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Posté le: Mer Fév 20, 2008 11:19 pm Sujet du message: ESCHYLE, SOPHOCLE et EURIPIDE
La production des trois auteurs tragiques de la Grèce antique couvre à peu près tout le Vème siècle avant JC, dit aussi "siècle de Périclès", lequel vit l'apogée de la puissance et du rayonnement culturel d'Athènes. Des différences d'âge non-négligeables existent entre les trois : Eschyle meurt à peu près au moment où Euripide entame sa carrière, tandis que Sophocle se trouva en concurrence avec les deux.
Il existait certainement d'autres auteurs tragiques, mais leurs oeuvres ont été perdues. Il ne nous est d'ailleurs parvenu qu'une faible fraction de l'oeuvre d'Eschyle, Sophocle et Euripide : sept pièces du premier, sept du deuxième plus une huitième dont il manque la moitié, dix-neuf pour le troisième, sur près d'une centaine d'oeuvres pour chacun d'eux.
Les pièces des trois auteurs tragiques sont presque exclusivement tirées de la mythologie (une seule pièce historique nous est parvenue, Les Perses d'Eschyle). La guerre de Troie, la légende des Atrides et celle des Labdacides (la famille d'Oedipe) sont les principales sources d'inspiration. Il est intéressant de remarquer que, comme il s'agissait de mythes extrêmement connus, les spectateurs savaient d'entrée de jeu ce qui allait se passer ! L'élément de surprise et le suspense, si importants dans la littérature moderne, n'existaient pratiquement pas dans ces tragédies. La marge de manoeuvre des auteurs s'exprimait essentiellement sur les détails et les points de vue adoptés, mais pas sur le fond de l'histoire.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les tragédies grecques ne se terminent pas toujours mal. Mais il n'y en a pas sans émotions fortes et violentes.
Les tragédies grecques étaient jouées par un nombre très limité d'acteurs (deux à partir d'Eschyle, trois à partir de Sophocle) qui incarnaient successivement plusieurs personnages et par un choeur d'une quinzaine de personnes, dirigé par un chef qu'on appelle le coryphée. Le choeur, qui représente très souvent des vieillards ou des femmes, se cantonne généralement à un rôle très passif, faisant des commentaires sans intervenir (il y a des pièces qui font exceptions).
Les tragédies étaient généralement arrangées en trilogies, auxquelles venait s'ajouter un drame satyrique. Il ne nous reste qu'une seule trilogie complète (l'Orestie d'Eschyle) et deux drames satyriques (Le Cyclope d'Euripide et Les Limiers de Sophocle, qui est incomplet), ce qui n'aide pas le lecteur moderne à comprendre comment ces pièces étaient présentées au spectateur antique.
Penchons-nous sur le contenu même des tragédies grecques. Qu'est-ce qui anime leurs personnages, au juste ? Ce sont très souvent des émotions négatives : l'orgueil, la colère, la soif de pouvoir, la paranoïa, la vengeance. Cette dernière est un motif extrêmement récurrent et elle épargne rarement l'innocent (les enfants, notamment, ont une malheureuse tendance à expier les fautes de leurs parents). Les personnages sont parfois d'une cruauté d'autant plus stupéfiante qu'elle leur semble tout à fait normale et justifiée.
N'exagérons pas pour autant : les personnages des tragédies sont aussi animés (heureusement) par des émotions plus nobles : le désir de liberté, la défense de la justice, l'amitié, le sacrifice (d'autant plus poignant que l'au-delà chez les Grecs n'avait absolument rien d'un paradis), les sentiments familiaux... A noter également quelques références aux idéaux démocratiques d'Athènes.
L'amour est rarement présent dans les tragédies grecques, en un contraste majeur avec la littérature des... hmm... huit ou neuf derniers siècles. L'amour en tant que passion est de plus présenté de façon essentiellement négative. Dans toutes les tragédies grecques, il ne doit pas y avoir un seul personnage plus honni qu'Hélène, à qui on fait porter toute la responsabilité de la guerre de Troie. Aphrodite n'est pas la déesse désirable et sensuelle qu'un individu moderne imaginerait : c'est une divinité capricieuse et redoutable, qui sème le désastre en embrasant les coeurs.
Le style est bien entendu très grandiloquent. La tragédie grecque ne se caractérise pas par un jeu modéré, ni par un usage subtil du non-dit (le fait que les acteurs portaient de lourds masques ne l'aurait bien entendu guère facilité). Les personnages déversent un torrent d'hyperboles, d'apostrophes, de prières, de louanges et de lamentations. Ces tirades sont très fortes et marquantes, mais le style chargé peut finir par fatiguer un peu le lecteur moderne s'il lit beaucoup de ces tragédies à la suite.
