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[Série] Le Bâtard de Kosigan - Fabien Cerutti

 
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Lisbeï



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MessagePosté le: Mar Juin 27, 2017 9:13 am    Sujet du message: [Série] Le Bâtard de Kosigan - Fabien Cerutti Répondre en citant

Pour l'instant, personne ne semble savoir combien de tomes comporteront les aventures du Bâtard, pas même leur auteur...

Le premier tome, intitulé L'ombre du pouvoir, se déroule en 1339, sur les trois jours d'un tournoi ayant lieu à Troyes, en Champagne, et qui doit se terminer par l'annonce du mariage de la fille et héritière de la comtesse de Champagne avec un prétendant soit Français soit Bourguignon. L'enjeu est de taille non seulement pour la Champagne elle-même, mais aussi pour la France, d'une part, qui aimerait bien s'adjuger les richesses de l'indépendant comté de Champagne au moment où elle en a besoin pour lutter contre l'Anglais. Pour la Bourgogne, d'autre part, qui considère la Champagne comme lui appartenant, et qui ne saurait admettre que la France se l'adjuge. Pour les peuples anciens, enfin, auxquels la comtesse elle-même appartient, et que l'Eglise catholique, puissante en France, voit d'un mauvais oeil. Pierre Cordwain de Kosigan, surnommé le Bâtard de Kosigan, est un mercenaire, assez bien né pour participer au tournoi, et qui a été engagé pour faire tourner les évènements d'une certaine façon.
Par ailleurs, on suit, en 1899, les faits et gestes de Kergaël de Kosigan, descendant et héritier du Bâtard, au moment où il entre en possession de l'héritage que ce dernier lui a légué.

Ce roman m'a paru avoir beaucoup de qualités. D'abord, j'ai apprécié l'évidente connaissance qu'a son auteur, historien de formation, de l'époque dont il parle. Ensuite, l'écriture est très agréable à lire, moins recherchée que celle de Jaworski ou Silhol, mais soutenue néanmoins. La construction, avec l'alternance entre le XIV et le XIXe siècles, n'est pas vraiment gênante, surtout du fait que les passages au XIXe sont assez courts au début pour ne pas entraver l'immersion dans l'intrigue moyen-âgeuse, et assez passionnants en soi à la fin pour qu'on ait envie d'en savoir plus.

Les lecteurs du Livre de Cendre, de Mary Gentle, reconnaîtront une construction familière, ainsi que des points communs évidents, de lieu, d'époque générale, et de personnage, puisque dans les deux cas le personnage central est un capitaine de mercenaires. Ces ressemblances sont toutefois superficielles, d'une part parce que le genre dudit capitaine induit des vécus totalement différents, et d'autre part, et surtout, parce que l'arrière-plan du roman de Cerutti est uchronique de façon nettement "fantasyste", si j'ose dire : si les peuples anciens sont en déclin, ils sont encore très présents, ainsi que leur magie, que l'on voit agir à plus d'une occasion dans le roman.

En tout cas, ce roman a été une vraiment bonne surprise pour moi, et je vais me jeter sur la suite sans attendre, d'autant que la sortie du 3e tome est prévue pour la fin août de cette année, coïncidant à peu près avec la réédition, en poche cette fois, du 2e tome, prévue pour septembre.
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Lisbeï



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MessagePosté le: Jeu Juin 29, 2017 10:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Comme ma bibliothèque a d'emblée investi dans la saga, j'ai pu lire la suite plus tôt que prévu, et voici donc mon avis sur le deuxième tome :

Après la défaite que la flotte anglaise a infligée aux Français, il s'est agi de trouver un coupable, et le comte Lambert de Lens en faisait un idéal. Il a donc été emprisonné, et son cas a été brutalement aggravé par l'assassinat du dauphin tout près de son lieu de détention. Kosigan, qui vient de sauver la vie de la fille du connétable de France, se fait mandater auprès du comte pour obtenir sa version des faits, et arrive juste à temps pour lui éviter de mourir empoisonné. Il rencontre l'un des vieux amis du comte, et obtient par lui les informations qu'il comptait avoir par le comte, et qui lui donnent des pistes à suivre quant au complot visant à assassiner le roi de France qu'il a été payé pour découvrir.

