Ilium - Dan Simmons

[Val]

Imaginez que les dieux de l'Olympe vivent sur Mars. Ils se déplacent librement dans le temps et l'espace grâce à leurs pouvoirs quantiques. Leur plus grand plaisir, c'est la guerre de Troie qui se joue sous leurs yeux. Pour y mettre un peu plus de piment, ils envoient des érudits terriens modifier les évènements à leur gré, en gardant toutefois le récit d'Homère comme référence. Mais en orbite autour de Mars, de petits observateurs surveillent les jeux divins. Batailles grandioses, intrigues politiques et amoureuses, dialogues savoureux, une fresque passionnante qui mêle space opera et mythologie avec grand brio !

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Ilium c'est Troie. La mythique ville de Troie.

De prime abord, le roman semble assez complexe. Chaque chapitre concerne un récit différent, il s'agit soit d'Hockenberry, soit de Daeman, soit de Manhmut.

Autant de personnages, d'histoires et de lieux différents. Rien à voir les uns avec les autres, si ce n'est un même point central, le futur et ses technologies.

J'ai commencé par m'embrouiller, trop de noms, trop de situations changeantes. Je ne voyais aucun rapport et ne comprenais pas où voulait en venir Dan Simmons.

De plus, j'avais très clairement le sentiment que les trois histoires n'étaient pas d'égales qualités. Autant j'aimais beaucoup l'histoire concernant Hockenberry et Troie, celle de Daeman n'était pas mal non plus mais un poil moins prenante, autant celle de Manhmut me saoûlait. Vraiment je n'accrochais pas du tout. Trop technique du point de vue de la technologie futuriste, trop gavante avec les reflexions des deux moravecs sur la supériorité de Shakespear ou de Proust. Bref, je ne me retrouvais pas du tout dans ces chapitres et j'avais très envie de les zapper. En toute honnêteté, j'ai bien dû lire quelques phrases en diagonale.

Puis les choses ont changés. L'auteur a pris son temps, mais finalement j'ai vu où il voulait en venir. Les trois histoires finissent par se recouper d'une manière ou d'une autre. Tout s'emboite ou presque et c'est bien plus facile à suivre.

Le futur, le passé, la Terre, Mars, tout se mélange et laisse entrevoir une connection entre l'espace et le temps.

Finalement l'écriture de Dan Simmons est plutôt agréable et l'idée du roman est originale. Il maîtrise parfaitement le sujet de la guerre de Troie et rend le récit très vivant.

Les trois histoires sont chacune bourrée d'humour, avec des personnages très différents les uns des autres. Hockenberry, scholiaste qui déteste les dieux mais travaille pour eux depuis 9 ans et qui malgré toutes les recommandations, fini par tomber amoureux d'Hélène et est responsable d'un bordel monstre sur Olympos.
Daeman qui est parfaitement détestable, à qui j'aurais bien collé des baffes tout au long du récit, d'une prétention écoeurante, toujours à geindre, je l'aurais bien fait bouffer par un méchant lui. Et Manhmut qui la plupart du temps parle un langage auquel je ne comprend rien du tout, des histoires de trucs bidules quantique et de fluide de machin etc....

Mais le tout forme un savant mélange qui sans même que je m'en rende compte m'a conquis.

Après un début laborieux, la suite du livre coule toute seule et est vraiment très intéressante.

Je suis contente d'avoir lu ce livre et j'attend la suite avec impatience.

[jdb]

La suite est encore plus échevelée.
Pour mémoire : si l'histoire est bien bouclée à la fin d'Olympos, Simmons envisageait d'écrire un troisième volume consacré aux aventures antérieures de l'un des personnages. Ca n'a pas pu se faire, hélas, et il est passé à autre chose (The Terror, à paraître en 2008 chez Robert Laffont, roman d'aventures historico-fantastiques sur l'expédition Franklin de 1845 à la recherche du Passage du Nord-Ouest).
Jean-Daniel Brèque

[Christopher]

Personnellement j'avais adoré Ilium qui réunissait trois éléments que j'apprécie beaucoup : la SF, la guerre de Troie et Shakespeare. J'ai moins apprécié Olympos. Le livre était très bien mais il n'y avait plus ce moment magique où le lecteur découvre le roman, l'intrigue et les personnages. C'est l'ennui avec les suites.

[Kraël]

J'ai beaucoup aimé Ilium, même si par moment j'ai du m'accrocher pour continuer à lire. J'ai trouvé que l'histoire mettait du temps à démarrer, si bien que je ne voyais pas non plus où il voulait en venir, mais quand l'action commence enfin, cela devient réellement passionnant, et ce pour les trois récits.

