Dark side of the moon - Dominique Sigaud

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Une jeune journaliste qui enquête en amerique du sud sur le terrorisme se retrouve aux mains de revolutionnaires tortionnaires. un roman souvent dur, parfois meme insoutenable, sur les dérives de la manipulation psychologique et la torture, qui va et vient entre passé et present. Ce qui est interessant, c'est que l'auteur presente egalement le point de vue du tortionnaire. Implacable et glaçant. Dominique Sigaud n'a pas eu peur d'aller jusqu'au bout de l'enfer....
la presse :
Dominique Sigaud lance une journaliste sur la piste de tortionnaires. Un roman sauvage.
The Dark Side of the moon, un titre qui se murmure comme une vieille rengaine lancinante, se situe dans un quelque part imaginaire qui ressemble fort à un bout d'Amérique latine. L'Amérique latine, ses dictatures, ses guerres, ses tortionnaires, ses victimes... C'était jadis. Pas si sûr. Certains Etats ont certes briqué leur façade, balayé rapidement le seuil de leur histoire, mais n'ont pas liquidé leurs hommes de main pour autant. Les tortionnaires qui sévissaient il y a vingt ans exercent toujours leur profession, pour le plus grand plaisir des nouveaux gouvernants. Dans ce chaos qui n'a pas de nom, Dominique Sigaud a imaginé une jeune journaliste issue de la haute bourgeoisie, Anna Maria. Trop ambitieuse pour ne pas cacher quelques fêlures, celle-ci n'a pas froid aux yeux. Elle en veut. Du sensationnel. Signer un scoop, un de ces reportages à faire baver d'envie ses confrères, à faire trembler son père, haut dignitaire rangé du côté du plus fort. Elle réussit à interviewer un type en cavale, opposant au régime et victime de tortures. Dès lors, Anna Maria l'incrédule devient à son tour un danger pour le pouvoir. Dominique Sigaud n'a peur de rien, d'aucune histoire, d'aucune violence. Sauvage, en dehors des modes, elle écrit tout cru. Martèle ses mots, syncope ses phrases, trouve le ton juste pour raconter les viols, tortures et humiliations. En enchevêtrant passé et présent, elle met au jour la densité de ses personnages entre fragilité et perversité, et révèle leur part sombre - « the dark side of the moon ». Martine Laval
Ed. Actes Sud, 130 p., 18,75 €.
Télérama n° 2851 - 4 septembre 2004
Nouvel Obs :Le titre de ce récit qui se déroule en Amérique latine, dans un pays et une ville en bord de mer imaginaires, est emprunté à Bette Midler, très prisée par la jeunesse latino des années 1970. Anna Maria est une journaliste ambitieuse. Elle a envie d’un scoop et, sans en informer sa hiérarchie, elle interviewe un homme qui a survécu à la torture. L’imprudence lui vaut d’être déportée à son tour, de vivre les sévices dans sa propre chair. Sortie de l’enfer, elle tente de renaître. Comment? Le climat angoissant, les rapports humains révélateurs, le style poignant font de ce roman une réussite.
La Libre Belgique
chez Dominique Sigaud, c'est la torture qui va servir de catalyseur à Anna Maria Maiol de Lagoa, personnage principal de «The Dark side of the moon». Fille d'un industriel influent, proche du gouverneur, la jeune femme est journaliste à Guadaja del Sur, ville imaginaire d'un pays d'Amérique latine situé à douze heures d'avion de Paris. Par naïveté? Par ambition? Par besoin de montrer qui elle est vraiment? Toujours est-il qu'elle va se jeter dans la gueule du loup: après avoir recueilli le témoignage de Pedro Valadorès, qui a survécu à la torture, c'est elle qui se fait arrêter. Trois jours et trois nuits de sévices et de brutalités dans les geôles militaires la laissent anéantie. «Mais elle était là pour son travail, l'éclat de son travail quand elle dirait à Joao je l'ai fait, regarde c'est moi qui l'ai fait.»Pour tenter de guérir ses blessures, elle débarque à Paris, où une association la prend en charge. Un nouveau départ l'y attend peut-être. Mais de nombreuses questions demeurent. «Devenir à soi méconnaissable, bifurquer» n'est pas aisé. Il lui faudra prendre ses responsabilités. Avec ce roman à la voix alerte et épurée, Dominique Sigaud («Blue Moon», «Les Innocents») fait pénètrer le lecteur au coeur d'un enfer innommable. D'autant que le portrait qu'elle dresse des deux principaux tortionnaires d'Anna Maria et de leurs motivations laisse sans voix. En un lieu imaginaire (quoique), une réalité effroyable.© La Libre Belgique 2004

[clarabelle]

Dominique SIGAUDThe dark side of the moon
Actes Sud
18,75 €« Quand un pays l’a fait, il le refera. »
« D’abord, ils humilient, ensuite ils humilient encore. Miguel de Oro. La dernière femme entre ses mains vingt ans plus tôt. » « …tout refermé ensuite. Amnistie générale. Aujourd’hui la procédure devait être respectée, toute la procédure. Ainsi et seulement ainsi l’ordre serait-il maintenu. »Anna Maria est journaliste, fille de bonne famille, d’un père proche du gouverneur. Elle détient un carnet, des révélations explosives que vient de lui faire un homme qui a survécu à la torture, de quoi faire tomber quelques ministres. Mais Anna Maria n’est pas dans son bureau en train de retranscrire ses notes pour le journal qui l’emploie, non, elle est enfermée dans une cave, menottée.Une fois dehors, libre, devenir à soi même méconnaissable, supporter la honte, la culpabilité. Accepter l’aide. Raconter, expérimenter une nouvelle forme de torture, mentale celle-là. Avouer, dire les actes pour s’en sortir, ne rien garder, vider son sac, ce que voulait l’autre, Miguel de Oro, en quelque sorte.Maintenant, il s’agit de savoir jusqu’où on peut supporter l’insoutenable. Eviter les pièges du salace, du voyeurisme, de l’ordurier qui grincent en nous. C’est une épreuve, Dominique Sigaud nous y invite.Didier Jouanneau, libraire