Le fou prend le roi déplace l'action de la Champagne aux Flandres, et de quelques mois dans le temps, en fait juste au lendemain de la défaite de L'Ecluse, où la flotte française a été laminée par la Royal Navy. Il y a aussi un énorme changement d'ambiance au sens où, là où Kosigan était aux commandes dans le premier tome, dans celui-ci il "rame" frénétiquement, essayant avec un succès mitigé de réagir aux manipulations de quelqu'un d'autre, qui semble avoir en (quasi) permanence au moins un coup d'avance. Du coup, l'atmosphère est plus sombre, étant donné que l'action est racontée à la première personne, et que le héros ne s'amuse plus du tout. D'ailleurs, les faits d'armes les plus importants ne sont même pas à mettre à son actif, mais à celui de ses "hommes".
Quant à sont descendant, pour la partie XIXe siècle de l'intrigue, il est absent de ce tome, pour cause de coma, et toute l'action dans cette partie est racontée par des personnages secondaires apparus dans le premier tome.

Dans ce tome, les êtres, dieux et savoirs anciens apparaissent bien davantage, et j'ai apprécié que l'auteur en présente aussi la face sombre, dans un genre littéraire où on a plutôt tendance à les idéaliser, il me semble. Cela dit, il ne néglige pas pour autant de montrer le visage féroce de l'Inquisition (bon, pour un historien, ça serait difficile, vous me direz, mais le négationnisme peut se nicher partout...).

J'ai trouvé le retournement final un peu rapide, mais ce n'est là qu'un léger bémol, et j'attends avec impatience la sortie du 3e tome *Very Happy* .
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krys



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MessagePosté le: Sam Juil 01, 2017 1:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

merci de ton avis, je note !
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maurice



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MessagePosté le: Lun Juil 03, 2017 7:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou Lisbeï, je viens de regarder sur le site de ma Médiathèque et comme ils les ont je vais me les réserver. Merci *Wink* *Smile*
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Lisbeï



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MessagePosté le: Lun Juil 03, 2017 7:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que ça te plaira, maurice ;-). Bonne lecture, Krys !
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Soleil*
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MessagePosté le: Ven Juil 07, 2017 9:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mon avis sur le tome 1, réalisé pour Les Chroniques de l'Imaginaire :


Au XIVe siècle, la Champagne est une région stratégique pour l'Occident. Elle fait tampon entre le royaume de France et le comté de Bourgogne, qui guignent tous deux ses richesses. Hélas, la quasi indépendance du comté, obtenue depuis des générations par un subtil jeu d'alliances, est sur le point de s'achever. Depuis la mort du dernier comte, la Champagne est fragile, c'est pourquoi la comtesse a dû se résigner à promettre sa fille en mariage en échange d'un appui puisant. Dans quelques jours, ce sera le tournoi de la Saint-Rémi, à l'issue duquel la comtesse annoncera qui, des deux prétendants envoyés par la France et la Bourgogne, épousera la jeune héritière.
Évidemment, avec de tels enjeux, le tournoi de trois jours qui va se dérouler à Troyes attire les plus puissants. Parmi eux, Pierre Cordwain de Kosigan. Issu d'une des grandes familles de Bourgogne, il en a été exclu avec perte et fracas en raison de sa bâtardise. Qu'à cela ne tienne : de son état, le capitaine de mercenaires a fait son nom de guerre, et il est désormais connu comme le Bâtard de Kosigan. Mais que vient-il chercher à Troyes ? Bien malin qui dira quels sont les plans du tortueux mercenaire...

Au XIXe siècle, Kergaël de Kosigan entre en possession d'un curieux héritage ayant traversé les siècles. Par le biais de lettres qu'il adresse à ses employeurs et à son meilleur ami, on le voit partir dans une quête pleine de mystère et de danger pour démêler l'origine de tout cela.

En lisant les premières pages de ce roman, j'ai immédiatement pensé au Livre de Cendres de Mary Gentle : la situation du personnage principal (capitaine de mercenaires), le lieu et l'époque (à un siècle près), l'aspect uchronique et même l'histoire secondaire quasi contemporaine alternant avec la trame principale. Mais finalement, le rapport s'arrête là : alors que l'uchronie de Mary Gentle avait des relents certains de science-fiction, celle de Fabien Cerutti est résolument orientée vers la fantasy.

