Vassia
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Posté le: Sam Aoû 17, 2019 6:29 pm Sujet du message: La Toison d'Or - Théophile Gautier |
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J'ai lu une nouvelle de Théophile Gautier qui m'a beaucoup plu : La Toison d'Or
Extrait du wiki sur Théophile Gautier : "En juillet 1836, Gautier et Nerval effectuent un voyage en Belgique et en Hollande. Trois ans après, Gautier propose un feuilleton au journal « La Presse » : La Toison d'Or, une belle histoire d'amour romantique."
Je suis content de l'avoir lue cette nouvelle car j'avais lu (écouté en fait) quelques autres nouvelles de Gautier qui m'avaient bien moins plu (recyclage à l'infini d'un même scénario : un beau jeune homme dont les songes l'amènent à vivre une histoire d'amour passionnée et fugace avec une belle jeune femme apparaissant devant lui).
Ici l'histoire est bien plus riche, on y retrouve l'amour de l'art, la recherche d'un amour idéal, une pointe de fantastique (mais pas trop ici, juste ce qu'il faut pour moi) mais contrairement à d'autres de ses récits, où d'un coup tout bascule dans le fantastique, dans cette nouvelle le réel reste présent au travers d'une ville, d'une jeune fille...
Je vous encourage vivement à lire cette histoire, c'est ma préférée de Gautier car, pour moi, il a réussi à nous y faire partager ses rêves d'imaginaire en les maintenant dans une histoire restant en prise avec le réel. Un bel équilibre, très agréable à lire.
Après la présentation du héros, l'histoire commence ainsi :
"« Voilà qui est convenu, se dit-il en sortant de la galerie, j’aimerai une Flamande. »
Comme Tiburce était l’homme le plus logique du monde, il se posa ce raisonnement tout à fait victorieux, à savoir que les Flamandes devaient être beaucoup plus communes en Flandre qu’ailleurs, et qu’il était urgent pour lui d’aller en Belgique — au pourchas du blond. — Ce Jason d’une nouvelle espèce, en quête d’une autre toison d’or, prit le soir même la diligence de Bruxelles avec la précipitation d’un banqueroutier las du commerce des hommes et sentant le besoin de quitter la France, […]"
Formidable ce passage !
Je trouve ça merveilleux
Ce qui me fascine le plus là-dedans c'est l'idée de liberté : liberté de réfléchir (égoïstement) à ce qu'il souhaite dans la vie et liberté de mobilité immédiate, aucune attache, sitôt la chose décidée hop l'action pour la réaliser.
ça a l'air de rien et pourtant tout est là, elle est là la liberté...
D'ailleurs le wiki parlait de Nerval, hé bien dans Sylvie de Nerval pareil : Il prend d'un coup l'envie au narrateur de partir de chez lui pour chercher l'amour (le retrouver pour Nerval) et hop ni une ni deux il descend de chez lui attrape un fiacre et en route
Je m'étais noté quelques tournures que voici (mais je me suis surtout noté de relire un jour cette nouvelle qui fait partie des choses les plus agréables que j'ai lues )
Elle s’apercevait pour la première fois de sa jeunesse et de sa beauté ; […]
[…] : la coquetterie était née ; — l’amour allait bientôt la suivre.
[...] l’instinct de la femme s’est d’être consolatrice : […]
[…] ; quoique vous arriviez à l’heure dite, il y a longtemps que vous êtes attendu.
Pour inspirer de l’amour, il faut n’en pas ressentir soi-même.
L’amour est le génie des femmes, […]
La Toison d’or 1845 |
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