La culture des Athéniens de l'Antiquité était extraordinairement avancée et son apport est l'une des principales racines de notre civilisation occidentale. Il y a cependant deux points importants sur lesquels ils sont aux antipodes de la morale moderne : leur usage extensif de l'esclavage et la place qu'ils réservaient aux femmes.
Sur le premier point, les tragédies n'apportent pas grand-chose d'intéressant. Les pièces comprennent souvent des esclaves, mais ils se bornent généralement à rapporter le récit d'événements ou à accomplir la volonté de leurs maîtres. Les personnages réduits en esclavage suite à un malheur (les femmes de Troie, par exemple) ont plus de personnalité, mais se bornent généralement à se lamenter sur leurs malheurs, sans manifester aucune révolte contre leurs maîtres. Bref, on ne trouve dans ces tragédies aucune réflexion sur l'esclavage.
Le sujet des femmes est plus intéressant. On trouve, à vrai dire, un nombre assez énorme de réflexions sexistes dans la bouches des personnages (hommes ou femmes) des tragédies grecques. Mais on ne peut pas être certain pour autant que les auteurs partageaient totalement ces opinions. Il est intéressant de noter que les personnages féminins sont aussi nombreux que les personnages masculins, que beaucoup d'entre eux sont très marquants (Electre, Antigone, Médée, Clytemnestre...) et qu'ils ne sont pas, en moyenne, plus négatifs. La réflexion sur la condition féminine n'est pas très avancée pour autant, même si on en retrouve une ébauche dans Médée d'Euripide.
Le rôle des dieux est très variable. Ils sont rarement des personnages majeurs, mais ils sont souvent à l'origine des actions des mortels ou des situations dans lesquelles ils se retrouvent. Dans d'autres pièces, ils brillent par leur absence cruelle. Euripide introduit une certaine contestation des dieux tels qu'ils sont décrits dans les mythes traditionnels : comme d'autres, à l'époque, il rechignait à accepter les caprices, les fantaisies et les crimes que les légendes prêtaient aux dieux.
L'importance de l'apport d'Eschyle, Euripide et Sophocle à la littérature occidentale est bien entendu capital. Elle se vérifie parfois de façon directe, notamment dans les tragédies de l'époque classique mais aussi dans les reprises plus modernes de Sartre, Anouilh, Giraudoux et d'autres. De façon plus générale, ces tragédies exposaient bien des thèmes appelés à connaître un riche avenir (notamment la fragilité de l'existence humaine et l'importance de la mesure).
Posté le: Mar Fév 26, 2008 9:30 pm Sujet du message:
J'en ai lues quelques unes de ces tragédies antiques, il y a longtemps. Récemment, j'ai retrouvé Andromaque de Sophocle mais je n'ai pas réussi à m'y replonger. Mais il y a une époque où j'ai été très attirée par ça surtout celle en rapport avec les Atrides ou les Labdacides. J'ai bien l'intention de me redénicher celles-là au détour d'un chemin. _________________ http://home.versateladsl.be/vt6258718/
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Posté le: Mar Fév 26, 2008 10:21 pm Sujet du message:
Il me semble qu'Andromaque, c'est d'Euripide.
En ce qui concerne les pièces sur les Atrides, je te recommande particulièrement Agamemnon et Les Euménides d'Eschyle, Electre de Sophocle, Electre, Iphigénie en Tauride et Iphigénie à Aulis d'Euripide.
En ce qui concerne les Labdacides, j'ai particulièrement aimé Sept contre Thèbes d'Eschyle, Oedipe à Colone et Antigone de Sophocle.
Je viens de terminer la lecture d'Aristophane et l'une de ses comédies, Les grenouilles, organise une comparaison posthume entre Eschyle et Euripide. Aristophane préfère nettement le premier au second, auquel il reproche notamment de bafouer la morale en mettant en scène des femmes éperdues d'amour (les goûts littéraires ont bien changé depuis...).
Dernière édition par Outremer le Mer Fév 27, 2008 2:11 pm; édité 1 fois
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Posté le: Mer Fév 27, 2008 12:18 pm Sujet du message:
Merci pour cet intéressant sujet Outremer, qui nous éclaire sur trois grands noms, et sur le théâtre, de l'Antiquité. Je n'ai encore jamais lu de texte de ces tragédiens grecs, mais compte bien remédier à cela (En me penchant tout d'abord sur Eschyle). _________________ Brise et ruine d’abord ce monde, nous verrons si l’autre surgit ensuite
Posté le: Jeu Fév 28, 2008 11:10 pm Sujet du message:
Citation:
Il me semble qu'Andromaque, c'est d'Euripide.
