Posté le: Ven Fév 27, 2004 4:48 pm Sujet du message: Les sœurs Délicata – Geneviève Brisac
Présentation : Ce roman bref et violent raconte comment, pendant la nuit de Noël, sept petites filles se trouvent confrontées à la disparition de tout ce qu’elles aimaient.
Mon avis : Servie par un style plein de charme et de grâce, cette histoire cruelle est un petit bijou ! L’auteur évoque ici la confrontation de l’enfance et du monde des adultes. Sous forme de conte symbolique elle convoque sans pitié des événements teintés de malheur. Ces 7 sœurs assistent peu à peu à la fin du monde innocent et idéal qui était le leur jusqu’à ces quelques jours précédant Noël. La première scène et la dernière sont révélatrice de la lente révélation qui va s’opérer sous leurs yeux ; le contraste entre ces deux scènes est saisissant ! Geneviève Brisac montre par le biais de ces fillettes que les enfants comprennent plus qu’on ne veut bien le croire et que les tentatives des adultes pour les tenir à l’écart de la vérité les plongent dans la confusion (car malgré tout il leur est difficile de nommer les choses qu’on leur cache) mais ne les abusent jamais. La phrase suivante en est l’illustration la plus éclatante : « Quand le monde s’effondre, on recommande aux enfants de jouer, et c’est ce que nous faisons, parce que c’est ce qu’on attend de nous. » Un conte désenchanté, d’une très grande subtilité.
Editions de l’Olivier / 160 pages[/b] _________________ http://www.thetoietlis.com
Posté le: Lun Mar 22, 2004 2:29 pm Sujet du message:
Les soeurs Délicata sont sept: Paloma, Evangéline, Clotharia, Esther, Nouk, Judith et Mo. Sept petites filles qui vivent dans un appartement "qui ressemble à un boa". L'histoire commence le 20 décembre, et chaque chapitre va donc correspondre à chaque jour précédant Noël. 20 décembre: les petites filles fabriquent des anges avec des bouts de laine et du coton. C'est Nouk qui parle. Elle parle des anges, de ses soeurs, de la religion, de sa grand-mère (l'extravagante grand-mère Oiseau qui vit dans sa chambre, "sa grotte", et en sort parfumée, maquillée, accoutrée avec exubérance). Les petites filles Délicata reprochent à leurs parents de ne pas être baptisées, de ne pas avoir de religion. Quand elles se rendent à l'église, sous l'escorte de leur gouvernante Méta (qui les laisse seules et s'en revient les cheveux ébourriffés et le rouge à lèvres qui coule), elles rencontrent une vieille dame avec une peau de louve sur le dos, Madame Elohim. Qui les comparent à des petites filles sortant des contes d'Andersen. Les soeurs Délicata entreprennent de faire des bonnes actions. Elles fabriquent des anges, des cendriers, des bols, tricotent des écharpes et confectionnent des cakes aux fruits qu'elles vont offrir aux résidents de la Villa des Pins. Un établissement fermé par une énorme grille en fer, avec des bouts de verre sur les murs ("pour éviter qu'ils s'échappent?" se demande Nouk).
En revenant de leur expédition, elles retrouvent l'appartement vide et silencieux. Plus personne. C'est le soir du 23 décembre et leur mère a disparu.
Que se passe-t-il chez les Délicata? La grand-mère Tchaïka arrive chez eux. Mais personne ne fait allusion à leur mère. Le père des petites filles rentre et sort. Méta la gouvernante disparaît également... Les petites Délicata observent, se taisent, posent des questions sans réponse et ont peur.Entre hallucinations et croyances, l'histoire des "Soeurs Délicata" plonge le lecteur dans un mystérieux conte à consonnance mystique. En toile de fond, une ambiance gothique et angoissante. Le mystère grossit, les petites Délicata se baladent au fil des pages pour nous entraîner dans leur univers à la fois juvénile et inquiétant.Clarabelle
Posté le: Lun Mar 22, 2004 2:49 pm Sujet du message:
Clarabel : as-tu aimé ce livre finalement ? J'ai vu que G. Brisac était au Salon du livre de Paris : si je n'avais qu'une raison de regretter ne pouvoir y aller, ce serait celle-là !Je viens de m'apercevoir que ma critique du bouquin était un poil mal fichue : "La première scène et la dernière sont révélatrices de la lente révélation..." Voilà à quoi conduit l'enthousiasme ! _________________ http://www.thetoietlis.com
Posté le: Lun Mar 22, 2004 3:20 pm Sujet du message:
Oooh parfois on écrit des grosses bourdes et on s'en rend compte à peine !!! Bref, Oui ce livre m'a enchantée ( ) et j'ai trouvé qu'elle écrivait très bien (Geneviève Brisac), très belle plume...
Je dois t'avouer que c'est toi qui m'as donnée envie de lire ce livre, j'avais aimé ton résumé etc... Donc, merci.. Personnellement je n'ai pas encensé l'auteur au point de l'inclure dans mon Panthéon personnel, mais bon.. Quel jour était-elle au salon ?? ... pas samedi, il me semble.. car j'y ai vu Olivier Adam et Jérôme Lambert...
... hein???
Clarabelle
Inscrit le: 28 Nov 2004 Messages: 84 Localisation: Belgique
Posté le: Sam Fév 18, 2006 6:01 pm Sujet du message:
J'avais découvert Brisac par son "Week-end de chasse à la mère" et j'avais été charmée par son style. Déçue par "Les filles" dont j'ai trouvé le climat glauque, j'avais malgré tout lu "Voir les jardins de Babylone", où j'avais passé un agréable moment mais sans plus. Ici, par contre, c'est un très très bon roman!!!
J'ai vraiment aimé l'ambiance très effrayante (c'est bizarre car elle m'a fait penser à celle du roman Les filles, comme quoi tout dépend du moment et de l'état dans lequel on lit), l'histoire, les personnages. Je le conseillerais comme première lecture à quiconque veut découvrir Geneviève Brisac, même si je sais que Nouk (la narratrice) fait partie de plusieurs romans.
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