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Korsakov - Eric Fottorino

 
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yansored



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MessagePosté le: Jeu Aoû 26, 2004 12:01 pm    Sujet du message: Korsakov - Eric Fottorino Répondre en citant

Eric Fottorino nous avait déjà troublés avec sa « Caresse de Rouge » (éd. Gallimard), au printemps dernier. Voilà qu’il récidive avec un septième roman puissant qui met en scène un neurologue de Palerme, le docteur Signorelli, victime du syndrome de Korsakov. Drôle de maladie mentale, puisque elle détruit les souvenirs les plus intimes et en fabrique d’autres qui n’appartiennent pas au malade.
Eric Fottorino a construit, autour de cette affliction particulière, un riche roman à trois temps qui nous entraîne dans le sillage d’un homme à l’enfance complexe, héros qui ne parvient plus à faire la différence entre ses vérités et ses chimères.Voir article LIRE dans 'Ils en ont parlé'
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yansored



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MessagePosté le: Jeu Aoû 26, 2004 3:57 pm    Sujet du message: articles sur "Korsakov" Répondre en citant

La malédiction Korsakovpar François Busnel
Lire, septembre 2004
Comment s'inventer une vie quand les souvenirs s'absentent... Un grand polar métaphysique.N'allons pas par quatre chemins: Korsakov est un roman parfait. Sans doute le meilleur, côté français, de cette rentrée. Eric Fottorino met au service d'une histoire ébouriffante un style à l'élégance sobre, diaboliquement précis. Il a construit ce grand récit familial comme un polar métaphysique: rien ne sera dévoilé avant le coup de tonnerre final.François est l'enfant du malentendu. Il faut dire que la vie ne s'est guère montrée simple avec lui: une mère «enjuivée» et abandonnée dès qu'elle fut enceinte, un oncle défroqué, un autre qui sort régulièrement de son corps et, pour tomber définitivement dans les quiproquos, un père qui s'appelle Maman. Ce nom improbable, le jeune François ne le portera jamais. Il s'appelle Ardanuit, comme sa mère. Mais il peine à trouver sa place au sein de cette famille bordelaise assommée par le poids des regrets et vaincue par le goût du malheur, dont la caractéristique principale est d'exceller dans l'art de faillir («failli réussir, failli s'en sortir, failli gagner à la Loterie nationale, failli tout racheter... failli être heureux»). Le jour où Lina, sa mère, tombe amoureuse d'un ostréiculteur issu d'une famille aventureuse venue du chott tunisien, le garçon assiste à sa propre naissance. Il a dix ans. François Ardanuit devient alors François Signorelli et passe de l'ombre à la lumière, quitte le Bordeaux étouffant des années 1960 (quelle description! l'une des plus saisissantes qui soient, à travers les yeux du gamin des brouillards) pour la Palerme étincelante des mafieux et des femmes fatales. Adulte, il devient médecin - comme Maman, le père introuvable. Mais un jour, son existence, déjà semblable à ces miroirs brisés qu'avec le temps on recolle, bascule définitivement: le docteur François Signorelli, éminent spécialiste de la mémoire et du visage, découvre qu'il souffre du syndrome de Korsakov.Korsakov? Ce n'est pas une maladie, c'est une malédiction. Un fléau incurable qui se manifeste par la perte progressive de la mémoire familière, l'effacement des repères du présent, de fausses reconnaissances, une tendance à fabuler. Mais le pire, c'est que l'on ne se rend compte de rien: «Korsakov, c'est l'Alzheimer des jeunes sujets. Avec une grande différence cependant. [...] Dans le cas de Korsakov, le malade est encore très valide, avec des neurones en pleine ébullition. Les souvenirs que la maladie dévore, l'imagination les remplace par des histoires plausibles mais purement inventées.» Le sujet s'invente donc une vie rêvée. Il peut devenir qui il veut, quand il veut... sauf lui-même. Korsakov est un cambrioleur qui s'introduit sans effraction dans votre cerveau, vole votre vie et la remplace par une autre, factice et fantasmée.Mais François Signorelli résiste. Il lui a fallu quarante longues années pour découvrir qui il est; pas question de laisser la vie lui choisir une biographie de rechange. Il trouvera le moyen de mettre Korsakov en échec. Cette ruse, dont il ne faut rien divulguer, est le grand moment de ce roman superbe et d'une intensité rare qui bascule, imperceptiblement, dans le polar noir. Palerme, ses tueurs et ses avenues où chaque croisement évoque le souvenir d'un meurtre... Palerme, où l'ancien enfant abandonné perd peu à peu la mémoire. Palerme, juste en face des côtes tunisiennes où ses souvenirs, autrefois, jetèrent l'ancre... Ce pillage de la mémoire est-il le prix à payer pour avoir si ardemment souhaité oublier l'enfance? Ou bien pour avoir fui le malheur et trouvé, dans une famille d'adoption, les instants de bonheur que la naissance avait jugé bon d'interdire? Les personnages d'Eric Fottorino ressemblent aux héros d'une tragédie grecque; le lecteur, lui, est suspendu jusqu'au bout à leur destin.
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yansored