C'est possible, je n'avais pas le livre sous la main. Je ne sais plus trop.
Citation:
En ce qui concerne les pièces sur les Atrides, je te recommande particulièrement Agamemnon et Les Euménides d'Eschyle, Electre de Sophocle, Electre, Iphigénie en Tauride et Iphigénie à Aulis d'Euripide.
Si je me rappelle, c'est déjà fort loin, mais j'ai du lire celles d'euripide (peut-être pas Electre) J'ai du aussi lire les trois parties de l'Orestie (mais était-ce trois partie ? je ne sais plus).
Citation:
En ce qui concerne les Labdacides, j'ai particulièrement aimé Sept contre Thèbes d'Eschyle, Oedipe à Colone et Antigone de Sophocle.
j'ai du lire Oedipe à Colone et Antigone mais je suis plus sûre.
En tout cas à l'époque, j'ai adoré. _________________ http://home.versateladsl.be/vt6258718/
Inscrit le: 26 Avr 2007 Messages: 840 Localisation: France
Posté le: Ven Fév 29, 2008 1:17 am Sujet du message:
Lapythie a écrit:
J'ai du aussi lire les trois parties de l'Orestie (mais était-ce trois partie ? je ne sais plus).
Oui. L'Orestie, c'est Agamemnon, Les Choéphores et Les Euménides, mais je trouve le deuxième volet moins intéressant que les Electre de Sophocle et Euripide, qui racontent essentiellement le même épisode.
Posté le: Sam Mar 20, 2010 8:40 pm Sujet du message:
Voici ce que j'ai lu pour le moment de chacun des 3 tragiques :
Eschyle : Agamemnon et Les Choéphores (éditions GF Flammarion Théâtre complet, traduction d'Emile Chambry)
Euripide : Hippolyte et Alceste (éditions Gallimard en Folio, traduction de Marie Delcourt Curvers)
Sophocle : Antigone et Oedipe roi (éditions GF Flammarion Théâtre complet, traduction de Robert Pignarre)
Je ne fais pas de grec et ne peut pas me rendre compte de la qualité de la traduction mais cela me semble très bien.
Parmi toutes ces pièces, celle qui m'a moins plu est Hippolyte. Je préfère Phèdre de Racine. Je trouve la pièce d'Euripide sans fulgurances, sauf peut être le discours d'Euripide sur les femmes qui est ce qu'il y a de mieux dans la pièce.
En revanche, Alceste m'a beaucoup plu. Ce personnage de femme qui se sacrifie est magnifique. Admète est un égoiste mais le personnage est intéressant. La confrontation entre Admète et Phérès est un des grands passages de la pièce.
J'ai adoré évidemment les deux tragédies de Sophocle. J'ai étudié quand j'étais en 3e Antigone d'Anouilh et même si la pièce m'avait plu, je trouve celle de Sophocle meilleure. Le personnage d'Antigone m'a touché dans la pièce de Sophocle. Sa volonté d'être libre m'a ému tout comme sa résistance au pouvoir encore plus que dans l'oeuvre d'Anouilh. L'Antigone de Sophocle est beaucoup moins antipathique que celle d'Anouilh, plus humaine, moins froide donc. Toute la pièce est magnifique.
Oedipe est un personnage tragique bouleversant. Là encore, j'ai adoré toute la pièce mais en particulier la scène avec Tirésias et la scène dans laquelle Oedipe demande à sentir ses filles près de lui.
Concernant les deux premiers volets de L'Orestie, j'ai une préférence pour Agamemnon. Le personnage de Clytemnestre est détestable tout comme celui d'Egisthe. Cassandre est un des personnages forts de cette tragédie.
Je vais évidemment continuer à lire ces 3 tragiques fondamentaux qui ont influencé des auteurs de toutes les époques.
Inscrit le: 26 Avr 2007 Messages: 840 Localisation: France
Posté le: Dim Mar 21, 2010 12:55 am Sujet du message:
aurele a écrit:
Parmi toutes ces pièces, celle qui m'a moins plu est Hippolyte. Je préfère Phèdre de Racine. Je trouve la pièce d'Euripide sans fulgurances, sauf peut être le discours d'Euripide sur les femmes qui est ce qu'il y a de mieux dans la pièce.
Si je me souviens bien, Euripide a été forcé de réécrire cette oeuvre parce que l'opinion la trouvait trop osée ! La première version est malheureusement perdue.
