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La Reine du silence - Marie Nimier

 
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clarabelle



Inscrit le: 26 Jan 2004
Messages: 675

MessagePosté le: Lun Aoû 30, 2004 11:01 am    Sujet du message: La Reine du silence - Marie Nimier Répondre en citant

PrécieuxContre toute attente, je suis tombée sous le charme de cette bouleversante confession de Marie Nimier. Dans "La Reine du silence" c'est tout un déballage d'amour, de pudeur et d'émotions feutrées qu'elle dévoile. Pour qui ? son père, Roger Nimier, l'écrivain connu pour "Le Hussard bleu" ou "Les enfants tristes", prématurément disparu dans un accident de voiture. Il avait 36 ans. Dans son livre, Marie Nimier ne fait pas l'apologie d'un père fabuleux, aimant, présent et fier de ses enfants. Non, c'est plus un constat déconfit, elle rétablit une vérité, redessine un portrait d'un homme qu'on connaissait intelligent, facétieux et charmeur en société. Dans son foyer, cet homme n'était qu'une ombre, qui s'enfermait dans sa chambre pour écrire, ou partait au bureau chez Gallimard. Le livre ne rend pas une image glorieuse du père. Loin de là. Pourtant on a du mal à en vouloir à l'écrivain disparu, à la jeune femme qui en parle désormais. Et pourquoi ce livre? Pas pour rétablir la vérité finalement, seulement pour se libérer elle-même. Elle ne dévoile pas des souvenirs de fond de tiroirs, juste des anecdotes de ci, de là. Elle n'avait que cinq ans à la mort de son père. Les souvenirs qu'elle glane aujourd'hui proviennent de la mémoire de ses proches, des gens qui ont traversé l'annonce du décès et le deuil en première ligne. Plus ou moins. Marie Nimier semble mettre en corrélation les événements de sa vie avec son passé lié à la disparition de son père : pourquoi aujourd'hui elle a tant de mal à obtenir son permis de conduire, qu'est-ce qui l'a amenée à l'écriture, quel est le poids de l'héritage, le degré de l'hérédité dans l'écriture... C'est tout un ensemble pointilleux, une sorte de journal de bord. Marie Nimier écrit les yeux fermés, dit-elle. Et son livre est un chuchotement, une préciosité que j'ai beaucoup apprécié. Ni impudique, ni caracoleur. Juste un souffle, un murmure qui donne envie de (re)plonger dans les oeuvres de Roger et Marie Nimier respectivement.Gallimard, 171 pages.Clarabelle *Very Happy*
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yansored



Inscrit le: 19 Aoû 2004
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MessagePosté le: Mar Aoû 31, 2004 7:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

tres tres envie de lire ce livre...................... *Smile*
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Aphraël
Déesse-Enfant soeur de la Petite Mère


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MessagePosté le: Mar Aoû 31, 2004 10:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vrai que la critique est sympa *Very Happy*
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yansored



Inscrit le: 19 Aoû 2004
Messages: 209

MessagePosté le: Mer Sep 15, 2004 1:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

