Le Voyage du Chathrand - Robert Redick

[Soleil*]

T1 : La conspiration du Loup Rouge

Cinq mâts, sept ponts, plus d'un millier de marins et passagers : une vraie petite ville flottante, tel est le Chathrand. Construit six cent ans auparavant tant par le travail des ouvriers que par celui des mages, il est le dernier des Grands Vaisseaux légendaires capables de traverser les tempêtes de la Mer Suprême. Il s'apprête à prendre la mer pour une ambassade auprès de l'adversaire de toujours de l'empire d'Arqual, le Mzithrin.
Pazel Pathkendle, jeune mousse originaire d'un pays conquis dans un bain de sang cinq ans auparavant, rêve d'embarquer à son bord, de vivre la grande aventure. Tasha Isiq, elle, préfèrerait s'en abstenir, même si cela lui permet d'échapper à l'austère école pour jeunes filles dans laquelle elle dépérissait : Elle est la "fiancée diplomatique", dont le mariage au terme du voyage avec un prince ennemi doit mettre un terme au conflit qui oppose les deux puissantes contrées. Les deux hardis jeunes gens et leurs étonnants amis suffiront-ils à déjouer les intrigues complexes et redoutables qui entourent le voyage du fabuleux navire ?

Le roman commence comme un peu comme un puzzle : Pièce après pièce, l'auteur introduit les nombreux personnages et leur histoire personnelle, de manière à mettre en place un univers riche et intéressant, peuplé de magie et de créatures insolites. Le bavard Pazel possède un don pour les langues - ou une malédiction, question de point de vue - qui lui permet d'apprendre en un clin d'oeil tous les idiomes qu'il entend : Les nombreux langages des pays voisins bien sûr, mais aussi par exemple celui - normalement inaudible pour les humains - des minuscules ixchels, les passagers clandestins du bateau ; ou encore le parler magique des meurths, ces sirènes cachées dans la Côte Hantée... Pour sa part, la rebelle et spontanée Tasha détient une édition antique et interdite du Polylex du Marchand, la bible des marins, dont le contenu semble curieusement récent vu sa date d'édition... Autour d'eux gravitent nombre de personnages hauts en couleur : le mystérieux Dr Chadfallow, le protecteur occulte de Pazel ; Neeps, le petit mousse au grand coeur ; le machiavélique capitaine Nilus Rose, aussi fou que cruel ; Ramanachi, le mage d'un autre monde qui s'incarne dans celui-ci sous la forme d'un vison noir ; et les animaux "éveillés" ; et tant d'autres encore ! Vous l'aurez compris, Robert Redick nous fait profiter fort plaisamment de son imagination débordante.
Ajoutons à cela des péripéties qui s'enchaînent à toute vitesse, si vite parfois que l'auteur est obligé de faire des retours en arrière pour nous expliquer ce que l'on a raté ! Pirates, espions, comploteurs en tous genre, rien ne manque pour rendre ce récit passionnant et nous le faire dévorer en un clin d'oeil malgré son épaisseur. La superbe couverture était prometteuse, le contenu est à la hauteur !
Vivement la suite...
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Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.

[Crazy]

Je prends note
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Crazy
Modératrice et Dictatrice Adjointe
Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman

[Laria]

Je note mais va falloir que je patiente jusqu'à la sortie poche...
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Mille et un mondes

[FitzChevalerie]

Bouquin acheté par curiosité à a sortie.

Ca sort des sentiers battus de ce ql'on peut lire généralement dans le genre. Mais c'est pas extraordinaire non plus. La plume de l'auteur est fluide et celui-ci ne s'embourbe pas dans de longues descriptions, passant directement à l'essentiel.

[Soleil*]

Chronique réalisée pour les Chroniques de l'Imaginaire :



T2 - Tempêtes

Après une escale pour finaliser le traité de paix entre l'Arqual et le Mzithrin par un mariage, le voyage du Chathrand a repris. Au lieu de retourner en Arqual, le Grand Vaisseau a simulé son naufrage et s'apprête à affronter la Nelluroq, la Mer Suprême. Le Chathrand survivra t'il aux tempêtes déchaînées de cette mer particulièrement dangereuse qu'aucun navire n'a jamais traversé ? Rien n'est moins sûr, d'autant qu'à bord la situation est explosive.
Le diabolique sorcier Arunis veille jalousement sur le roi statufié qui tient en son poing la Pierre du Néant, sur laquelle il compte pour conquérir le monde. Le fourbe maître espion Sandor Ott a rejoint le bord, mais ses façons autoritaires heurtent le capitaine Rose, qui semble finalement moins fou qu’il n’y parait au premier abord. Les affrontements se multiplient entre matelots appartenant à des bandes rivales. Les minuscules ixchels sont également divisés, ayant désavoué leur ancienne reine Diadrelu au profit de son neveu. Même les rats causent des problèmes, car ils sont conduits par un « éveillé » se prenant pour un prophète ! Au milieu de ce micmac, Pazel et ses amis ont bien du mal à y voir clair : que doivent-ils faire pour sauver le monde ? A qui se fier ?

Si vous pensiez que la situation était compliquée dans le premier volume du Voyage du Chathrand, vous n’y étiez pas du tout : les embrouilles sont ici largement plus complexes ! Les plans des uns se révèlent faire partie intégrante des plans des autres, selon le principe des poupées gigogne. Ou de la pelote de laine, vu qu’on a du mal à déterminer qui manipule qui. D’autant que les divers comploteurs n’ont pas toujours envisagé toutes les possibilités, faute de connaître l’existence des autres joueurs, et se retrouvent dépassés par les événements… Heureusement, le lecteur n’est pas (trop) largué et arrive quand même à suivre.
Le début démarre doucement. Histoire peut-être de nous remettre en mémoire les événements du volume précédent (quoi qu’ils ne soient que brièvement évoqués), histoire surtout d’introduire encore quelques nouveaux personnages – humains ou non -, bien évidemment aussi énigmatiques et intéressants que les précédents : qui sont les « gentils », qui sont les « méchants » ? Bien malin qui le dira ! Mais une fois lancée, l’action ne retombe pas et entraîne nos héros dans des péripéties hautes en émotion. Une fois encore, Robert V.S. Redick a fait travailler son imagination et il n’a pas chômé !
Comme dans le tome précédent, on reste principalement à bord du Chathrand. Le titre et l’alléchante couverture nous annoncent des tempêtes : nous aurons également des batailles navales, mais même les simples gestes du quotidien sont l’occasion de se plonger dans un univers maritime foisonnant et de mettre à l’épreuve son vocabulaire…
Un monde riche, une intrigue alambiquée dont on ne voit pas encore le bout (il faut bien en laisser pour le troisième tome !), des personnages fouillés et attachants : si vous avez le pied marin, tout y est pour se régaler.
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Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.