Le jour avant le lendemain - Jorn Riel

[Cuné]

Ninioq est devenue une vieille femme, elle sent que bientôt ce sera le moment d'aller seule sur la glace, conformément à la coutume de son peuple. Mais pour l'instant elle a encore une mission, elle doit surveiller la viande en train de sécher sur une petite île en compagnie de l'un de ses petits-fils. C'est l'occasion de transmettre toutes les histoires qu'elle connaît, d'enseigner à Manik un tas de choses qui lui serviront dans sa vie d'homme. Mais depuis quelques temps Nimiok est inquiète, le matin cette sensation la réveille et la perturbe, elle sent que quelque chose va arriver....

Ce trop court roman possède une magie puissante. Considéré comme l'un des livres majeurs de Jorn Riel au sommet de son art, il est tout à la fois une extrapolation imaginaire à partir d'une découverte fortuite de l'auteur, un conte familial où la transmission générationnelle prend tout son sens, et un documentaire sur la vie des Inuit. Je ne m'attendais pas à cet épilogue, bien qu'il soit dans la droite ligne du reste du roman. J'ignore pourquoi je suis aussi fascinée par cet univers esquimau, je passe par plusieurs étapes quand je m'enfonce dans leur histoire, de l'admiration devant leurs valeurs essentielles à une espèce de dégoût devant la brutalité de certaines coutumes. Ce qui est sûr c'est que Jorn Riel est un très grand auteur !

[Soleil*]

Je viens de lire ce livre, et il m'a plutôt déçu. C'est sympa à lire, mais pas du tout mon Riel préféré. Il faut reconnaître que je partais avec un à-priori très positif : J'ai lu avant les Racontars arctiques, et je m'attendais plus ou moins à quelque chose du même goût, bourré d'humour et avec plein de personnages et d' "aventures" différentes.

Là, le côté documentaire est beaucoup trop accentué par rapport à l'histoire de fond, qui elle est quasiment inexistante. C'est dommage car je pense qu'il y avait de quoi en faire quelque chose de chouette. Personnellement, je pense que l'aspect documentaire, très intéressant en soi, passerait mieux en étant plus enrobé dans une histoire complexe... La seule chose qui a fait que je n'ai pas eu trop le temps de m'ennuyer, c'est que c'est un livre très court...

La fin m'a surprise aussi, mais effectivement elle s'enchaîne bien dans le contexte quand on prend le temps d'y réfléchir. Elle est "dans le ton".
_________________
Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.

[La lettrine]

J'adore Jorn Riel: à chaque fois que je lis l'un de ses livres, que ce soit ses racontars ou ses romans, je ne peux m'empêcher de rire toute seule!!
_________________
Rédactrice de La Lettrine, blog sur l'actualité littéraire.
http://www.lalettrine.com

[lily cocci]

la 1ère couverture est celle du roman illustré de chez Sabarcane, en littérature jeunesse.
la 2ème est une version adulte en poche.

c'est le 1er que j'ai lu. les illustrations d'Olivier Desvaux ne gâchent rien au plaisir de cette lecture.

c'est un magnifique roman qui nous entraine dans un autre monde, un autre siècle, une autre civilisation.
plus qu'une histoire, il s'agit ici d'une ambiance, d'un esprit du grand nord. nous touchons du bout des doigts glacés la dure réalité de cette vie.

tout y est très documenté c'est vrai. l'organisation et le rythme du camp, les mœurs de la tribu, la relation avec le monde extérieur et les forces surnaturelles : tout est si loin de nous, quelle évasion !

je ne m'attendais pas du tout à cette fin là. il faut dire que je pensais lire un livre 100% jeunesse. la postface qui explique le pourquoi du comment du livre a été la bienvenue. sans elle, je n'aurais pas acceptée la fin et "son message".
précédemment, (Le voyage du bout du monde de Loïc Le Borgne) j'avais regretté de ne pas avoir lu la postface avant pour mieux apprécier ma lecture. cette fois je déconseille vivement de passer par-là avant !

je garderai en mémoire le fabuleux personnage de la grand-mère. une femme incroyable, d'une humanité, d'une sagesse et d'un courage extraordinaire.

le style de l'auteur est aussi limpide que les eaux glacées du Groenland. je me mets de côté le garçon qui voulait être un humain, publié en grand album jeunesse en 3 tomes.