En effet, dans sa version du Moyen Âge, les peuples anciens et leur magie sont très présents. Les Elfes et autres créatures légendaires côtoient les humains, les sorts sont monnaie courante. Cependant, sous l'influence de la puissante Église Chrétienne, ces races fabuleuses déclinent peu à peu, vouées à disparaître. La comtesse de Champagne, qui est également une des dernières princesses elfiques, lutte âprement pour la survie des peuples anciens, sans grand succès.
Le mystère réside dans le fait que pour Kergaël, au début du XIXe siècle, tout ceci n'existe absolument pas. Que s'est-il passé ? C'est une énigme pour laquelle nous n'avons pas encore de réponse. Peut-être le suite de la série répondra-t-elle à cette question.

En poursuivant la lecture, c'est finalement plus à un autre capitaine de mercenaires que me fait penser Pierre de Kosigan. Un mercenaire au nom quasi identique (au préfixe nobiliaire près) : Miles Vorkosigan, le héros de la série de science-fiction de Lois McMaster Bujold. Le personnage de Fabien Cerutti est plus sombre, n'hésitant pas à se salir les mains, mais ils partagent une vive intelligence, un charisme certain, l'art de charmer et embobiner les gens, le goût pour les plans tortueux... Sans compter le fait de réussir à se faire payer plusieurs fois pour la même mission par les différents acteurs en présence, typiquement milesien !

Le côté politique de l'intrigue est bien campé, sans être pesant. L'aspect historique est également riche et travaillé, ce qui est tout à fait agréable. Le récit est prenant, enchaînant les surprises alors qu'il est concentré sur les quelques jours du tournoi. Seules certaines scènes de combat sont un peu longues à mon goût. La plume de l'auteur est belle sans être pesante, avec un langage soutenu et un vocabulaire précis.

Finalement, mon seul vrai reproche concerne l'intrigue alternée prenant place au XIXe siècle. Certes, ces chapitres sont souvent très courts, mais le personnage au centre de ces passages n'est pas vraiment attachant. J'ai trouvé ces pages particulièrement peu passionnantes. Leur seul intérêt est de mettre en évidence la disparition (quasi) totale des éléments fantasy en l'espace de quelques siècles, pour laquelle l'explication reste à venir.

Et ça tombe bien, car justement un deuxième tome des aventures du Bâtard de Kosigan est déjà paru, un troisième est prévu pour cet été, et plus encore ensuite, certainement, vu la qualité des ouvrages. Une série à découvrir et à suivre, indéniablement.
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Lisbeï



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MessagePosté le: Mar Juil 18, 2017 11:27 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je pensais bien que ça te plairait, Soleil ;-). Et la partie XIXe devient à mon avis + intéressante dans le 2e tome, même si on n'avance guère dans la résolution de l'énigme.
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Tybalt



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MessagePosté le: Sam Sep 09, 2017 5:42 pm    Sujet du message: Le Bâtard de Kosigan - Fabien Cerutti Répondre en citant

EDIT : Sapristi, il y avait déjà un sujet ! Désolééé ! Un modo pour fusionner ? *Sad*

Présentation de l'éditeur pour le tome 1 :

Pierre Cordwain de Kosigan, capitaine d'une compagnie de mercenaires d'élite, au passé trouble et aux pouvoirs étranges, doit s'emparer de la Champagne. Fourbe et ambitieux, il met ses hommes, son pouvoir et son art de la manipulation au service des grandes maisons d'Europe. De tournois, en actions diplomatiques, de la boue et du sang, jusqu'au lit des princesses, chacun de ses actes sert un but précis. Mais derrière ces manigances se cache un plan de plus grande envergure... En parallèle, Kergaël de Kosigan, lointain descendant, enquête sur le destin de son aïeul et sur la disparition de la magie depuis cette étonnante période médiévale. Un roman de Fantasy et d'aventure avec de l'humour et des personnages truculents. Une intrigue forte et une écriture enjouée, un vrai page turner.

Mon avis :

J'en suis à environ la moitié du tome 1 et c'est assez bien parti pour le moment. La principale qualité de ce roman à mes yeux est d'être bien équilibré à tout point de vue. Un univers bien campé mais sans tartines d'informations, une écriture fluide voire légère mais qui ne renonce pas à un vocabulaire parfois érudit (obligeamment expliqué dans quelques cas par des notes de bas de page, du moins dans la réédition en poche : pourquoi pas, c'est mieux que les paragraphes entiers illisibles en vocabulaire de chasse dans Même pas mort de Jaworski par exemple) ; des intrigues retorses mais structurées de façon accessible. L'univers lui-même dose bien les grands classiques et la touche d'originalité qui le singularise, avec son uchronie réimaginant un Moyen âge où elfes, nains, sirènes, etc. existent réellement. De même, l'alternance entre le XIVe siècle et le XIXe siècle ajoute un niveau de profondeur supplémentaire à l'intrigue, sans la rendre illisible non plus.

