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L'armée rouge au fond du jardin - Clemence de Bieville

 
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yansored



Inscrit le: 19 Aoû 2004
Messages: 209

MessagePosté le: Lun Oct 04, 2004 4:36 pm    Sujet du message: L'armée rouge au fond du jardin - Clemence de Bieville Répondre en citant

Surtout ne vous arrêtez pas à sa particule et à son air de jeune fille de bonne famille : rien de coincé ni de prude chez Clémence de Bièville, mais une rébellion élégante qui fait mouche.
Elle s’est fait connaître dans le monde littéraire avec des romans noirs au ton lucide, parfois cruel, qui mettent à nu les desseins cachés de ses héroïnes. Ses deux derniers livres, « L’amour en grippe » (Grasset 1999) et « La Bonne Aventure » (Grasset 2002) en sont de parfaites illustrations. On lui a longtemps collé une étiquette à la Sagan, sans doute à cause d’une légèreté trompeuse et cynique, avant de la comparer à Mauriac et ses univers familiaux tourmentés. Mais Clémence de Biéville possède son estampille : une cruauté de velours, un zeste de violence retenue, mâtiné d’un humour pince-sans-rire qu’on pourrait qualifier d’anglo-saxon. Mais voilà qu’en cette saison automnale, ce n’est pas un nouveau roman psychologique que Clémence de Biéville propose, mais un récit autobiographique d’une centaine de pages. Un tournant décisif dans sa vie de romancière. Dans ce récit intime qu’on lit d’une traite, elle décortique comment elle a fait le deuil de ses parents, décédés quand elle était toute jeune. Un sujet triste, certes, mais rien de sinistre dans ce livre extraordinairement émouvant, que Clémence de Biéville considère comme « son premier livre d’amour. » Au fil des pages, ses parents revivent : un père cultivé, conventionnel, très attaché à la transmission du nom, des objets, des tableaux ; une mère fantaisiste, distraite, rêveuse, capable de se déguiser en fée ou en ivrogne pour mystifier ses deux fillettes.
Mais ce qui d’autant plus touchant et audacieux dans ce livre, c’est comment l’auteur rend hommage à ses parents, tout en renonçant avec délicatesse et force à ce qu’ils lui ont donné. Cette obsession de la transmission, de parler anglais parfaitement, de ne pas se laisser aller à de fautes de grammaire, de connaître ses ancêtres par cœur, de faire un beau mariage, de tout léguer à son tour à un enfant, Clémence de Biéville ne « prendra pas la suite », comme elle le dit à la fin de son livre.Souvenirs, meubles, images, parfums, regrets, espoirs : ce livre est un savoureux melting-pot d’émotions à déguster entre larmes et sourires.
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yansored



Inscrit le: 19 Aoû 2004
Messages: 209

MessagePosté le: Mar Nov 16, 2004 4:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est un petit livre jaune et carré dont le titre aurait inquiété dans les familles des années 50 : l'Armée rouge au fond du jardin. Aujourd'hui, l'information est du dernier chic : c'est un morceau du mur de Berlin sur le guéridon du salon. Mais à l'époque ?
Tout le monde n'a pas la chance d'avoir eu des parents communistes. Ceux de Clémence de Biéville formaient un couple romanesque. Son père défraya la chronique des années 40, suscita l'amitié de Cocteau et l'intérêt de Jünger qui, dans son journal, le décrit en personnage nocturne et séduisant. Il reste l'auteur d'un manuel de canasta et d'un roman inachevé, Saint-David. A ses deux filles il prodiga une éducation à mi-chemin entre la rigueur des collèges suisses et la liberté des enfants de Dieu. Il est probable que la ville où Clémence est née et a grandi ressemble à Murdaires, cette cité imaginaire où la romancière a installé ses premiers livres : une bourgade de province à la fois paisible et inquiétante, son Chaminadour à elle. On comprend aujourd'hui d'où lui est née cette représentation : de l'ennui. Là bas, la famille (d'origine parpaillote) connut, si l'on peut dire, la solitude des messieurs de Port-Royal et le meilleur monde. On frayait avec l'émigration européenne qui avait emporté dans ses malles l'histoire tragique et les cuillers en argent : depuis que Lénine avait séjourné en Suisse, on craignait l'irruption des rouges - d'où le titre du récit. Clémence et sa soeur vécurent une enfance plutôt heureuse, mais étrangement vide ; de quoi ? De normalité ? Très jeune, la jeune fille fut inscrite à la Société crématoire du canton de Vaud. Cela change des cours de flûte traversière. Elle descendait avec son père dans des hôtels fréquentés par des vieilles dames hors d'âge. A la différence des adolescents, Clémence de Biéville n'eut de cesse qu'elle ne ressemblât à tout le monde. Qu'elle embrassât ses copains plutôt que de faire la révérence.
Comme les fées sur le berceau de leurs filleules, ses parents s'évanouirent très vite, laissant en héritage à leurs filles le monde adulte avec ses bonnes et ses mauvaises fortunes. Clémence et sa soeur ont longtemps vécu dans les meubles de leur histoire familiale : de jolis tableaux, de lourds fauteuils et des secrets de famille à peine plus légers formèrent leur intérieur à un âge où leurs contemporains emménageaient chez Ikea. Les soeurs Biéville en ont tiré un goût très sûr pour les choses de l'art, une manière soignée et décontractée de recevoir leurs amis. Elles eurent surtout la certitude d'être des exilées de l'intérieur. Les romans de Clémence portent cette marque-là. C'est celle des bonnes romancières trop pudiques pour être excentriques, mais réellement décalées. Dans son oeuvre, composée de textes minces comme elle, ce conte, cocasse et grave, ne dépare pas.
L'Armée rouge au fond du jardin Récit De Clémence de Biéville.le Figaro litteraire, etienne de montety
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