Inscrit le: 19 Aoû 2004
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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2004 7:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le Parisien :
« Korsakov » : le tour de force de Fottorino

DANS les années 1900, un neurologue russe, Korsakov, a donné son nom à un syndrome caractérisé « par une amnésie de fixation des souvenirs, compensée par un mélange de fabulations et de faux souvenirs » (données encyclopédiques citées par Fottorino). Le personnage principal de ce roman puissant et émouvant, le docteur François Signorelli, constate les défaillances de sa mémoire et sait qu'à terme, son passé lui échappera. Sentant les premières atteintes d'un mal irréversible, il essaie, sinon de le dominer, du moins de le tourner à son profit.
Il voudrait en quelque sorte canaliser l'évolution de la maladie et gommer d'abord les drames qui pèsent depuis toujours sur sa vie.
Les abîmes de l'oubli Comme il a pu souffrir, enfant naturel né d'une mère sans défense et d'un père inconnu pour l'état civil ! Lorsqu'un certain Signorelli épouse sa mère, il adopte le petit garçon : François a enfin un nom. Il fera des études, il deviendra médecin. Ses connaissances d'aujourd'hui lui permettent de savoir de quoi il mourra demain. Au bord des abîmes de l'oubli, il essaie de trier ses souvenirs. Quand des parcelles d'images disparaissent, il les remplace par des épisodes inventés. Il recompose un univers plus agréable que ne l'a été le premier. Il dit : « Korsakov entre en moi comme un soulagement, une grâce qui m'est donnée, le signe d'une providence inespérée. Je ne vais pas lutter. Korsakov est là pour me délivrer. Je serai son complice. Il peut tout prendre, Korsakov. Sauf Fosco, mon grand-père, le cavalier du désert. Lui seul mérite encore de vivre dans ma mémoire. » Eric Fottorino réussit un tour de force littéraire saisissant. Il marque la saison d'une qualité exceptionnelle et place la barre très haut.
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yansored



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MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2004 8:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