Je pense que ce dosage bien pensé a beaucoup fait pour le succès du roman et de la série, car elle rend ce Bâtard de Kosigan accessible à un large public (y compris lycéen, par exemple).

En prenant un peu de distance, je pourrais reprocher à ce premier tome de ne pas en faire encore plus dans l'originalité du fond ou le soin accordé à l'écriture.

Pierre de Kosigan et sa narration à la 1e personne au présent, dans un univers fortement inspiré de l'Europe médiévale mais avec des peuples surnaturels, dans une atmosphère d'intrigues politiques sans morale, fait tout de même furieusement penser à Benvenuto dans Gagner la guerre, à croire que Mnémos reprend à son compte le dada récent des Moutons électriques pour la "crapule fantasy".
On peut tout de même trouver des inspirations un peu moins immédiates, comme L'Assassin royal de Hobb : là encore, le héros en bave et a un sommeil étrange, là encore il est doté d'atouts commodes qui lui permettent de s'en prendre plein la figure le jour et de dormir 3h par nuit sans conséquences trop fâcheuses pour sa forme... Il y a là autant de mystères dont l'éclaircissement devra être à la hauteur afin qu'ils ne passent pas pour des ficelles trop commodes (parce qu'ils rendent le personnage principal vraiment très puissant, tout de même).
Kosigan a aussi par moments un côté Jack Sparrow dans sa façon de se mettre en scène tout en ayant toujours un ou deux trains d'avance. C'est agréable, mais ça se voit déjà beaucoup ces temps-ci. Ça se voit déjà beaucoup ces temps-ci, mais c'est agréable. (Ça marche dans les deux sens.)

Au chapitre de l'écriture, le ton de la narration tout comme la forme des dialogues prennent le parti de reste très contemporains, là où on aurait pu espérer un travail de fond sur la langue de l'époque (ou plutôt des époques, puisque les lettres du XIXe siècle souffrent du même défaut). Cela aurait renforcé la vraisemblance de l'ensemble et aidé à s'immerger encore mieux dans ce Moyen âge alternatif avec supplément de peuples merveilleux qui peut parfois gripper un peu la suspension d'incrédulité.
J'ai aussi croisé deux ou trois défauts d'écriture qu'un travail éditorial approfondi aurait pu aider à éliminer : beaucoup d'adverbes en "-ment", quelques problèmes avec les négations explétives, quelques emplois chelous du plus-que-parfait en contexte présent et deux-trois lourdeurs.

Un défaut qui m'a gêné davantage - pour ce que j'ai lu jusqu'à présent - est le machisme suranné de base qui enveloppe le point de vue de Kosigan sur les personnages féminins. Il n'y a vraiment pas grand-chose à se mettre sous la dent pour le moment en matière de personnages féminins intéressants, et les quelques-unes qui apparaissent sont vite résumées à leur sexe d'une façon ou d'une autre. Même chose pour les intrigues amoureuses, qui semblent pour le moment frappées au coin des ficelles de roman noir les plus surannées, au point de rendre le personnage d'evil bisexual assez décevant à mes yeux.

Pour autant, ce serait vraiment être vache que de s'arrêter à ces défauts ou plutôt à ces limites : ce premier tome du Bâtard de Kosigan compte aussi de réelles qualités.
Son sens du dosage, comme je le disais.
Mais aussi une écriture alerte, prenante, bien rythmée, qui campe très vite des personnages, des situations et les enchaîne harmonieusement, tout en sachant aussi prendre le temps de poser une ambiance en début de scène et faire alterner action et réflexion, doute et détermination.
Pour ce qui est du fond, l'univers est riche en possibilités : le choix d'un Moyen âge mystérieusement pourvu de peuples surnaturels de fantasy, mais qui semble aboutir à notre XIXe siècle réel où ces peuples ont disparu et ont été complètement oubliés, pose toutes sortes de questions et a éveillé très vite ma curiosité.
J'ai aussi beaucoup apprécié la façon dont l'auteur utilise sa formation de professeur d'histoire pour entremêler réalité et fiction dans le Moyen âge réenchanté qu'il invente ici. Il y a des allusions précises qui donnent envie d'aller lire des ouvrages sur la période afin de vérifier ce qui a réellement existé ou non. Les références à des grimoires et à des documents médiévaux ont un côté "jeu érudit" bien agréable (d'autant qu'encore une fois tout reste très accessible).
Enfin, l'auteur est un rôliste et on sent dans ce premier tome à la fois l'amour des scénarios bien ficelés et l'envie de caser quelques références à la culture rôlistique (notamment une allusion au jeu de rôle Rêve de dragon qui m'a fait sourire).