superbe livre lu d'une traite.
à ne pas rater!
*Very Happy*
la presse est dityhrambique.....La fille de Roger Nimier
Monique Verdussen
Comment composer avec un père que l'on a peu connu dont on vous parle sans arrêt?
Comment parler d'un père dont on a très peu de souvenirs et pas d'image précise? Comment se débarrasser d'un père à peine connu de la petite fille que l'on fut mais dont tout le monde n'a cessé de vous parler au long des années, interrogeant inlassablement: «Vous êtes parente de? Est-ce que vous ne seriez pas la fille de?» De quoi prendre la fuite ou la détestation, des cauchemars récurrents ou le besoin de se confronter une fois pour toutes à son passé encombrant. Marie a attendu plus de quarante ans et quelques romans derrière elle avant de s'essayer à «son» portrait de Roger Nimier. Son père. Elle avait cinq ans et lui avait déjà quitté la maison familiale lorsqu'il s'est tué en 1962 à quelques kilomètres de Paris au volant de son Aston Martin rouge. Non, en réalité pas rouge comme ont écrit les journalistes de l'époque, puisqu'il l'avait fait repeindre en marron. Quelle importance d'ailleurs? Aucune, si ce n'est que Marie n'a envie de raconter que des petites anecdotes, pas brillantes, pas spirituelles, pas ce que tout le monde sait déjà, «des trucs qui n'ont pas leur place dans les colonnes des revues littéraires» à propos de ce père entré dans la légende grâce à son talent précoce autant qu'à sa mort brutale et prématurée.Il avait trente-six ans le jour de l'accident. Il était accompagné d'une romancière superbe qui venait de signer son premier livre chez Gallimard et dont il a été dit que c'était elle, Sunsiaré de Larcône, qui conduisait la voiture. Marie a rencontré le fils que celle-ci avait eu d'un premier mariage. Marie a consulté tout ce qui a paru à propos de son père. Elle a entendu ce qu'en ont dit la rumeur et la mémoire des amis. Elle a lu ses livres et sa correspondance privée, bravé les silences et les réserves de sa mère et de ses frères. Ses questions à elle n'en sont pas moins demeurées sans réponses: «Comment ça marche un père? De quoi c'est fait?».HUMOURDe quoi fut vraiment fait celui-là qui éventrait les divans, buvait plus que de raison, posait un revolver sur la tempe de son fils, laissait l'empreinte de ses doigts sur le cou de sa femme? Sa fille va-t-elle pouvoir reconnaître ce papa compliqué et dangereux qui, dans une lettre, annonça sa naissance à un ami en ces termes : «Au fait, Nadine a eu une fille hier. J'ai été immédiatement la noyer dans la Seine pour ne plus en entendre parler».Même si l'on est doué pour l'humour, la découverte de pareille annonce a de quoi décontenancer. Marie Nimier s'en retrouva pour le moins troublée et amère. Il n'empêche qu'elle a beaucoup d'humour. Subtil. Léger. Décontracté. Son livre en témoigne largement. Elle a aussi beaucoup de sensibilité. Et d'impulsivité. Le portrait qu'elle esquisse - et réussit - de ce père qui a arrêté d'écrire des romans à vingt-neuf ans, soit en pleine gloire, n'est pas un panégyrique et ne plaira pas nécessairement aux plus fervents admirateurs de l'auteur du «Hussard bleu». Elle ne fait pas «monter la mousse». Elle évoque. Elle digresse. Elle suggère. Elle dit sa difficulté d'écrire un livre qu'elle a jusque-là évité et a toujours envie de reprendre par un meilleur bout. Elle évoque le chagrin de sa mère qui a pourtant tenté de reconstruire une image retouchée d'un mari «ni vraiment là quand il était présent, ni vraiment absent quand il nous quitta». Elle raconte le suicide dont un marinier l'a sauvée et le permis de conduire quatre fois refusé.Sur le long chemin qui mène à son père, à «faire avec» lui qui l'appelait «la reine du silence», elle écrit. Elle reconnaît. Avance. S'apaise. Et nous séduit et nous bouleverse et nous prend à témoin et nous colle des larmes aux yeux avec son sourire moqueur. Même si l'on n'est qu'au début de la lecture des six cents et quelques romans de la rentrée, on peut diagnostiquer que celui-ci est et restera l'un des plus attachants, des plus clairs et des plus insolents avant longtemps.© La Libre Belgique 2004