J'avais pour ma part une grande préférence pour les aventures d'Hockenberry, que je trouvais très originales (Connaitre les évènements de la guerre de Troie, et grâce à cette connaissance la modifier, je trouve ça énorme ^^).

J'accrochais beaucoup moins les passages avec Daeman qui, comme l'a dit Val, est particulièrement insupportable, mais mon opinion sur ce récit s'est arrangé sur la fin du roman.

J'ai par contre beaucoup apprécié les tribulations de Manhmut et son pote, qui mélangent les points de vue "mécanique" et humain, et j'ai apprécié tout particulièrement leur humour.

Bref, un roman assez spécial dans son ensemble, plaisant, surprenant, intéressant et drôle.
Un très bon moment de lecture pour ma part.
_________________
"Moi je maîtrise à peu prêt la magie, déclara Pug.
- Moi je sais crocheter la serrure d’une porte, renchéri Fitz.
- Moi je sais défoncer une porte, ajouta Druss.
- Moi je sais ouvrir une porte, fit Légolas, mais je sais aussi tirer à l’arc, enfin…
- Quelle belle équipe que voilà ! s’exclama Emouchet."
Légende Académie, Chapitre I http://legendeacademie.site.voila.fr/

[theyoubot]

[Soleil*]

Pfff ! Définitivement, je n'apprécie pas les livres de Dan Simmons. J'avais d'ailleurs décidé de ne plus lui accorder de nouvelle chance, mais ayant gagné ce livre dans un concours je me suis quand même résolue à le lire.

J'ai mis très longtemps à accrocher. L'histoire d'Hockenberry me plaisait encore à peu près, si on excepte la reprise continuelle des événements relatés par Homère (j'ai déjà jamais réussi à finir l'Illiade, alors m'entendre rabacher sans arrêt qu'Untel fils d'Untel allait périr dans deux jours de la main d'Untel fils d'Untel au cours du combat Machin, ça me crispait plutôt) ; Daeman est à baffer, comme cela a déjà été dit ; et Mahnmut l'amateur de Shaekespeare, pas moyen de m'y intéresser.
Mais bon, aux deux tiers du bouquin j'ai fini par y prendre de l'intérêt. J'ai donc lu la fin si ce n'est goulument du moins plaisamment, dans l'attente de savoir comment nos trois histoires s'imbriquaient et se finissaient. Et je suis restée sur ma faim, vu que ça finit en queue de poisson. Pas question que je me tape encore 800 pages pour connaître le pourquoi du comment, je tournerai folle avant ! C'était pas déjà assez gros pour tout raconter dans ce seul tome ?!?!
Vraiment, je regrette de l'avoir lu, vu qu'en plus maintenant je reste avec ma curiosité insatisfaite !

(Bon allez, ne soyons pas trop négatif, y'a quand même des passages qui m'ont bien plu, même s'ils ne sont guère nombreux.... )

[Lisbeï]

Moi, j'aime L'Iliade, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lire . Ilium... NAN : c'est encore + long, c'est infiniment plus mal écrit, et l'humour à 2 balles de Simmons ne me fait pas rire du tout .
_________________
Même le soleil se couche.

[Nighteyes]

Dites donc, il se fait tailler un sacré costard le pauvre vieux Dan...

Pour ma part, comme pour toute la série Hypérion/Endymion, quoique dans un style différent, j'ai trouvé qu'Ilium et Olympos sont des livres exceptionnels, entre autres pour le degré d'érudition de l'auteur. Sans tomber dans la multiplication inutile de références, je trouve que Simmons réussit à marier des influences extrêmement éloignées, et à rendre le tout homogène et cohérent.

En fait, je trouve ses livres (du moins ceux que j'ai cités) extrêmement gratifiants à lire, parce qu'une fois qu'on arrive à se repérer dans ses univers (très riches je le concède), et qu'on étudie un peu les références qu'il utilise, on découvre un roman d'une profondeur qu'on aurait pas soupçonné au départ...


Voilà, les paroles d'un fan décérébré

Dan Simmons je t'aime.
_________________
Sans la musique, la vie serait une erreur, une besogne éreintante, un exil.
-Friedrich Nietzsche

[Dahud]

J'avoue que j'ai été tellement transportée par Les cantos que je n'ai jamais rien lu d'autre de lui si ce n'est un livre d'Horreur un peu à la Stephen King qui ne m'a absolument pas marqué et dont je me souviens pas le nom. C'est bizarre quand même, peut-être qu'inconsciement, j'ai peur d'être déçue.
_________________
Je crayonne sur les couvertures des mondes et des souffrances...

[missparker]

[Dahud]

[missparker]

[Dahud]

[Meneldur]

Je viens de finir Olympos, tout juste sorti en poche. J'ai dû relire Ilium pour me remettre dans le bain, mais ces deux pavés m'ont à peine duré deux nuits, tant j'avais envie de connaître la fin. Et pourtant, je reste sur une impression assez mitigée.