A ma connaissance, L'Ombre du pouvoir est le premier roman de Fabien Cerutti. Que ce soit le cas ou non, c'est un premier tome très prometteur, pour ce que j'en ai lu, et que je ne devrais pas tarder à terminer. Il y a trois tomes parus actuellement et je crois que la série en comptera encore un ou deux de plus.
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Hoël
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MessagePosté le: Dim Sep 10, 2017 8:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de finir le troisième tome qui retrouve le ton goguenard du premier avec néanmoins quelques passages un peu trop didactiques à mon goût sur des sujets historiques qui m'étaient déjà connus. Plus j'avance dans cette série plus je la compare au Livre de Cendres de Mary Gentle avec lequel elle entretient (volontairement ?) de nombreux liens et points communs mais un cran en-deçà.
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Tybalt



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MessagePosté le: Dim Sep 10, 2017 10:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

Hoël a écrit:
Plus j'avance dans cette série plus je la compare au Livre de Cendres de Mary Gentle avec lequel elle entretient (volontairement ?) de nombreux liens et points communs mais un cran en-deçà.


Ça fait plusieurs fois que je lis des allusions à ce cycle de Mary Gentle que je ne connais pas du tout. J'ai cherché s'il y avait un sujet dessus sur le forum, mais je n'en trouve pas : si jamais ça te dit d'en lancer un pour en parler un peu, ça m'intéresserait bien *Smile*
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krys



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MessagePosté le: Dim Sep 10, 2017 1:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ça m'intéresse aussi, et également le livre de Lois McMaster Bujold, dont je ne connais que l'excellent Fléau de Chalion. Voilà des ouvrages à rajouter à ma PAL...

J'apprécie beaucoup l'univers créé par l'auteur qui mêle fantasy et histoire, en revanche les épisodes du IXe me passionnent beaucoup moins. Evidemment ça donne une autre dimension au récit mais au début en tout cas, j'ai eu tendance à vouloir "zapper" pour retrouver plus vite les aventures du Bâtard, qui est presque toujours en fâcheuse posture en fin de chapitre.
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Soleil*
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MessagePosté le: Dim Sep 10, 2017 7:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Livre de Cendres, de Mary Gentle : http://www.coindeslecteurs.com/viewtopic.php?t=6061
Miles Vorkosigan, de Lois McMaster Bujold : http://www.coindeslecteurs.com/viewtopic.php?t=1695
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Tybalt



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MessagePosté le: Dim Sep 10, 2017 8:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour les liens, je viens d'aller voir le fil sur Le Livre de Cendres *Smile* Les deux séries ont l'air d'avoir des points communs dans leur structure, en effet, avec cette alternance entre deux époques dont une époque récente où un chercheur s'efforce de percer les mystères d'une époque plus ancienne. Où est la différence, du coup ? Qu'est-ce qui te fait préférer le cycle de Gentle ?
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Tybalt