[size=12]Le nom du pèrepar Marianne Payot
L'express Hantée par le fantôme de Roger Nimier, sa fille, Marie, a voulu sortir de son amnésie volontaire. Un fascinant travail de mémoire
Marie aura attendu une moitié de vie avant d'affronter Roger, son père - ce fantôme qui hante son imaginaire depuis ce jour de 1962 où il trouva la mort, à 36 ans, au volant de son Aston Martin. Marie avait alors 5 ans, une mère merveilleuse et deux frères aînés. Roger Nimier, l'auteur du Hussard bleu, admiré de tous, s'inscrivait définitivement dans la légende, ne léguant à Marie qu'un «visage marqué par les mots des autres».Longtemps, elle s'en est contentée, bercée par les récits maternels d'un couple idyllique. Adolescente gauchisante, elle affirme bientôt sa révolte: «Un père royaliste, ça la fichait mal.» Puis la voici écrivain à son tour, signant son premier roman (Sirène) à l'âge même où Roger publiait le sien. Troublante coïncidence, interrogation sans fin: comment oser s'exprimer lorsqu'on a pour parent «l'un des écrivains les plus doués de sa génération»? En guise de réponse, l'auteur d'Anatomie d'un choeur choisit l'amnésie filiale. Une posture intenable, une fois entrée dans la quarantaine et fermement installée dans la république des lettres. Réconciliation posthume. Alors, à 47 ans, «la Reine du silence» - ainsi l'avait surnommée Roger - décide de lever le voile. Elle tâtonne, enquête, s'autoanalyse, puise dans sa mémoire recomposée. «Difficile de trouver le ton, la juste distance», s'inquiète-t-elle, au détour d'une page. Qu'elle se rassure! Le résultat est impressionnant. De vérité, de sincérité, de sensibilité. Marie Nimier ne joue pas à la fille de Roger Nimier. Elle n'est pas dans un cocktail; elle est face à sa feuille blanche, à son destin d'orpheline, à la nouvelle image d'un homme, désinvolte, coureur, peu séduit par la vie familiale. «Au fait, Nadine a eu une fille hier. J'ai été immédiatement la noyer dans la Seine pour ne plus en entendre parler», notait-il dans une lettre dénichée, il y a peu, par Marie. Une découverte rédhibitoire? Non, comme toutes les petites filles du monde, Marie pardonne, justifie les errements du père. Fascinant tableau d'une réconciliation posthume. «J'ai envie de raconter des petites choses», écrit-elle. C'est tout le sel du livre. Des petites choses... universelles.
Telerama
Le père fantôme
Il aura fallu que Marie Nimier écrive huit romans pour affronter enfin l'image paternelle. D'autres, moins honnêtes, plus racoleurs, auraient commencé par là, cherchant à séduire ou à émouvoir des lecteurs sensibles à son histoire d'orpheline. Elle avait 5 ans lorsque son père, Roger Nimier, écrivain célèbre et hussard tapageur, a succombé dans un accident de voiture, un vendredi de novembre 1962. Lui en avait alors 36, la jeune femme qui l'accompagnait, 27... Pour Marie Nimier, cette quête du père en littérature ne pouvait être un commencement. Sans doute lui fallait-il dominer l'écriture, dominer aussi sa peur de la confrontation, cette douleur certaine qui accompagne le voyage dans le passé familial, les souvenirs d'autrui, les archives, les potins et les images d'Epinal. Du haut de sa maturité de femme et d'écrivain, la voici qui plonge dans son histoire, dont elle veut explorer le moindre recoin. Son but : privilégier les faits et lever peu à peu le voile doré de la légende. Atteindre à travers les mots le corps du père. Qui, jusque-là, a parlé de Nimier ? Ses amis, Antoine Blondin, Michel Déon ou Jacques Laurent, qu'il fascinait par sa verve, son talent, son panache et ses vacheries célèbres. Qui allait-elle trouver derrière cette façade ? Le mari de sa mère d'abord. Un homme passionné, tourmenté, violent, qui partait souvent, piquait des colères, doutait dans la solitude de son bureau. Du père, elle a peu de souvenirs. Il l'appelait « la reine du silence », n'aimait pas qu'elle vienne jouer près de lui. Pas vraiment de place dans sa vie pour les enfants. Un halo de mystère nimbe le personnage et l'homme ; il lui fallait le percer en serrant les dents. Aller sur sa tombe, retrouver des témoins, retrouver le fils de la femme morte à ses côtés, lire des fragments inédits de sa correspondance, et vivre malgré tout sa vie avec ses propres fils et son compagnon. Cette enquête, Marie Nimier l'a commencée depuis longtemps. Pour elle. Parce qu'il lui fallait comprendre pour vivre. Parce que parfois la vie ne lui semblait plus possible. Par amour pour Nadine aussi, sa mère, dont elle trace ici, avec tendresse, un magnifique portrait de femme digne et lumineuse. Mais jusqu'à l'heure de l'écriture, la figure paternelle n'en finissait pas de se dérober. Seul le désir de mettre des mots sur cet homme presque inconnu pouvait la conduire à accepter la brûlure des découvertes. Par exemple, cette lettre à un ami le jour de sa naissance : « Au fait, Nadine a eu une fille hier. J'ai été immédiatement la noyer dans la Seine pour ne plus en entendre parler. » Comment atteindre l'inconnu qu'est ce père ? Comment gommer cette image de lui qu'il a soigneusement retouchée, cachant sous le sarcasme et la provocation ses désarrois, sa peur de ne plus écrire, ses faiblesses de désespéré ? « Comment ça marche, un père ? » s'interroge Marie Nimier. Sans complaisance, avec cette justesse et cette franchise qui sont une de ses qualités majeures, la romancière va jusqu'au bout de sa quête. Non, son père n'aurait pas pu être un copain, trop de divergences politiques ou éthiques entre eux. Non, ses choix de vie ne s'accorderaient pas aux siens. Mais est-ce le principal entre un père et sa fille ? Et si pouvoir enfin le sentir près de soi, sans masque, mettait un terme à toute cette attente ? Le reconnaître dans sa vie d'homme pour s'accepter, elle, dans celle de femme et d'écrivain. Marie Nimier trouve le langage qui apprivoise les fantômes. Au terme de ce voyage, peut-être atteint-elle une sorte de sérénité : « Et pour la première fois depuis longtemps, je me suis sentie apaisée, comme si le monde enfin marquait une pause. » Michèle Gazier
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clarabelle



Inscrit le: 26 Jan 2004
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MessagePosté le: Mer Sep 15, 2004 1:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

yansored a écrit:
superbe livre lu d'une traite.
à ne pas rater!
*Very Happy*
la presse est dityhrambique.....


