Histoires des Jean-Quelque-Chose - Jean-Philippe Arrou-Vignod

[Soleil*]

- L'omelette au sucre
- Le camembert volant
- Une soupe de poissons rouges
- Des vacances en chocolat
- La cerise sur le gâteau

ou en intégrale :
- Une famille aux petits oignons

Imaginez six garçons en short et chemisette à carreaux, sagement alignés en rang d’oignons par ordre de taille… Sagement ? Non, en fait ! Car cette tribu toute masculine est particulièrement turbulente, et il faut toute l’organisation de maman et le sang-froid de papa pour la gérer. De Jean-A, le plus grand qui considère ses frères comme des minus, à Jean-F, le plus petit qui ne parle pas encore, tous les éléments de cette fratrie sont incontrôlables. Un simple pique-nique à la plage peut vite prendre des allures de combat épique !

Cette intégrale propose réunis en un seul volume les cinq romans qui forment les Histoires de Jean-Quelque-Chose. Il s’agit de la vie de tous les jours d’une famille avec six garçons, dans les années soixante / soixante-dix. Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue suivie, mais au fil des pages on voit la progression des enfants par rapport aux événements marquants qui rythment leur vie : l’arrivée dans la famille du petit dernier, des vacances à la campagne chez les grands-parents, le déménagement de Cherbourg à Toulon, des vacances à l’hôtel et enfin l’entrée dans l’âge bête des deux plus grands, qui découvrent avec effarement une espère inconnue : les filles !

Jean-Philippe Arrou-Vignod s’est inspiré de son expérience personnelle pour écrire ces histoires. C’est probablement pour cela que l’on découvre cette famille insolite à travers les yeux du deuxième enfant, Jean-B. Le récit a des relents de Petit Nicolas, drôle à plusieurs niveaux pour toucher aussi bien les enfants que leurs parents, mais pas toujours assez incisif à mon goût. Finalement, on se dit que ces enfants pourraient faire bien plus de bêtises, ils restent assez gentils.

Il y a un comique de répétition (la menace de papa d’envoyer ses garnements à l’école des enfants de troupe, les situations qui « forcément dégénèrent », le désir de Jean-B de devenir agent secret ou d’avoir un chien, ou encore les frères qui se traitent constamment de « bananes » les uns les autres) qui est intéressant mais qui finit par devenir lassant. Il faut ajouter que quand on lit tout dans la foulée, il y a des répétitions liées à la parution originale en romans séparés : on ne coupera pas à la présentation des personnages au début de chaque histoire, par exemple. Je conseillerais donc plutôt de faire cette lecture en l’étalant sur plusieurs semaines, plutôt que tout d’une traite.

L’ouvrage est agrémenté de jolies illustrations en noir et blanc réalisées par Dominique Corbasson, qui sont tout à fait dans le ton : on reconnait parfaitement les personnages et les situations.

Un livre sympathique à lire en famille dès neuf ou dix ans.

(Chro rédigée pour Les Chroniques de l'Imaginaire)
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Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.