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MessagePosté le: Jeu Sep 14, 2017 9:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis en train de finir le premier tome et, finalement, je rame un peu. C'est vraiment du moyen - pas mauvais, mais moyen.
Le style est agréable 100 ou 200 pages, mais vers la 400e je commence à trouver qu'il y a beaucoup de petites facilités, de petites répétitions et de petites lourdeurs qui auraient pu être éliminées avec un travail supplémentaire sur le manuscrit (notamment les adverbes "particulièrement" et "certainement", que l'auteur aime beaucoup). La recherche de vocabulaire reste assez ponctuelle et les formulations manquent de précision (des verbes "avoir" ou "être" dispensables subsistent un peu partout).
Je trouve aussi le traitement des personnages féminins vraiment sexiste : chaque fois qu'il est question d'un personnage féminin, on peut être certain qu'il va y avoir une description complaisante de son anatomie et qu'il sera question de cul peu après. Les personnages féminins sont toujours ramenés à ça et ce ne sont pas les quelques compétences que certaines possèdent par ailleurs qui compense beaucoup cette fixette, un peu trop systématique pour n'être que le fait du personnage qui narre à la première personne (disons que c'est tout de même complaisant). Les quelques tentatives pour compenser ça en évoquant l'intelligence des personnages féminins ne compensent en fait pas grand-chose et aboutissent, dans un cas, qu'au phénomène du super-personnage féminin à la fois canon et surdouée qui sait tout faire.

Spoiler:

Gabrielle.



Les quelques scènes de sexe explicite m'ont paru ratées, très surannées dans leur traitement, on dirait des romans de gare d'il y a quelques décennies.
Les combats sont bien décrits, mais un peu répétitifs tout de même à la longue.
Enfin, le roman souffre un peu du complexe du personnage rendu surpuissant par des raisons secrètes et ayant toujours une longueur d'avance sur les lecteurs, complexe qui pourrait passer à la limite s'il ne concernait que le personnage principal, mais concerne aussi finalement

Spoiler:

son descendant du XIXe siècle, qui semble disposer de tout un tas de relations hyper efficaces et de matos secret, sans que rien ne soit expliqué aux lecteurs. (Alors même que pendant ce temps il confie tous les secrets des cachettes des rubis etc. à un ami sur courrier facile à intercepter !)



Je vais finir le tome, mais je n'enchaînerai sans doute pas sur la suite.
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Tybalt



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MessagePosté le: Sam Sep 16, 2017 1:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Terminé hier. La fin est très correctement ficelée, mais les défauts dont je parlais plus haut ont persisté, que ce soit le style ou le traitement suranné des personnages féminins. De plus, en dépit des assurances de l'auteur en interview sur la différence entre l'écriture pour les jeux de rôle sur table et l'écriture romanesque, je trouve qu'il peine encore à se dégager d'une écriture du type "description de meneur de jeu" ou "compte-rendu de scénario" à certains endroits : on entend parfois rouler les dés.
Cela étant dit, je parle ici du premier tome, qui est aussi le premier roman de l'auteur à ma connaissance, et, franchement, pour un premier roman, ça reste prometteur.


Dernière édition par Tybalt le Dim Nov 12, 2017 3:54 pm; édité 1 fois
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maurice



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MessagePosté le: Mer Nov 08, 2017 7:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Tybalt a écrit:
Hoël a écrit:
Plus j'avance dans cette série plus je la compare au Livre de Cendres de Mary Gentle avec lequel elle entretient (volontairement ?) de nombreux liens et points communs mais un cran en-deçà.


Ça fait plusieurs fois que je lis des allusions à ce cycle de Mary Gentle que je ne connais pas du tout. J'ai cherché s'il y avait un sujet dessus sur le forum, mais je n'en trouve pas : si jamais ça te dit d'en lancer un pour en parler un peu, ça m'intéresserait bien *Smile*


regarde la:
http://www.coindeslecteurs.com/viewtopic.php?t=6061&highlight=gentle
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maurice



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MessagePosté le: Dim Déc 24, 2017 8:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

Salut le Coin
En ce jour de veilles de Noel que je vous souhaite Joyeux j'ai terminé ce roman de Fabien Cerutti et n'étant en aucune façon fan et accro aux jeux de rôles je ne pourrai pas contredire les avis publiés sur d'autres forums que je hante.
Pour moi l'Auteur sans sort très bien avec son personnage a la James Bond évoluant dans une époque agitée et moyenâgeuse.
J'ai été gêné par les lettres de Kergaël de Kosigan en tête de chapitre car elles racontaient l'histoire du point de vue du descendant de Pierre Cordwain de Kosigan donc je ne les ai lus qu'après avoir fini le tome 1.
Pour moi ces lettres sont une Histoire a part dans le récit et elles pourraient très bien être réunies dans un même volume.
Il me reste deux tomes a savourer en 2018
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maurice



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MessagePosté le: Lun Aoû 20, 2018 7:36 pm    Sujet du message: tome 2 : Le fou prend le roi Répondre en citant