Citation:
En revanche, Alceste m'a beaucoup plu. Ce personnage de femme qui se sacrifie est magnifique. Admète est un égoiste mais le personnage est intéressant.
J'avais une envie assez irrésistible de lui mettre des claques ! Le moment où il supplie Alceste de ne pas le quitter (alors que c'est lui-même qui lui a demandé de mourir à sa place !) en fait d'entrée de jeu un personnage consternant. Et ne parlons pas des insultes qu'il adresse plus tard à son père parce que ce dernier n'avait étrangement pas envie de se sacrifier pour lui...
Citation:
J'ai adoré évidemment les deux tragédies de Sophocle.
C'est Sophocle que je préfère parmi les trois tragédiens grecs. Ses pièces sont d'une grande force et ses personnages tout à fait saisissants.
Citation:
Je vais évidemment continuer à lire ces 3 tragiques fondamentaux qui ont influencé des auteurs de toutes les époques.
Excellente idée !
Comme tu as lu les deux premières pièces de l'Orestie d'Eschyle, ce ne serait pas une mauvaise idée de lire la troisième (Les Euménides). Le thème de la justice y est très bien illustré (assaisonné d'un peu de misogynie traditionnelle, mais bon...).
Les pièces d'Euripide ne sont pas également intéressantes. Celles qui m'ont le plus marqué sont Médée, Iphigénie à Aulis et La folie d'Héraclès.
Posté le: Mar Aoû 23, 2011 11:21 am Sujet du message:
J'ai lu Oedipe à Colone de Sophocle qui appartient si on peut dire à une sorte de trilogie. Cette pièce est aussi bien que Oedipe Roi et Antigone. La scène de confrontation entre Créon, Oedipe et les Athéniens en particulier est très marquante, d'une puissance dramatique énorme. Le destin d'Oedipe est toujours aussi touchant.
Posté le: Sam Déc 10, 2011 2:13 pm Sujet du message:
- Sophocle est le plus moderne des trois. Ses oeuvres ont une perfection et dramatique métrée que tous les auteurs de fiction, dans tous les arts (de l'écrit à l'image), ont cherché à imiter et rarement atteint. "Oedipe Roi" est le premier roman policier de tous les temps et le meilleur de tous : un homme enquête sur le meurtrier de son père et découvre qu'il est celui qu'il recherche. Sophocle, avec Homère, a tout inventé.
- Eschyle est le plus puissant des trois. Ces oeuvres sont plus que de la littérature. Elles sont comme de temples antiques : à la fois oeuvre d'art, histoire et métaphysique. La trilogie des "Orestie" et "Promothée enchaîné" sont à la hauteur de Homère en ce qu'elles semblent avoir toujours été écrites.
- Euripide est le plus intellectuel des trois. Il cherche, comme ses personnages. "Les Héraclides" est un sommet dans lequel le personnage de Mécarie résume tout le théâtre d'Euripide et peut-être tout le théâtre antique.
Plaute, à Rome, est également une pierre angulaire comme Sophocle en Grèce.
Inscrit le: 10 Mai 2003 Messages: 1241 Localisation: Martigues en Provence
Posté le: Sam Déc 10, 2011 8:06 pm Sujet du message:
et voila !!
je suis curieux de lire ces classiques mais ne sait par ou commencer, je n'ai pas fait d'études trop poussées et donc je n'ai jamais était confronté a ces auteurs tragiques de la Grèce antique a part Homère.
par quoi commencé ? _________________ "Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l'horizon" (Jack London)
Maintenant je ne retarde rien Ne repousse ou ne conserve rien qui pourrait apporter de la joie et des rires à nos vies Je me dis que chaque jour est spécial
Chaque jour, chaque heure, chaque minute est spéciale
Posté le: Ven Déc 16, 2011 9:43 pm Sujet du message:
Cette littérature est en réalité très accessible. Elle fait peur car l'on s'imagine qu'il faut une érudition quelconque pour l'aborder or c'est totalement faux. Ce sont des histoires avant tout. Magnifiques, puissantes, humaines. Commence par "Oedipe Roi" de Sophocle : fluide, sombre, fascinant. Si tu aimes, tu peux lire tout Sophocle. Ensuite, essaye "Médée" d'Euripide. Si tu aimes l'ensemble de ces pièces, tu peux passer à Eschyle qui est plus difficile mais le plus beau de tous.
Inscrit le: 10 Mai 2003 Messages: 1241 Localisation: Martigues en Provence
Posté le: Ven Déc 16, 2011 10:17 pm Sujet du message:
merci Tudor
je vais suivre ton conseil et je reviendrai vous faire part de mon avis _________________ "Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l'horizon" (Jack London)
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