Et qu'on suive ou non l'avis de la presse : c'est un des meilleurs livres de cette rentrée !!! A lire absolument !!!
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clarabelle



Inscrit le: 26 Jan 2004
Messages: 675

MessagePosté le: Mar Nov 02, 2004 12:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

:pouce:Et ça continue ...Avec son neuvième roman, Marie Nimier, dit la Petite reine du silence, exerce un remarquable travail de mémoire. Avec le fantôme de son père qui n'est jamais très loin...Un vendredi soir de l’année 1962, une Aston Martin disparaît. Un mort. Roger Nimier avait trente-sept ans. Le même jour, à la même heure sur le même pont, la petite Marie perd son père dans un accident de voiture. Marie avait cinq ans… Le testament est sans ambiguïté. Les amis sont à l’honneur comme toujours. Les livres de Roger Nimier sont partagés. Et puis pour la petite dernière, une annonce, l’annonce faite à Marie: « Que dit la reine du silence ? »
Lourd héritage que celui du père. Ce père qui disparaît quand Marie a cinq ans. Quel regard porter sur quelqu’un qui existe à travers les autres, sans le souvenir et d’ailleurs, comment ça marche un père?
Bien que la recette face fureur depuis quelques mois, n’est-ce pas Benjamin, il n’est pas question ici de s’attaquer au mythe littéraire du père. Ça n’est pas un règlement de compte. Elle nous confie dans l’intimité sa quête, entre crainte et admiration. Alors la reine du silence en sort. Elle l’écrit même. Si son père ne la voit pas accoucher, il est en revanche la cause de cette maïeutique.
Lorsque quarante-deux ans après, l’esprit de Marie accouche, Marie le couche sur papier. « Difficile de trouver le ton, la juste distance » Elle compose à partir de sa mort, recompose à partir du passé. Le grand déballage n’aura pas lieu…et c’est tant mieux. Quarante-deux ans donc pour affronter le fantôme de son père, pour l’apprivoiser. Et toute l’histoire familiale se démêle. Les absences du père, sont autant de frontière que Marie essaie de passer. A ce détail qu’elle est romancière « Comme si de ma place de jeune romancière je pouvais comprendre des choses que ma mère n’avait pas saisies à propos de l’œuvre de son mari. » Il n'y a rien à raconter, n'est-ce pas, rien à dire de cette relation. Je n'étais pas dans la voiture. Je n'avais pas vu mon père depuis des mois. Il n'habitait plus à la maison.
La petite reine avait cinq ans. Un pont plus loin, s'éloigne le Hussard...au galop.Charles Patin O'Coohoon de la Zone Littéraire
*Wink*
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yansored



