Inscrit le: 12 Avr 2006 Messages: 5856 Localisation: deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin...
Posté le: Jeu Oct 27, 2011 1:18 pm Sujet du message: [Série] Les enquêtes de Jack Taylor - Ken Bruen
Jack Taylor
01- Delirium Tremens (The guards, 2001 / 2004)
02- Toxic Blues (The killing of tinkers, 2002 / 2005)
03- Le martyre des Magdalènes (The Magdalen martyrs, 2003 / 2006)
04- Le dramaturge (The dramatist, 2004 / 2007)
05- La main droite du diable (Priest, 2006 / 2008)
06- Chemins de croix (Cross, 2007 / 2009)
07- En ce sanctuaire (Sanctuary, 2008 / 2010)
08- (The devil, 2010)
09- (Headstone, 2011) _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
Depuis qu'il a été viré de la garda, la boisson l'ayant emporté sur la prudence, Jack Taylor vivote. Depuis son quartier général, un petit pub à l'ancienne caché dans une petite ruelle de Galway, il enfile les boissons corsées en attendant les petites affaires. Comme celle que lui propose Ann Henderson : prouver que sa fille Sarah ne s'est pas suicidée et coincer le salaud qui l'a noyée. Il faut bien vivre et Jack accepte l'enquête.
Heureusement, la piste est vite remontée. Heureusement, car Jack n'y met pas beaucoup d'ardeur et ce sont plus la chance et l'aide de ses amis qui lui permettent d'avancer.
L'intrigue est minimaliste et le suspense absent. Ce n'est pas grave, l'intérêt de l'ouvrage n'est pas là ! Nous avons affaire ici à un roman noir, un roman où c'est l'atmosphère qui prime plus que l'action. Dans un décor irlandais un peu suranné, on suit un anti-héros alcoolique et désabusé, de ceux que la vie a détruit avant l'heure. Il a conscience de son état, mais n'est pas vraiment certain de vouloir en sortir. Pas forcément le genre de gars qu'on voudrait pour ami, mais pas le mauvais gars non plus, et le lecteur finit par s'y attacher. D'autant qu'il a des aspects surprenants, comme son amour pour la littérature (le roman est d'ailleurs parsemé de citations diverses). Les personnages secondaires, moins travaillés, sont également intéressants, certains étant très pittoresques.
L'écriture est tranchante et ne laisse pas le lecteur s'endormir :
chapitres courts (souvent juste une phrase ou deux)
phrases courtes
nombreux dialogues rapides
plein de petites listes dont semble raffoler le narrateur, Jack Taylor
Le tout ne manque pas de cynisme et d'un brin d'humour. Un roman à lire pour son ambiance particulière. _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
Inscrit le: 23 Nov 2010 Messages: 1049 Localisation: Lille
Posté le: Jeu Oct 27, 2011 11:06 pm Sujet du message:
Chronique réalisée pour les Chroniques de l'imaginaire
T5 - La main droite du diable
La main droite du diable n'est pas un roman policier à proprement parler, plutôt un roman noir. Jack Taylor a été anéanti par la mort accidentelle de la petite fille de ses amis, qu'il était censé garder au moment où elle est tombée d'une fenêtre. Lorsque le roman commence il sort tout juste de l'hôpital psychiatrique dans lequel il avait été interné suite à cette tragédie, cinq mois auparavant. Son retour à Galway est rude. La garda (agent de police) avec laquelle il a l'habitude de coopérer lui trouve un logement mais leurs relations sont très tendues, chacun y va de sa pique, et cela signe dès le début l'atmosphère de ce roman. Jack Taylor est un être taciturne, aux répliques et pensées cinglantes, le personnage typique du roman noir. Il a la nostalgie du Galway qui n'était qu'un village, lutte presqu'à chaque page contre son désir d'alcool car il essaie de sortir de sa dépendance. Ce qui le pousse souvent à entrer dans un pub, commander un verre, et le regarder sans jamais y toucher.
Dans le même temps, un prêtre, ou plus précisément, "le prêtre de sa mère", vient le trouver afin de résoudre une énigme. Qui a décapité le père Joyce ? Autant le dire tout de suite, il n'est en rien question d'une enquête approfondie, avec des fausses pistes, des révélations et tout ce qui fait un roman policier traditionnel. Ici, ce mystère n'est là que pour mettre en exergue les travers de l'Eglise catholique, à savoir la pédophilie, les secrets, les scandales. L'auteur n'hésite pas à citer des faits réels pour appuyer son propos, ancrant son texte dans un contexte précis dans lequel on se projette facilement. Et pas seulement au sujet des prêtres. Il évoque aussi la mort de Johnny Cash, une chanson des Back Eyed Peas, la série Friends... Cette modernité contraste avec ses souvenirs de l'ancien village de Galway, l'atmosphère encore enfumée des pubs, le vieil accent irlandais...
Ken Bruen est un auteur comme je les aime. Cynique, incisif, et l'écriture s'en ressent. Les phrases sont tronquées, commencent par un verbe, ne sont parfois constituées que d'un groupe nominal. Ses traits d'esprit sont corrosifs et drôles en même temps, à la manière de Desproges. L'intrigue policière est sans aucun intérêt, c'est tout ce qui gravite autour qui prend aux tripes : le delirium tremens de Jack Taylor, l'intimidation de la part de la police, l'hypocrisie de l'Eglise. Au cours du récit le narrateur glisse plusieurs remarques sur la façon dont les choses se passent en Irlande.
Cet auteur est uné véritable découverte et je le relirai avec grand plaisir. Non pas pour me plonger dans une histoire, mais pour me délecter de son humour noir irlandais qui ose pointer du doigt lorsque d'autres préfèrent regarder de l'autre côté. _________________ “Un livre n'est pas seulement un ami, il vous aide à en acquérir de nouveaux. Quand vous vous êtes nourri l'esprit et l'âme d'un livre, vous vous êtes enrichis. Mais vous l'êtes trois fois plus quand vous le transmettez ensuite à autrui.”
Posté le: Lun Nov 07, 2011 6:12 pm Sujet du message:
Dans le sondage, il manque une option entre "un peu" et "beaucoup".
J'ai lu le premier tome récemment. Effectivement, l'intrigue policière est vraiment minimale, voire quasiment inexistante. Une fois qu'on a compris ça et qu'on n'attend plus que l'histoire démarre, on peut apprécier l'ambiance particulière, irlandaise, alcoolisée, sombre et le style simple et cinglant du narrateur. C'est donc plutôt sympa et rapide à lire.
Ce sera un scotch pour moi, patron (sec et sans rouleau)!
Inscrit le: 12 Avr 2006 Messages: 5856 Localisation: deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin...
Posté le: Lun Nov 07, 2011 7:27 pm Sujet du message:
Ptyx a écrit:
Dans le sondage, il manque une option entre "un peu" et "beaucoup".
Alors là, j'y suis pour rien : c'est un sondage standard "coin des lecteurs" ! Mais au moins, il empêche d'être trop neutre et de toujours choisir la voie médiane... _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
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