Moll Flanders - Daniel Defoe

[carabas]

Moll Flanders: dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, à la fin de sa vie, Moll Flanders raconte ses aventures : mariée cinq fois, voleuse, prostituée, elle alterne entre périodes de vaches maigres et périodes de vaches grasses. Lorsqu'elle est à l'aise financièrement, elle regrette ses débauches et malhonnêtetés, mais elle replonge à chaque fois que les finances se vident.

Ce roman n'est absolument pas moralisateur : si l'on peut accuser avec raison Moll d'hypocrisie, on peut toutefois voir dans ce livre une habile critique de la société. Une femme sans naissance, sans condition et sans relation est contrainte au mensonge et à la prostitution pour survivre. Moll Flanders est en fait avant tout une femme débrouillarde qui ne subit pas son destin. Elle correspond au personnage picaresque, vagabond et s'adaptant à toutes les situations pour retomber sur ses pattes. C'est un très beau roman, bien rythmé et bien écrit (en tout cas, bien traduit) dont je recommande la lecture.

[Marquise]

Bon roman effectivement, agréable à lire, dans le style propre au 18e siècle que j'adore.
Moll Flanders est une femme de son époque, débrouillarde, qui retombe toujours sur ses pieds. Daniel Defoe dépeint bien son siècle, les coutumes, les moeurs, la société et ses travers.
Une chose qui m'a tout de même interpellée : la façon si désinvolte qu'a Moll Flanders, à travers un auteur masculin, de parler de ses enfants. Elle en a eu plusieurs ; il est même impossible d'en faire le compte.
Mais cela ne fait pas l'objet de plus d'une phrase du style : "avec ce mari, j'ai eu trois enfants. (dont deux sont morts)". Et hop ! on passe à autre chose ! Qu'est-il advenu du survivant ?? Mystère !
Bien sûr, à cette époque, les enfants n'étaient pas autant "investis" et désirés que maintenant, mais c'est quand même un peu surprenant.

Autre remarque sur le style propre à Defoe : il ne nomme jamais, à aucun moment, ses personnages. Sauf une seule fois où l'un des 5 maris est nommé Jacques (mais une seule fois dans tout le roman). Tous les autres personnages (absolument tous !) sont dénommés "ils" "elles", "le gentilhomme de Bath", "Le banquier", "le 3e mari", etc... De même pour ses amies, ses connaissances. Et malgré cela, on ne se perd pas ! C'est digne d'un vrai écrivain, car il m'est arrivé de lire des romans contemporains où je me suis perdue dans tous les personnages, qui avaient pourtant des noms bien réels.

Bref, un roman d'époque très agréable à lire.
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On ne sait jamais ce que notre malchance nous a évité de pire. Cormac McCarthy