Les peurs de Conception - Agnès Desarthe

[clarabelle]

Les peurs de Conception - Agnès Desarthe
L'école des Loisirs, 195 pages, 6.40 euro.
1993
à partir de 12 ans

Sympathique, cette crise d'ado ...Conception n'est décidément pas comme tout le monde, encore moins comme les autres jeunes filles de seize ans. D'abord son prénom, une lubie de ses géniteurs un peu trop originaux, ensuite elle n'a pas de meilleure amie, ses deux parents sont des scientifiques entièrement investis dans leurs activités qui ne font que croiser leur fille unique. Résultat, Conception est constamment seule dans l'appartement et elle a peur du noir. L'obscurité du couloir, par exemple, la paralyse : elle se cache sous la couverture du canapé pour regarder la télévision, elle évite d'aller aux toilettes ou de se laver les dents car la salle de bains est plongée dans le noir, à l'autre bout de ce redoutable couloir. Bref, Conception consulte un psychiatre, M. Mouche, mais lui raconte des mensonges. Elle prend des cours de piano avec Mme Korda mais elle n'est vraiment pas douée. Elle tente de donner des leçons à la jeune Elisa, au lieu de ça toutes deux font des mots croisés avant de se replier sur des séances de bavardages intenses. Et puis, il y a aussi Jérémie, quatorze ans, qui joue au foot, l'interpelle par des surnoms idiots et lui téléphone toutes les semaines. Mélangez tout ça et obtenez un cocktail sympathique et euphorisant d'une adolescence en mal d'être et qui se cherche. Conception, à seize ans, se pose des quantités de questions sur son existence, ses peurs, ses troubles et ses premiers émois amoureux. Un peu décalé car l'histoire se cadre à la fin des années 80 mais attendrissant. Conception ne résout pas tous ses problèmes et l'essentiel de ses tourments conserve une certaine résonance à l'adolescence actuelle. Agnès Desarthe signe un petit roman qui met en exergue la difficulté d'être à seize ans sur un ton assez grave et teinté d'un humour ronronnant. Chargé de quelques maladresses, ce texte reste tout de même très sympathique à lire.

Clarabelle,