aurele
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Posté le: Mer Jan 04, 2012 12:02 pm Sujet du message: L'Annonce faite à Marie - Paul Claudel |
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J'ai cette pièce en un prologue et 4 actes au programme de ma L3 de lettres modernes au second semestre.
C'est une pièce avec une dimension étrange, merveilleuse tout en contenant un aspect plus simple : la rivalité entre deux soeurs. C'est ancré dans un "Moyen-Âge de convention". Cela se passe pendant la guerre de cent ans. L'acte III fait mention du sacre de Charles VII. Il y a d'ailleurs une ellipse de 7 ou 8 ans (texte donne les deux) entre les deux premiers actes et le 3e. C'est la version de 1948 dite "défintive pour la scène" que j'ai dans l'édition Folio théâtre. Il y a 3 versions sous ce titre et 3 autres antérieures sous le titre La Jeune fille Violaine. Le personnage de Violaine connait une révélation et l'apporte aux autres par sa mort. Elle fait le bien et sauve l'enfant de sa soeur en lui donnant une seconde naissance alors que celui-ci est mort. Elle est atteinte de la lèpre suite à un baiser donné à un architecte par charité, architecte ayant voulu la violer (évènement s'étant passé avant le lever du rideau), cela lui vaut d'être rejeté par sa famille et son fiancé qui épouse finalement à la fin de l'oeuvre sa soeur, Mara, la terrible, la cadette. Mara a des crises de folie presque si on peut appeller cela de cette manière, notamment dans l'Acte IV où elle est hystérique.
L'écriture de Claudel est poétique bien évidemment, ce qui ne surprendra pas ceux qui ont déjà lu celui-ci. C'est la première pièce que je lis de lui. C'est imprégné de la Bible et de religion comme le titre l'indique. Violaine connait une véritable ascension vers la sainteté. Ma scène préférée de l'oeuvre est celle de la confrontation entre les deux soeurs (Acte III, scène 2). On a une oppostion entre une figure pathétique et christique et une soeur sans pitié. La scène II de l'Acte IV est très touchante, très belle. La scène III de l'Acte II entre Violaine et son fiancé, Jacques Hury est l'une des grandes scènes de l'oeuvre, c'est celle où la poésie dans le discours de Jacques se déploie le plus avec une tendance au symbolisme.
Cette pièce m'a dérouté mais elle m'a intéressé. |
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