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Posté le: Mer Jan 21, 2015 9:33 am Sujet du message: [Série] Les loups de Riverdance - H.V. Gavriel
Tome 1 : Lucas (Français, parution : 2014)
Lucas passe sans relâche de petits boulots minables en petits boulots minables, de villes en villes. Au moindre soupçon de problème, à la moindre alerte de son instinct très sûr, le jeune homme fuit sans laisser de trace. Il n’a ni attache ni ami.
Pourtant, Lucas rêve d’un petit ami régulier avec lequel partager de l’amour et pas seulement du sexe, une maison qui soit un vrai foyer. Rien de bien original, mais cela lui reste inaccessible. La discrétion et la fuite perpétuelle sont le prix à payer pour échapper à son père, qui le poursuit inlassablement pour lui faire la peau.
Un visage d’ange, des yeux qui ont vu l’enfer : tel est Lucas. Au sens figuré, mais aussi au sens propre. Car Lucas est un nephilim, le fils d’une mortelle et d’un ange déchu. Dans sa petite enfance, martyrisé par sa mère qui voyait en lui un monstre, il rêvait d’un père aimant qui le tirerait de sa vie sordide. Hélas, quand le Seigneur Samael, l’ange de la mort, s’est révélé à lui et l’a emmené de l’autre côté du Voile qui sépare la Terre de Shéol, l’adolescent a vite compris que ce n’était pas par amour mais par intérêt. Il a dû lutter quotidiennement pour sa survie, jusqu'à sa fuite après que son père l’ait laissé pour mort. Maintenant, son père veut terminer la tâche, et Lucas n’en finit pas de courir pour lui échapper.
Jusqu'au jour où Lucas s’installe dans une petite ville des North Cascades, où il commence à se faire des amis et à se sentir accepté. Des amis et plus encore, puisqu'il y a également le beau Marcus, le charismatique chef des loup-garous locaux, dont la simple vue fait vibrer Lucas. Alors, quand des meurtres sanglants se produisent, touchant tous des gens que connait Lucas, il attend de voir… Par amour, Lucas refuse de s’éloigner. Le temps est venu d’affronter son passé, quel qu’en soit le prix !
Ce premier tome de la série Les loups de Riverdance surprend un peu : les loups sont certes bien présents, mais - à l’exception de Marcus et sa famille proche - ce sont principalement des personnages secondaires, et leur nature n’est pas forcément importante pour l’histoire. Le récit est raconté par Lucas, un nephilim, et c’est donc plus l’histoire des dieux et des anges qui sert de support à l’histoire (même si les arcanes de l’enfer restent peu explorées, finalement). On est bien dans la veine fantastique, mais pas vraiment centrée sur les lycanthropes.
En fait, c’est surtout une histoire de sentiments humains, de peine et d’espoir, de peur et d’amour. Malgré sa double nature, Lucas est surtout un jeune homme paumé avec un passé des plus noirs. D'ailleurs, si vous êtes allergiques au pathos, ce roman n’est peut-être pas pour vous. On découvre l’enfance de Lucas au fil des flash-back qui remontent peu à peu à sa mémoire : c’était tellement moche qu’il a refoulé ses souvenirs… Le présent n’est guère mieux, Lucas ne faisant pas toujours les meilleurs choix : il cherche vraiment les ennuis, inconsciemment mais aussi parfois consciemment ! C’est une souffrance incessante, Lucas aspire à une vie qu’il sait ne pouvoir obtenir, et ces pleurnicheries continuelles pourraient lasser certains lecteurs.
L’autre personnage principal, Marcus, reste assez énigmatique, on ne rentre pas trop dans les émotions qu’il ressent (hormis l’amour-passion pour Lucas, bien sûr, une fois celui-ci déclaré). On comprend juste que les mensonges et secrets de Lucas lui restent en travers de la gorge, surtout que son instinct protecteur s’accommode mal du manque de confiance qu’impliquent les non-dits…
La présentation éditeur de l’ouvrage met en avant la romance gay. Pour ma part, je trouve que cela ne change pas grand-chose par rapport à une romance hétéro : les scènes sensuelles, suggestives, voire torrides, abondent, avec simplement deux protagonistes masculins au lieu d’un homme et d’une femme. Quant à la difficulté supposée pour un loup-garou alpha d’afficher son homosexualité, elle me semble écartée bien rapidement de l’intrigue. Bref, un point ni positif ni négatif en faveur de cet ouvrage.
Pour finir, un petit mot sur le style. C’est bien écrit, très agréable à lire. Même si j’ai parfois eu l’impression que la mise en place durait trop longtemps, en fait j’ai dévoré le livre de bout en bout en quelques jours. Une bonne lecture de bit-lit, qui donne envie de découvrir d’autres titres de l’auteure.
