L'Autre Côté du Rêve - Ursula K. Le Guin

[Bastet]

Je me suis rendue compte qu'il n'y avait pas de fuseau sur cet ouvrage, que j'ai lu récemment. Voici donc une présentation rapide. Je m'excuse d'avance pour son absence de cohérence car c'est un ouvrage que j'ai trouvé complexe.

Quatrième de couverture:

Lorsque George Orr dort, il rêve, comme tout un chacun. Mais lorsqu'il se réveille, au contraire de ce qui se passe habituellement, il découvre que ses rêves ont changé le monde.
Et parce qu'il lui arrive aussi de faire des cauchemars, le monde réel se retrouve ravagé par des guerres nucléaires et envahi par des extraterrestres.
George Orr doit-il se débarrasser d'un aussi terrifiant pouvoir ?
Ou bien doit-il l'utiliser dans l'intention redoutable d'améliorer le sort des humains ?
Un des romans majeurs d'Ursula Le Guin, la grande dame de la science-fiction américaine, qui a obtenu plusieurs fois les prix Hugo et Nebula.


Mon avis:

Ce roman est un peu dur à suivre. Ou plutôt, il s'agit de l'aborder en étant concentré et en le resituant dans son contexte. Il s'agit d'un livre écrit dans les années 1970 dont l'action se déroule dans les années 1990 dans un monde futur hypothétique. Il est important de prendre comme "monde de départ" les années 70. Tout le reste se situe sur le sentier des possibles. Les questions évoquées sont les enjeux d'alors (toujours très actuels): la pollution avec la montée en puissance de l'automobile, la haine raciale, la surpopulation, la malnutrition, les conflits mondiaux…mais aussi l'évolution des mœurs et de la famille. George Orr rêve et influe inconsciemment sur le monde en le faisant basculer d'un sentier à un autre. Si l'urbanisation galopante et les problèmes de pollution n'étaient pas résolus, alors….Si les conflits au Proche-Orient ne trouvaient pas de dénouement pacifique, alors…. Alors l'univers serait loin d'être paradisiaque. Afin d'éviter que ses rêves ne bouleversent le monde, George abuse de drogues et est finalement envoyé chez le docteur Haber, spécialiste du sommeil. Ce docteur est l'opposant du récit, non pas qu'il soit véritablement méchant, au contraire. Il souhaite changer le monde, l'améliorer pour que tous les problèmes soient résolus. Mettre fin au racisme, à la guerre…quel mal peut-il y avoir à cela ? En hypnotisant George et en contrôlant étroitement ses rêves, le docteur espère rendre le monde meilleur. Mais le peut-on réellement ?

Ursula Le Guin interroge, à mon sens, le lecteur sur le bien-fondé de vouloir transformer radicalement le monde, même pour de nobles causes.

Spoiler: Je pense qu'elle tend à montrer que le monde est imparfait quoique l'on fasse et que c'est de certaines de ces imperfections que naissent des individus remarquables. Ex: George tombe amoureux d'une femme dont la mère était blanche, le père noir. Dans un monde où tout le monde a la peau grise et donc sans conflits raciaux, cette femme n'a jamais existé car le contexte dans lequel elle est née est intimement lié à la couleur de sa peau, et c'est ce qui fait d'elle qui elle est.

Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas essayer de changer le monde ou accepter les choses telles qu'elles sont. Juste qu'on ne pourra pas aboutir à la perfection. J'avais trouvé une bonne page de dialogue résumant cela mais je l'ai perdue. C'est un autre point à aborder: George Orr et Haber s'affronte souvent sur la définition du rêve, le fait de changer le monde etc…et c'est parfois long et dur à suivre.

Dans l'ensemble, j'ai bien aimé cet ouvrage même si je sens que je vais devoir le relire un jour à tête plus reposée. J'étais curieuse de connaître les évolutions apportées par chacun des rêves de George Orr mais, de par sa nature même, c'est un personnage assez lisse, assez creux. J'avoue avoir été perdue par la fin et l'histoire des

Spoiler: rencontres dans la brume.

Je suis également sûre que des réflexions plus profondes peuvent être tirées de ce livre mais j'ai bien peur d'être passée à côté. J'avertis les lecteurs à ce titre : il ne faut pas craindre de se sentir stupide, d'être largué. C'est peut-être le plus gros reproche que je peux lui faire. (Mais bon, il existe sûrement des lecteurs beaucoup plus intelligents que moi )
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bȝstt: "Miaw!"

[Tybalt]

En tout cas tu donnes bien envie de le lire. L'idée de départ est excellente et son traitement a l'air nuancé comme il faut... Je garde le titre sous le coude !

[Lisbeï]

Ah ben je suis contente qu'il t'ait plu, Bastet ! En ce qui me concerne, j'ai vraiment peiné, même si je l'ai lu deux fois, à des années d'écart. Dans chaque cas, je me suis ennuyée. Vraiment l'un des rares Le Guin qui ne m'ait pas emballée.
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Même le soleil se couche.