Cuné
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Posté le: Mar Sep 21, 2004 3:17 pm Sujet du message: Bonheur d'occasion - Gabrielle Roy |
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Bonheur d'occasion
Boréal compact 405 p.
C'est donc le tout premier roman que Gabrielle Roy ait écrit. , il a été publié pour la première fois durant l'été 1945, elle l'a donc écrit en plein dans la guerre.
Et ça ressort dans son écriture !
Ce livre est assez désespéré. C'est une approche de la grande pauvreté dans un quartier de Montréal, et la guerre est présente de bien des façons.
On suit le destin de plusieurs personnages très différents, chacun cherchant son bonheur de diverses manières, aucun n'est parfait, aucun n'est pourri, tous sont humains mais tous se fourvoyent.
Florentine débute le livre, c'est la fille de Rose-Anna et Azarius, elle fait serveuse et son salaire passe entier à faire vivre sa famille. Elle s'éprend de Jean, qui répond plus ou moins à son amour mais s'en défend. Lui, il veut s'élever dans la société, il a sa revanche à prendre sur une jeunesse où il a été nié, bien que matériellement hors de soucis. Son ami Emmanuel lui est un être pur. Il a cotoyé ce mileu d'enfants d'ouvriers à l'école primaire, puis s'en est éloigné, ses parents étant plus aisés. Mais il n'a aucun préjugé, et devenu soldat, il ressent le besoin de les revoir à nouveau. D'ailleurs ils ne sont que 2 enfants dans la famille, mais chez lui le climat est triste, lourd. Rose-Anna n'en peut plus. Grossesse sur grossesse, elle porte sa famille à bout de bras et s'use pour assurer un minimum de quotidien à chacun. Et ce n'est pas suffisant. La famille a faim, est fatiguée, est négligée. Elle en oublie l'affection et même, elle se perd dans tous ces problèmes.
Et il se passe beaucoup de choses pour tous ! Leurs histoires sont liées.
Oui, c'est vraiment un livre dur. Il en ressort beaucoup de choses.
Quant à dire que l'approche en est féminine, je ne sais pas trop. Les femmes y portent un peu à bout de bras le côté raisonnable, sans elle tout se défairait dans le chaos... mais en même temps elles sont engluées dans le pratique, et la théorie, la pensée, les grandes idées sont développées du côté masculin. Rose-Anna par exemple tout au long du livre ne fait que saisir instinctivement et subrepticement les vérités profondes, sans mener de réflexion. Alors que Azarius est un champion d'éloquence, il en impressionne même Emmanuel. Il comprend beaucoup de choses, mais est incapable de se prendre en main pour faire les choses.
En conclusion, je dirais qu'il manque la toute petite lueur d'espoir.
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