Comment faire abstraction de la connaissance de l'Histoire de France qu'a Fabien Cerutti? c'est tout bonnement impossible!!
Par curiosité je me suis intéressée a sa vie professionnelle et je n'ai été qu'a moitié surpris d'apprendre qu'il a passé une agrégation d'histoire et enseigne.
Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que le Bâtard était né au sein d'un jeu vidéo "Neverwinter Nights".
Je ne suis pas Roliste et pourtant je crois que je vais m'intéressé de plus prés a ce jeu, car incarné ce foutu Bâtard me tente bien.



résumé:
1340, au cœur du comté de Flandre. Alors que les premiers feux de la guerre de Cent Ans s’allument, le Bâtard de Kosigan et ses Loups se voient confier, par le sénéchal d’Angleterre, la délicate mission de découvrir les tenants et aboutissants d’un complot qui se trame… autour du roi de France.

Une enquête surprenante et extrêmement dangereuse, mêlant trahisons et forces obscures, dans laquelle l’ascendance surnaturelle du Bâtard, habituellement son plus grand atout, pourrait bien se muer en talon d’Achille.

Cinq siècles et demi plus tard, à la fin de l’année 1899, l’enquête engagée par le lointain descendant du chevalier tente de faire la lumière sur l’inexplicable disparition des puissances magiques.

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maurice



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MessagePosté le: Lun Aoû 20, 2018 7:47 pm    Sujet du message: tome 3 : Le marteau des sorcières Répondre en citant

Je replonge dans les Aventures du Bâtard de Kosigan avec plaisir et même si je n'aime pas les sempiternel flashback qui parsème le récit il faut avouer que Fabien Cerutti nous en donne pour notre argent.
Nous retrouvons donc la compagnie des Loups le jeudi de l'ascension de l'an de grâce 1341.
Cette fois ci, il est confronté au Cardinal de las casas plus connu sous le nom de "Marteau des Sorcières, qui aimerais bien le passer a la "question".
de plus, il doit composé avec plusieurs partis qui l'on engagé pour des missions quelquefois incompatibles.
j'ai retrouvé avec plaisir l'arbalétrier byzantin Qu'un-Coup et la Changesang italienne Dùn.
Je n'ai pas encore lu la nouvelle parue dans l'anthologie des Imaginales 2017, se sera pour plus tard, mais rendez vous est pris.
Donc notre Bâtard a plusieurs fer au feu avec lesquels il jongle avec brio, mais dans le futur, son héritier, toujours a la recherche du secret de sa naissance, est confronté a deux organisations occultes qui s'affrontent autour de lui.
L'Arche, fondée a sa demande par la Changesang Dùn et les Antagonistes dont on ne sait pas encore grand chose, si ce n'est qu'ils utilisent la magie.
Les différents récits qui composent la trame de ce roman mêlent avec bonheur le point de vue des personnages principaux sans que l'on perde le fil de l'Histoire.
Avec ce troisième tome, Fabien Cerutti nous offre une vue des actes de l'église que je trouve très pertinentes, car comme chacun le sait, la plupart des fêtes chrétiennes ont repris les dates ou se déroulaient les fêtes païenne.
Maintenant il va être difficile d'attendre l'achat par ma médiathèque de la suite quand on sait dans quel pétrin le tome trois se termine.



résumé:
1340, sur les traces de son passé, le Bâtard de Kosigan entame un périple au sein de l'Empire Germanique accompagné de ses fidèles mercenaires. Les mystères s'épaississent et sa quête prend un nouveau tournant, mêlant habilement complots politiques, religieux et magiques. Les tensions sont vives et il devra naviguer avec prudence dans des eaux où l'Inquisition rôde.À quelques siècles d'intervalle, Kergaël de Kosigan se sent surveillé. Une mystérieuse société secrète le mène sur un sentier tortueux, mais la vérité mérite bien quelques sacrifices.Joutes verbales, combats subtils ou brutaux, investigations dans les méandres d'une cour et d'une ville inconnue, séduction et manipulations ; on retrouve la fougue et le panache de la maison des Kosigan.

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Lisbeï



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MessagePosté le: Mar Aoû 21, 2018 8:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Tu as bien fait de ne pas te précipiter sur le nouvelle : pendant une conversation aux Imaginales, l'auteur m'a dit qu'il valait mieux la lire APRES les 4 tomes parus.
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