Pyramides - Romain Benassaya

[Soleil*]

Au XXIIe siècle, des expéditions de colonisation sont lancées en direction de Sinisyys, une lointaine planète habitable qui pourrait remplacer la Terre mourante. Mais après leur résurrection de biostase, les mille six cent passagers du Stern III ont une mauvaise surprise : leur vaisseau est échoué dans un lieu inconnu.
Aucune explication sensée ne permet d'expliquer la situation, les ordinateurs du vaisseau sont en panne ("Ulysse, le chemin de la Terre est effacé de ma mémoire !"... Oups, désolée, je n'ai pas pu résister !). Pire, le vaisseau est posé sur une surface nue, lisse et plane, interminable dans toutes les directions. Pas d'atmosphère. Pas d'étoile dans le ciel. Que faire ?

Bon gré, mal gré, la vie s'organise pour les colons. Leurs seules ressources sont celles du vaisseau et leur exploitation est sujette à controverse. Bien vite, des divergences de vue éclatent : les Explorateurs veulent lancer des expéditions pour découvrir où ils sont, prêts à tout pour échapper à leur situation et rejoindre enfin leur destination initiale ; les Bâtisseurs préfèrent tirer parti de toutes les ressources pour mettre en place une communauté viable à long terme, un nouveau foyer pour les survivants et leur descendance.

Les réserves d'eau et de nourriture sont suffisantes pour plusieurs années. Mais pour s'installer durablement, il faudrait mettre en place des cultures dans le Jardin du vaisseau. Celui-ci a été confié à la garde de pucerons génétiquement modifiés... lesquels ont entre temps muté, devenant nettement plus gros et doués de facultés d'adaptation étonnants. Une communication fragile se met bientôt en place entre humains et Jardiniers...

Bien loin de la hard SF, Romain Benassaya nous propose dans Pyramides non pas une exploration spatiale mais une exploration de la nature humaine. Il imagine comment pourrait évoluer un groupe livré à lui-même et confronté à des conditions de survie délicates. Même les autres intelligences, non humaines voire extra-terrestres, ne sont finalement que prétextes, le récit se focalisant sur l'organisation sociale des humains. On n'évoque plus vraiment Ulysse 31, mais plutôt Sa Majesté des Mouches, avec une note finale plus optimiste !

Les protagonistes principaux ne sont qu'une poignée. Ce sont surtout les officiers du vaisseau, représentant les divers corps de métier. L'attention se focalise notamment sur un couple qui va se retrouver déchiré, leur amour ne faisant pas le poids face aux événements : Eric est le second du commandant du Stern III, un Explorateur au plus profond de son cœur, résolu à tenir la promesse de nouveau départ sur une planète bleue qu'il a faite à Johanna ; de son côté, Johanna pense que l'espoir d'évasion n'est qu'une chimère et que la clé de leur avenir passe par la création d'une relation symbiotique avec les Jardiniers, dont elle se sent particulièrement proche. La modération ne dure qu'un temps, et les deux camps basculent progressivement dans les extrêmes, encouragés par des manipulateurs assoiffés de pouvoir. D'ailleurs, même les personnes bien intentionnées recherchent le pouvoir, afin d'orienter leur survie dans la direction qui leur semble la seule acceptable !

Le roman est assez long (plus de six cent pages) et la mise en place m'a semblé traîner en longueur. Heureusement, la deuxième moitié du roman compense ce début un peu mou, et j'ai même eu du mal à lâcher le livre dans les derniers chapitres. Le style est fluide, les rebondissements sont nombreux et tiennent le lecteur en haleine, même si certaines coïncidences sont un peu grosses (au point que même les héros s'interrogent sur ces trop nombreuses coïncidences...).

J'ai passé un bon moment avec cette honnête lecture, même si les sujets ont des relents de déjà-vu. Je reste cependant avec un sentiment de pas assez, concernant notamment les interactions avec les Jardiniers ou encore la fin un peu trop facile.


Chronique réalisée pour Les Chroniques de l'Imaginaire.
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Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.

[maurice]

Salut Soleil*

Voila un auteur que je ne connaissais pas et en plus dans un genre que j'adore, encore un livre qui s'ajoute a ma PAL, d'autant plus qu'il a écrit deux autres romans dans le même style.


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"Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l'horizon" (Jack London)
Maintenant je ne retarde rien Ne repousse ou ne conserve rien qui pourrait apporter de la joie et des rires à nos vies Je me dis que chaque jour est spécial
Chaque jour, chaque heure, chaque minute est spéciale