Posté le: Jeu Aoû 26, 2004 10:24 pm Sujet du message: Caroline assassine - Sophie Jabès
Mouaip...Après le très décevant "Alice la saucisse", Sophie Jabès signe un deuxième roman tout aussi circonspect. L'histoire de "Caroline assassine" tourne autour de la jeune Caroline, sept ans, qui décide de tuer sa mère. Pourquoi, comment ? Le scénario tente de se dessiner et de tracer le chemin : Caroline vit avec sa mère, sa soeur Solange et son frère Bertrand chez les grand-parents. Mais l'un vit l'oreille vissée au poste de radio, l'autre n'hésite pas à tourmenter le petit frère avec un martinet et à ordonner aux enfants l'interdiction d'avouer d'être juif. La mère, elle, ne travaille pas, téléphone toute la sainte journée ou joue aux cartes avec ses amies. Et puis elle s'en prend à Caroline qui adore lire. Trop lire, aux dires de la mère. Cela ramène des idées d'intellectuelle dans sa tête d'enfant et cela ne mène à rien. Comme de lire "Les misérables" aux toilettes. La mère lui interdit formellement et la punit en jetant le roman dans la cuvette des WC. L'enfant fulmine, sa vengeance sera terrible...
"Caroline assassine" est un court roman de 140 pages. L'auteur semble aller à l'essentiel et centre l'intérêt du lecteur sur la petite fille de sept ans. Par l'innocence de cette enfant, on assiste au retour au bercail du père, au repas de fiancailles de la soeur, au martyr des uns et des autres. L'ensemble est raconté d'une pointe de naïveté et de dégoût. Caroline hait sa famille, plonge dans un état extatique à l'ouverture d'un livre, rêve de s'enfuir et de tuer sa mère. La jeune fille fera son chemin, et nous avec. J'ai eu un peu de mal à m'attacher à l'histoire en général. Pas que ce soit franchement mauvais, ni carrément bon. J'en veux presque à l'auteur de ses dérapages, d'introduire comme des besoins vomitifs contre les bons sentiments et les bonnes choses sensées. Comme si elle ne pouvait s'empêcher d'immiscer ses spectres de pieuvres et de calamars pour étouffer la petite Caroline, et nous avec ! Bref, peut mieux faire.Lattès, 140 pages.Clarabelle
Posté le: Jeu Aoû 26, 2004 10:37 pm Sujet du message:
pas d'accord !
Sophie Jabès a en effet un univers particulier. Son précèdent roman « Alice la Saucisse » (éd. Verticales 2003) annonçait déjà un penchant pour le noir teinté d’humour grinçant. On aime, ou on aime pas...J'avais moins aimé d'ailleurs...L’héroïne précoce de ce nouveau livre s’appelle Caroline, 7 ans, passionnée de littérature. Elle décide un jour de tuer sa mère parce que celle-ci l’empêche de lire. On pourrait reprocher à Sophie Jabès de caricaturer ses personnages à l’outrance. Qu’importe !Prisonnière d’une famille infernale, on s’attache à Caroline et on a qu’une envie, qu’elle s’en sorte.
Posté le: Mar Aoû 31, 2004 11:35 am Sujet du message:
ILS EN ONT PARLEConseil de libraire :
Sophie Jabès nous avait enchanté avec Alice la Saucisse, un roman exubérant drôle ou tragique selon les lectures. Avec Caroline assassine, elle reste fidèle à cette forme qui lui est propre. La proche consonance des titres pouvait le laisser supposer. Caroline est une fillette de 7 ans qui étouffe dans un milieu familial hystérique. Heureusement elle a la lecture pour y échapper jusqu’au jour où sa mère la découvre dans les toilettes, seul lieu de calme dans un appartement de fous, en train de lire Les Misérables. La mère jette le livre et lui interdit de lire. Caroline décide alors de tuer sa mère. En attendant l’exécution, elle rêve à son père qu’elle ne connaît pas jusqu’au moment où il revient, alcoolique et incestueux .La situation empire, le désenchantement de la petite aussi. Mais ce qui pourrait n’être que tragédie, n’est pourtant pas que cela, c’est, croyez-moi, drôle, baroque, burlesque. Un véritable bijou dans le métissage des tons, un conte romanesque moderne sans équivalent en littérature française. Deuxième volet d’une trilogie sur nos tabous. Post dans Littérature française.
Posté le: Ven Oct 15, 2004 5:01 pm Sujet du message:
Caroline assassine est davantage une fable qu’un roman, tant certains traits sont forcés, certaines situations, certains raisonnements dans la tête de cette petite fille, invraisemblables. Mais le problème n’est pas vraiment là. Sophie Jabès passe plus de temps à décrire la folie et l’horreur de la famille de Caroline qu’à analyser en quoi cette petite fille, différente, passionnée de lecture et déçue de ne pas être comprise, en vient à détester sa mère au point de vouloir la tuer. Et qu’est-ce que vouloir tuer sa mère, quand on est une enfant de 7 ans ? Que peut-on bien comprendre aux regards incestueux d’un père sur sa grande sœur bonne à marier ? Il y avait là des thèmes intéressants, dérangeants peut-être, à explorer. L’auteur se contente de les survoler, et le lecteur en est frustré. De même, la bibliothécaire, seul personnage fort au-delà du cercle familial dans le roman, manque de matière. Elle est comme une espèce de fée qui croise le jeune destin de Caroline, la comprend sans que celle-ci ait à parler, et lui offre un livre… vierge, avant de disparaître : il y avait là une bonne idée, à n’en pas douter, mais l’auteur encore une fois se contente de la survoler. Comme c’est le cas avec beaucoup de livres aujourd’hui, on a finalement l’impression d’un manque d’ambition, « d’estomac », dirait Pierre Jourde (La Littérature sans estomac, L’Esprit des Péninsules, 2002). C’est dommage pour tout le monde.Parutions.com
Posté le: Sam Oct 16, 2004 12:20 pm Sujet du message:
clarabelle a écrit:
Caroline assassine est davantage une fable qu’un roman, tant certains traits sont forcés, certaines situations, certains raisonnements dans la tête de cette petite fille, invraisemblables. Mais le problème n’est pas vraiment là. Sophie Jabès passe plus de temps à décrire la folie et l’horreur de la famille de Caroline qu’à analyser en quoi cette petite fille, différente, passionnée de lecture et déçue de ne pas être comprise, en vient à détester sa mère au point de vouloir la tuer. Et qu’est-ce que vouloir tuer sa mère, quand on est une enfant de 7 ans ? Que peut-on bien comprendre aux regards incestueux d’un père sur sa grande sœur bonne à marier ? Il y avait là des thèmes intéressants, dérangeants peut-être, à explorer. L’auteur se contente de les survoler, et le lecteur en est frustré. De même, la bibliothécaire, seul personnage fort au-delà du cercle familial dans le roman, manque de matière. Elle est comme une espèce de fée qui croise le jeune destin de Caroline, la comprend sans que celle-ci ait à parler, et lui offre un livre… vierge, avant de disparaître : il y avait là une bonne idée, à n’en pas douter, mais l’auteur encore une fois se contente de la survoler. Comme c’est le cas avec beaucoup de livres aujourd’hui, on a finalement l’impression d’un manque d’ambition, « d’estomac », dirait Pierre Jourde (La Littérature sans estomac, L’Esprit des Péninsules, 2002). C’est dommage pour tout le monde.Parutions.com
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