Comme dit plus haut, trois histoires alternent dans le premier tome, et commencent à s'entrelacer un peu à la fin du volume. En bon mythologue amateur, j'ai beaucoup apprécié tout ce qui concernait la guerre de Troie, le regard décalé posé par Hockenberry sur les étripages en cascade étant très rafraîchissant. Les discussions littéraires des moravecs me plaisent également beaucoup, mais la troisième intrigue me barbe profondément, peut-être à cause de la stupidité de la plupart des Éloïs (en règle générale, ça m'agace de comprendre plus vite ce qui se passe que l'abruti de héros dont je lis les aventures), ou peut-être le charabia quantique me portait-il particulièrement sur les nerfs ici. J'étais quand resté sur une bonne impression après le premier tome, qui s'achève sur un dérapage majeur et prometteur (Achéens et Troyens s'alliant pour aller tataner de l'Olympien).

Mais dans le deuxième... pouf, ça retombe comme un soufflé. Cette erreur d'aiguillage ne tient que quelques chapitres avant de revenir quasiment à la situation antérieure, mais celle-ci a tellement déraillé qu'au fond, ce ne sont plus vraiment les personnages de l'Iliade qu'on suit, ce qui plombe un peu le bouquin. Le charabia quantique casse-pieds se fait omniprésent (de la même façon que le charabia cybernétique casse-pieds gagnait en importance dans La Chute d'Hypérion par rapport à Hypérion), et les trois fils distincts sont renoués de façon assez grossière pour aboutir à une happy end que j'ai trouvé plutôt décevante.

Bref, je ne regrette pas ma lecture, dans l'ensemble, c'est bien enlevé, bourré de références diverses et très prenant, mais...

[infinity]

Bonjour,

Je n'ai encore lu ni Illium ni Olympos.

Par contre j'ai lu la totalité de l'Illade et je dois dire que le père Homère n'avait rien à envier à Simmons au niveau de l'imagination.

Je m'explique : ne trouvez-vous pas réellement stupéfiant qu'il ait songé à remplacer certains des héros de la Guerre de Troie par des hologrammes durant les batailles ? Et cela 700 ans avant Jesus Christ !

Comment a-t-il pu avoir ne serait-ce que l'idée des hologrammes ?

Je suis peut-être facilement impressionable mais je trouve cela parfaitement sidérant.

Quant aux deux pavés pondus pas Simmons, je pense les lire très bientôt.

[Minifred]

Pas mieux....j'ai lu l'Iliade..... et je me demande si, finalement, c'est pas handycapant pour attaquer Ilium de Simons ?


_________________
"En Science Fiction, si d'autres semblent avoir atteint, depuis lors, de plus hautes cimes, c'est qu'ils sont debout sur les épaules de Wells"
[Isaac Asimov]

[Lisbeï]

[Meneldur]

Je ne suis pas fan de Simmons, et j'ai lu l'Iliade avant Ilium. Ce n'est pas franchement gênant : au contraire, ça peut aider à fixer les (nombreux) personnages, et ça rend les détournements de Simmons plus intéressants. Mais moi aussi, ce que j'en dis

[Minifred]

[Lisbeï]

Tu as raison, Minifred : tu te feras ainsi ta propre opinion... la seule qui vaille ;-) !
_________________
Même le soleil se couche.

[vinéenne]

J'ai lu ce roman en juillet et j'ai été très déçue. J'avais seulement lu Les cantos d'Hypérion de Simmons que j'avais vraiment beaucoup aimé. Je suis allée au bout d'Ilium mais en lisant en diagonale et en zappant certains passages parce que je voulais savoir comment cela se finissait et que je trouvais Hockenberry et les moravecs assez attachants, mais sinon, pas grand chose à sauver.

Je suis d'accord avec Lisbeï, Simmons n'est vraiment pas à la hauteur dans les chapitres qui décrivent la guerre de Troie, sa ré-écriture est plate et sans intérêt. De plus j'ai été très gênée par sa manière de présenter la guerre de Troie comme un évènement historique avéré alors que ce n'est absolument pas le cas. Il s'agit principalement d'un mythe fondateur pour les Grecs de l'Antiquité, sans doute né de plusieurs guerres ayant eu lieu mais on n'a pour le moment aucune preuve que tout se soit déroulé ainsi.

Enfin, j'ai eu l'impression qu'une idéologie peu sympathique émanait des derniers chapitres sur les aventures de Daeman.

Globalement, j'ai eu l'impression d'un roman gonflé artificiellement et je ne lirai pas Olympos.

[theyoubot]