La Quête d'Erekosë - Michael Moorcock

[Meneldur]

Une bonne partie de l'œuvre de Michael Moorcock tourne autour du concept de « Champion Éternel » : un héros choisi pour sauvegarder l'équilibre de l'univers, sans cesse menacé par la lutte constante entre la Loi et le Chaos. La plupart des héros de Moorcock sont des incarnations particulières de ce Champion : Elric, Corum, Hawkmoon, Jerry Cornelius, Jherek Carnalian, la liste est longue. Tous n'ont pas forcément conscience d'être des pions du destin. L'un d'eux, en revanche, n'en est que trop conscient : Erekosë, alias John Daker. Sa faute ? Il l'ignore. Sa punition ? Être condamné à se rappeler toutes ses incarnations, toutes les morts qu'il a sur la conscience, toute sa douloureuse histoire au cœur d'une guerre éternelle.

1. Le Champion Éternel

John Daker est un Londonien comme tant d'autres, si ce n'est qu'il entend d'étranges appels dans ses rêves, des noms qui ne sont pas les siens et pourtant lui rappellent d'étranges souvenirs... Il va finir par découvrir sa véritable identité : Erekosë, héros de l'Humanité, sur le point d'être anéantie par les effroyables Xénans. Armé de sa terrible épée noire, saura-t-il conduire les armées humaines à la victoire ?

2. Les Guerriers d'Argent

Erekosë a trouvé la paix, mais il ne pourra en profiter longtemps : il est à nouveau appelé à travers l'espace et le temps, jusqu'à un monde agonisant menacé par les Guerriers d'Argent. Devenu Urlik Skarsol, Seigneur de la Forteresse Gelée, Erekosë va de nouveau devoir sauvegarder les derniers espoirs de la race humaine.

3. Le Dragon de l'Épée

Aux côtés d'Ulrich von Bek, un comte allemand qui a fui son pays après avoir tenté d'assassiner Hitler, Erekosë (ou plutôt le Prince Flamandin) devra surmonter sa répulsion à l'idée de brandir l'Épée Noire pour conduire une dernière bataille titanesque contre les armées du Chaos.

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Les deux premiers livres d'Erekosë datent de 1970 et cela se sent : c'est l'apogée de la période alimentaire de Moorcock, avec des romans torchés à la va-vite pour faire manger sa famille (cf. Hawkmoon). L'écriture est directe et concise, sans fioritures, les intrigues sont évidentes et basiques, les personnages guère plus que des silhouettes. Ça se laisse lire, mais c'est vraiment du petit Moorcock.

En ce qui concerne le troisième tome, c'est une autre affaire : il est paru quinze ans après, et Ulrich von Bek y est au moins aussi important qu'Erekosë. On y sent une plume plus mature, un univers nettement plus original et débridé que ceux des tomes précédents (fantasy standard dans le 1, monde à l'agonie/glacial dans le 2), bref tout y est meilleur, même si la conclusion tombe peut-être un peu à plat.

Dans l'ensemble, ce cycle m'a déçu. Au-delà de l'exécution médiocre, l'idée de base est pourtant excellente, mais j'ai peiné à me sentir concerné par les tourments d'Erekosë, ne serait-ce que parce que son identité en tant que John Daker, qui (léger spoil) deviendra cruciale dans le troisième tome, n'est pas du tout détaillée : dès la page 16 du tome 1, il est devenu Erekosë et Daker est presque totalement effacé. C'est d'autant plus dommage que la grande mélancolie d'Erekosë était un élément intéressant dans les nouvelles « crossovers » avec Elric, Corum et Hawkmoon. Certains héros ne sont pas faits pour occuper les premiers rôles...

[Outremer]

Ca fait trop longtemps que j'ai lu ce cycle et je ne me souviens plus que de détails. Erekosë est en effet le personnage de Moorcock qui a le plus conscience de son identité de "Champion Eternel" (un élément qui ne joue qu'un rôle bien plus restreint dans les cycles d'Elric, Corum et Hawkmoon). Je me souviens d'avoir trouvé que ça rendait le personnage un peu transparent par certains égards.

Remarquez bien que je ne suis pas un énorme fan de Moorcock. J'ai lu la grande majorité de ses livres du "Champion Eternel" et ça ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.

[Belgarion]

C'est parce que, dans mes souvenirs, Erekosë est le seul à voir sa conscience passer de champion en champion. Les autres n'en sont que de "simples" incarnations, sans la conscience qui va avec.

Il est clair que le troisième tome amène beaucoup plus d'éléments que les deux premiers. Et si ma mémoire est juste, la fin de ce troisième tome entraîne le début d'un autre cycle ^^
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Co-administrateur du Coin des Lecteurs ; Rédacteur et correcteur des Chroniques de l'Imaginaire ; Membre de l'Association Tolkiendil