Inscrit le: 19 Aoû 2004
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MessagePosté le: Mar Nov 09, 2004 4:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dans « La Reine du Silence », (Gallimard) Marie Nimier raconte son père, feu Roger Nimier, chef de file des Hussards. « Mon père a trouvé la mort un vendredi soir, il avait 36 ans. » Ainsi débute ce roman sobre à la plume fluide, ciselée, aux phrases courtes et musicales. Marie Nimier est loin d’être une inconnue, puisqu’elle a commencé à publier chez Gallimard il y a une dizaine d’années, avec « Sirènes. » Huit romans ont suivi, comme « Anatomie d’un Chœur, » ou « Domino » Mais c’est la première fois qu’elle dévoile son père, Roger Nimier, dans un récit très personnel, qui mêle le souvenir à l’émotion. Marie Nimier avait cinq ans au moment de la mort de son père. Au volant de sa mythique Aston Martin, avec une très belle romancière à ses cotés, Roger Nimier se tue sur la route de Normandie, à quelques kilomètres de Paris. Sa passagère meurt aussi. Le monde littéraire est en deuil : l’auteur du célèbre Hussard Bleu n’est plus. Une quarantaine d’années plus tard, Marie Nimier décide de ressusciter ce père flamboyant. Elle puise dans ses souvenirs les plus lointains, explore ce qui lui reste de ce géniteur qu’elle a peine connu mais à qui elle n’a jamais cessé de penser. « Je savais que j’écrirais un jour ce livre, » avoue-t-elle. Au fil des pages, Marie Nimier part sur les traces de ce père absent, retourne en arrière, fouille, traque le passé, les souvenirs, les lettres, puis avec un va-et-vient talentueux, imprégné d’une lucidité parfois ironique qui fait sourire, nous ramène à son présent de mère de famille romancière. Son choc lorsqu’elle découvre pour la première fois, lors de ses recherches, une photographie en couleur de son père. Elle ne l’avait « vu » qu’en noir et blanc. Son incapacité à passer son permis de conduire, comme si l’accident de son père pesait sur elle à la manière d’une malédiction. Ses propres rapports avec ses enfants, teintés de l’absence du grand-père maternel. Comment et où rassembler ces bribes de père, les enfiler comme des perles sur le fil d’un collier ? Pas facile. Douloureux parfois. Mais Marie Nimier ne renâcle pas. Ce puzzle de non-dits, d’absence, de silence, s’étoffe sous nos yeux pour devenir un roman-témoignage extraordinairement abouti. « Comment ça marche, un père ? » Marie Nimier retourne aux sources, se rend sur la tombe de Roger Nimier, ce qu’elle n’avait jamais fait, petite. Elle entreprend des recherches sur la jeune femme qui accompagnait son père ce funeste soir du 28 septembre 1962, et qui a trouvé la mort avec lui : Sunsiaré de Larcône, jeune romancière qui venait de publier un premier livre. Il y a vingt ans, par l’intermédiaire d’une amie, Marie Nimier avait rapidement rencontré le fils de Sunsiaré qui lui, avait grandi sans mère. C’est maintenant qu’elle souhaite le revoir, lors de cette quête paternelle qui l’obsède. Trop tard, le fils de Sunsiaré n’est plus. Marie Nimier en ressent un grand accablement. A la fin de son livre, la « Reine du Silence » (c’est ainsi que l’appelait Roger Nimier), parvient enfin à reconnaître ce père fantôme : « Reconnaître non seulement sa démarche, mais aussi, et dans un même mouvement de tendresse, reconnaître son visage, ses traits, ses expressions. » La boucle est bouclée.
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clarabelle



Inscrit le: 26 Jan 2004
Messages: 675

MessagePosté le: Mar Nov 09, 2004 5:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Prix Médicis de cette année 2004 *Rolling Eyes*
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Cuné



Inscrit le: 15 Sep 2004
Messages: 218

MessagePosté le: Mar Nov 30, 2004 10:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

Prix Medicis 2004, La reine du silence est en effet un paradoxe. Marie Nimier ne parle que d'elle, et de sa vision de son père, mais pourtant c'est tout sauf un roman nombriliste.

Parce qu'elle sait manier les mots, trouver l'association d'idée qui fait mouche, nous faire assister à une quasi psychanalyse, on ne peut qu'être touchés par cette Marie qui se débat. J'ai retrouvé un peu de l'univers de : "les mots pour le dire", de Marie Cardinale, à jamais associé dans mon esprit au visage de Nicole Garcia. A l'époque, ces mots là m'avaient fortement impressionnée. Ici ce n'est pas ça, l'impression qui domine.

C'est comme si chaque geste, chaque phobie, chaque pensée de Marie Minier prenaient un sens sous nos yeux, elle ne nous donne que son interprétation mais ça sonne vrai.

Voilà, c'est ça, ce livre sonne vrai. Et fait réfléchir. Avec des mots simples, une vie simple, un amour qui ne trouve pas de destinataire...

C'est beau, et triste, et doux.
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yansored



Inscrit le: 19 Aoû 2004
Messages: 209

MessagePosté le: Mar Nov 30, 2004 10:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

oui ! *Wink*
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krys



Inscrit le: 14 Aoû 2003
Messages: 4647
Localisation: à l'ouest

MessagePosté le: Sam Avr 08, 2006 6:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Très bon livre *Smile* merci pour vos conseils !
_________________
Fantasy can become reality (Stratovarius).
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La lettrine



Inscrit le: 20 Sep 2006
Messages: 22

MessagePosté le: Mer Sep 20, 2006 5:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vraiemnt un très bon livre qui permet de connaître un peu mieux les dessous de Roger Nimier... A la fac, j'ai dû lire "Le Hussard bleu" et j'avoue avoir été choqué par le style, la mise en scène d'un viol, les valeurs nihilistes...
Marie Nimier écrit très bien et ce roman est particulièrement réussi. Son prix littéraire est vraiment mérité
_________________
Rédactrice de La Lettrine, blog sur l'actualité littéraire.
http://www.lalettrine.com
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