès mais contre cela je ne peux rien faire et cela ne concerne que moi.
Mon regret dans cette lecture, ce sont les trop nombreuses références au parcours politique qui semblent être une fuite de la situation, une certaine façon de nier les difficultés et la peine. Mais en même temps c'est toute cette partie vécue seule, servant d'échapatoire qui lui permet de ne pas sombrer et de risquer de nuire à son mari.
Mais finalement ce livre me laisse un message d'espoir, l'espoir qu'avec un peu plus de volonté, mon père alors handicapé depuis dix ans maintenant peut encore progresser. _________________ Zelphalya
Co-Administratrice du Coin des Lecteurs
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