Je prend racine - Claire Castillon

[CeNedra]

Dans ce livre Claire Castillon nous décrit la solitude d'une femme par le biais de son journal intime.
La première partie du livre est pleine d'une poesie un peu loufoque sur laquelle on glisse.
On se prend d'affection pour l'héroine, pour ses doutes, sa transparence...
Et puis le livre avance et elle se laisse aller... On a peur qu'elle tombe et qu'elle se fasse mal... Elle sent bien elle aussi qu'elle va trébucher alors elle devient méchante et égoiste mais on lui pardonne, car qui ne l'est pas.
J'ai dévoré ce livre tant l'écriture est fluide et imagée. Il y a de vraies perles de poesie. Voici un extrait tiré du 4ème de couverture :
"Je voudrais un homme avec deux jambes, capable de faire les pas que je n'ai plus envie de faire, un homme à mes côtés, tous les 28 du monde [...] Je voudrais un homme talentueux pour m'expliquer où est le beau. Un homme qui me fasse des enfants puis me défende s'ils deviennent vils [...] Je voudrais qu'il m'épouse encore, chaque 28, et infiniment répète le oui dans toutes les langues. Qu'à soixante ans l'on se rende compte qu'on a oublié l'essentiel, peut être nos consentements en Chine, et qu'à pied, jusqu'à la Muraille, on parte les récupérer. »Cependant une fois encore j'ai été déçue par la fin. Ce n'est pas le fait que ca se termine bien, ou mal, mais plutot la façon dont on parvient à cette conclusion. Jusqu'aux dernières pages l'histoire est pathétique et drole bien qu'un peu loufoque. Mais le style change brutalement sur la fin. Un peu comme dans "Comment je suis devenu stupide". C'est bizarre mais ca me dérange ces fins. Je commence à me demander si ce n'est pas une mode.quoiqu'il en soit je ne regrette pas de l'avoir lu car il y a vraiment de belles phrases, pleines de tendresse, toutes en douceur et d'autres acidulées à l'ironie... Des phrases à collectionner comme les coquillages que l'on ramassent sur la plage en été tout en sachant qu'on ne les regardera surement plus.
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[Griotte]

J'ai adoré!!!! Je sais que je me répète par rapport à beaucoup de livres que j'ai mentionnés auparavant, mais c'est véridique, ce livre est vraiment bien.Claire Castillon réalise un exploit : tenir en haleine le lecteur en nous narrant la vie d'une vielle fille. Claire Castillon nous emmène dans une tragédie banale et pleine d'originalité. Le sujet est banal. Le style est original. A la fois grave et léger, "Cécile Valette" l'héroine de ce roman, nous décrit son quotidien qu'elle aimerait correspondant davantage aux normes (mariée, deux enfants ;-) ).Le lecteur est obligatoirement touché par la franchise, la simplicité de Cécile. Certes, Comme on dit vulgairement, "elle se fait des films"... Mais tout ça est à la fois pathétique, réel et surtout tellement drôle....La "quasi fin" me laisse un peu perplexe cependant.... je dois avouer que j'aurais vraiment apprécié ce passage, si il y avait eu quelques indices qui auraient laisser présager cette éventualité. Mais ça n'a pas été le cas et c'est vraiment dommage. Un cheveu sur la soupe qui gâche toute la beauté de ce qui a pu être écrit avant. Un peu plus de travail tout au long du livre aurait été nécessaire pour que cette "quasi fin" nous enchante et nous émerveille. Ou alors il ne fallait pas l'écrire....et passer au mot de la fin, qui lui reste dans la lignée.
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"Pourquoi devons-nous souffrir ainsi ? D'autres se sont conduits plus mal que moi, et s'en sont sortis sans payer pour autant. J'ai l'impression d'avoir tout le cerveau meurtri, j'ai reçu une terrible rossée de la vérité et je me sens soumis, plein de sagesse et de désespoir, comme si j'avais pris un raccourci menant à la sagesse au travers d'un miroir et que je m'étais vilainement coupé au passage " - Staniland dans "Il est mort les yeux ouvert" Robin COOK

[CeNedra]

C'est dur de parler d'un livre sans trop en dire surtout quand un passsage nous as marqué.
En l'occurence cette quasi-fin est comme une parenthèse de style dans le livre. C'est cru et vulgaire mais ce n'est pas ca qui est génant c'est comme tu le dis, le fait que rien ne l'annonce.
Ce passage semble completement illogique et l'héroine qui jusque là était émouvante en devient pitoyable.
Contrairement à toi, ca m'a gaché toute la fin. En fait c'est grace au forum si j'ai en ai gardé une bonne impression car j'ai du y réfléchir pour vous en parler ... et le refeuilleter ce qui a fait remonter le meilleur du livre.
En tout cas je ne regrette pas... Je le relirais surement un jour (en sautant ce fameux passage) car il y de vrais moments forts.
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[Griotte]

Comme toi je garderai un très bon souvenir de ce livre...Le vulgaire et le cru ne me dérangent pas et c'est d'ailleurs pour cela que je ne les ai pas mentionnés. Je trouve au contraire que ça reste dans le ton du livre.Et je ne trouve pas non plus que "l'héroïne " devienne pitoyable. Je trouve qu'elle reste ce qu'elle a toujours été : passive devant la vie et ses événements.Sinon pour tout le reste, je suis d'accord avec toi...:-)
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"Pourquoi devons-nous souffrir ainsi ? D'autres se sont conduits plus mal que moi, et s'en sont sortis sans payer pour autant. J'ai l'impression d'avoir tout le cerveau meurtri, j'ai reçu une terrible rossée de la vérité et je me sens soumis, plein de sagesse et de désespoir, comme si j'avais pris un raccourci menant à la sagesse au travers d'un miroir et que je m'étais vilainement coupé au passage " - Staniland dans "Il est mort les yeux ouvert" Robin COOK

[CeNedra]

C'est vrai qu'en y repensant elle suis la voie de la passivité et son attitude peut être considérée comme logique. La vulagarité et le cru ne me choque pas même si , notamment en littérature je n'en suis pas friande, cependant je maintient que la violence de passage détone car le reste du livre n'est pas dénué d'une certaine poesie cf l'extrait dans le premier message.
L'affection que j'avais pour Cécile à été mise à mal par ce passage.
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