(Chronique réalisée pour Les Chroniques de l'Imaginaire) _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
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Posté le: Ven Sep 18, 2015 12:11 pm Sujet du message:
Tome 2 : Léo (Parution : 2015)
De son ex-femme qu'il a épousée trop jeune et trop vite, Léo n'a obtenu qu'une seule bonne chose, sa fille Lily-Rose, qu'il adore et qui fait sa fierté. Désormais, il doute beaucoup et hésite grandement à s'engager à nouveau. Pourtant, quelques paroles échangées avec l'insupportable Zach, dont le pupille est le grand ami de Lily-Rose, vont lui ouvrir les yeux : il est raide dingue de ce bel Indien sexy. Gay ou bi-sexuel, peu importe, c'est cet homme là qu'il lui faut !
Léo est un homme très occupé, qui gère en parallèle son travail d'avocat, un refuge pour personnes victimes de violences, et sa fille chérie. Pourtant, il n'hésite pas une seconde à venir en aide à un ami, un ours-garou dont la cousine et le neveu ont disparu. Les autorités n'en ont rien à faire, il y a bien peu d'indices, la traque s'annonce longue et désespérante. Pourtant, il y a urgence, car Léo découvre vite que d'autres enfants thérianthropes ont également été enlevés : la Meute est en danger.
Dans ce nouvel opus de Les loups de Riverdance, on s'intéresse à un nouveau couple : Léo, le jeune ami de Lucas qui est entre temps devenu adulte, et Zach, un Indien de passage. Lucas et Marcus ne sont pas oubliés, les lecteurs qui veulent de leurs nouvelles en auront, mais ils sont partis au Canada et ne sont plus sur le devant de la scène. Ici, donc, autres personnages et autres problématiques.
Côté action, on a une intrigue policière avec un groupe de méchants qui s'en prennent à des enfants, rusés et vicieux, ce qui fait que la course-poursuite dure tout le livre, avec beaucoup de rythme. L'objectif des méchants n'est pas évident de prime abord et les rebondissements nous réservent quelques surprises intéressantes. C'est le principal point fort de ce roman.
Le reste laisse un peu à désirer. Côté sexe, on a deux beaux gosses qui tombent amoureux en un clin d’œil et baisent comme des sauvages à chaque occasion. Ce n'est pas forcément très intéressant pour qui n'apprécie pas l'érotisme torride, l'aspect "gay" n'apportant d'ailleurs rien de plus que quelques petits détails sans importance, comme le fait que Léo ait régulièrement mal au fondement...
Côté psychologie des personnages, Léo est bien moins geignard que Lucas, mais cela donne l'impression que finalement il n'y a aucun problème. Léo accepte sa nature gay / bi-sexuel sans presque sourciller. Alors que son père Marcus avait dû batailler parce qu'un Alpha gay n'était pas bien vu, la Meute n'a visiblement aucun souci désormais avec le fait que son futur Alpha le soit. Idem pour les soit-disant dilemmes engendrés par le fait que Léo soit le futur Alpha et plus dominant que Roger (le chef actuel de la Meute de Riverdance) : il n'est pas pressé, mais il ne fait guère de doute qu'il franchira le pas un de ces jours, même Roger l'y encourage, on ne ressent aucune tension à ce sujet. Bref, tout cela ne passionne guère.
L'univers, au premier abord assez riche avec nombre de races alter-humaines, se révèle finalement assez décevant : cela donne surtout une impression de "trop". Les créatures surnaturelles ont plein de chouettes pouvoirs, mais cela donne surtout l'impression d'un étalage clinquant pour épater la galerie. J'ai été particulièrement déçue par les particularités de Zach, prometteuses mais totalement inexploitées.
Malgré ces points négatifs, j'ai pris plaisir à lire ce livre, dont la plume est agréable. J'y ai simplement trouvé moins d'attraits que pour le premier tome. Je n'en attends pas moins le suivant de pied ferme.
(Chronique réalisée pour Les Chroniques de l'Imaginaire) _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
Posté le: Ven Sep 18, 2015 12:38 pm Sujet du message:
À quoi attribuer la proportion élevée de scènes de sexe dans la bit-lit ? Pourquoi la bit-lit explore-t-elle si souvent un registre qui avait quasiment disparu depuis les années 80 ?
Mais peut être que je pose mal la question. Peut être que la vraie question est : pourquoi les autres genres littéraires ont-ils cessé de le faire ? _________________ Tennis de Table Bordeaux
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