L'expressQuand le soleil s'éclipsepar Thierry Gandillot Atteint du syndrome de Korsakov, l'Alzheimer des jeunes, le narrateur d'Eric Fottorino remonte aux sources de son enfance
A Dax, un vieil homme se meurt. A son chevet, ses trois filles se relaient pour lui lire les épreuves d'un roman à venir. Pas n'importe quel roman: celui de son petit-fils, Eric Fottorino. Elles lisent: «Le cavalier songe qu'il faudra bientôt rentrer. Le soleil éclabousse la surface du chott el-Djérid, allumant sur la moindre caillasse un éclat d'acier. L'alezan s'efforce de trotter droit mais, aux trébuchements de ses sabots, Fosco a compris que la lumière l'aveuglait.» Sur son lit de mort, Marcel Fottorino murmure: «C'est ça, c'est ça...» Car Fosco Signorelli, c'est lui. Maire de Gafsa, greffier au tribunal, champion de Tunisie du 100 mètres et du 10 000 mètres, Marcel se revoit, jeune homme encore, chevauchant sa circonscription du Sud tunisien. «Chaque fois qu'il tourne la bride vers Gafsa en dévalant les tables de Jugurtha, Fosco éprouve l'ivresse muette d'un retour à Ithaque. On reconnaît dans les douars voisins le sabot léger de son cheval.» Et l'agonisant de Dax: «C'est ça, c'est ça...»Marcel Fottorino s'est éteint, comme on dit d'un soleil, le 16 janvier 2004, emportant avec lui les images de son passé immortalisé par son petit-fils. Le roman s'appelle Korsakov; il lui est dédié. «Je suis heureux que mon grand-père soit parti avec mon livre, dit Eric Fottorino. Je crois qu'il m'avait «élu» pour être le dépositaire de son histoire. Moi, l'enfant de l'ombre; lui, le héros solaire.» Là-haut, Marcel/Fosco peut être fier de son petit-fils. Bouleversant, diaboliquement maîtrisé, Korsakov s'offre comme une quête de la filiation en trois voltes: Bordeaux, la Sicile, le Maroc. S'accommoder de tous les mystères. Volte I. Fin des années 1960, rue Cornac, près des Chartrons. Le petit François, enfant débrouillard (il comprend: des brouillards), enfant d'août (il entend: doute), est élevé par sa grand-mère et sa trop jeune mère, Lina Ardanuit, «le nom d'une lignée de femmes et de déclassés, un nom sans lumière». Lina a eu François à 16 ans, «par ignorance». Le géniteur, un médecin accoucheur du nom de Maman, s'est éclipsé. Rejeté parce qu'il était juif? L'enfant ne sait rien encore de la vérité de cet abandon. Plus tard, il apprendra que sa mère a quitté Bordeaux pour aller accoucher secrètement à Nice, afin d'échapper à l'opprobre de cette grossesse précoce. Après la naissance de François, elle rentrera seule, le ventre plat, sur les berges de la Garonne; François, mis en nourrice, la rejoindra quelques mois plus tard. Pour l'heure, il doit s'accommoder de tous les mystères qui l'entourent: l'ombre d'un père qui s'appelle Maman - on prononce «Mamane», comme gitane, chaman ou frangipane; une mère qui ressemble à Marlène Jobert et qu'on prend pour sa soeur; un oncle, enfin, qui est une tante - le Bordeaux des années 1960 ne fait pas de cadeaux aux homos. A l'âge de 10 ans, François Ardanuit, fils du «juif au bistouri» Maman, va changer de nom quand le nouveau mari de Lina lui propose de prendre le sien: Signorelli. Par le miracle de l'état civil, François Ardanuit, fils de Maman, s'efface pour renaître François Signorelli: «Ce fut une mort joyeuse comme jamais il n'aurait soupçonné qu'elle pût exister.» Volte II. François Signorelli, 38 ans, neurologue installé à Palerme, s'autodiagnostique un Korsakov, l'Alzheimer des jeunes. Frappé de ce syndrome, le malade, rapporte le Traité des affections, «réinvente sa vie et comble les trous béants de sa mémoire par des aventures imaginaires. Il peut aussi se choisir une biographie de rechange, une figure qui a impressionné les cellules neuronales encore malléables de son enfance». Volte III. Ardanuit, Maman, Signorelli, qui gagnera à cette roulette du père, impasse et manque? Et si c'était Fosco, le grand-père, droit sur les étriers de son alezan, qui ramassait la mise? Et sortait à jamais François de la nuit Ardanuit, de la nuit Korsakov, pour l'emmener en croupe sous le soleil brûlant du chott? Pour l'éternité.
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