[Cycle] L'Enjomineur - Pierre Bordage

[Aphraël]

1792Petit résumé:
Emile, enfant trouvé élevé par un prêtre aux idées nouvelles, s'engage comme saisonnier dans une ferme de la ferme de Luçon.
Cornuaud, quand à lui, rentre au pays après deux ans passés à bord d'un négrier, ramenant avec lui la malédiction d'une sorcière vaudou, qui l'a enjominé pour avoir violé une jeune captive...Nous sommes en 1792, mélé à une révolution française sanglante et marquante. Face aux privilèges du clergé et de l'aristocratie, la révolte couve... Autant dans le bocage vendéen qu'à Paris.Commentaire:
Je ne connaissais l'auteur que de nom, et je comprends aujourd'hui sa renommée.
Le récit est prenant, mélant deux personnages aux antipodes l'un de l'autre: Emile, être intelligent et réfléchi, pacifiste, et Cornuaud, ancienne brute des bas-fond auquel la révolution offre des opportunités plus qu'intéressantes... Les deux personnages sont confrontés à l'irréel, Cornuaud à travers son enjominage, Emile à travers ses rencontres.
Le récit est très fouillé, les détails historiques importantes, le travail de recherche a dû être très laborieux, mais le résultat est vraiment fascinant.
On se retrouve plongé dans une époque lointaine et sanglante, page marquante de notre histoire.J'ai beaucoup apprécié l'écriture et l'histoire, mais c'est un roman violent et impressionant. Nous parlions de romans à ne pas mettre dans toutes les mains, celui-ci en fait partie. Mais je le conseille, et attend la suite avec curiosité, L'enjomineur étant une trilogie, de 1792 à 1794.
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[Fëagond]

pitite question.
A la lecture du résumé, j'ai l'impression que le roman est + légèrement fantastique qu'autre chose (mais bon après tout est question de termes)
Est-ce qu'il y a vraiment une dimension fantasy dans ce roman, où est-ce que le côté fantasy se limite à "l'enjominage"?
Sur le résumé, ça me fait un peu penser aux nouvelles fantastiques de Maupassant (beurk beurk d'ailleurs, vieux souvenir de 3°!)
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Il ne faut écrire qu'au moment où chaque fois que tu trempes ta plume dans l'encre un morceau de ta chair reste dans l'encrier. [Léon Tolstoï]

[Aphraël]

Le personnage d'Emile, au comportement frappant pour ceux qui l'entourent, autant dans son langage que dans ses manières a la réputation d'être le fils de Mélusine.
Au cours de son périple, il va être confronté aux farfadet et à une vision différente des choses...C'est un roman de fantasy historique, mais c'est bel et bien de la fantasy, à mon sens.
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[Aphraël]

Hop, je remonte le topic pour signaler que 1793 est sorti ce mois-ci.
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[naurelilie]

Je viens de finir la trilogie et autant dire que j'ai adoré ce roman. En effet c'est bien de la fantasy mais les détails historiques sont quand même bien réels. Ce roman nous permet de plonger dans la Révolution Française. Il m'a aussi permit de découvrir plus en détail le culte de Mithra donc l'apogée date de la rome antique.
Certes, il y a de la violence dans ce roman mais cela ne m'a pas plus choquer que dans d'autres livres (par exemple "L'échiquier du mal" de Dan Simmons). De plus ce roman se passe pendant la Révolution qui est une période très intéressante par notamment l'accumulation des évènements sur quelques années mais qui est aussi une période très sanglante.
J'ai beaucoup aimé dans ce roman le fait que l'on voit le point de vue des révolutionnaires mais aussi des royalistes.
Enfin bien sûr le coté fantasy du roman a été plus qu'apprécié!

[Christopher]

À l'occasion de la réédition du premier tome chez J'ai Lu, Fantasy.fr organise un concours. 10 exemplaires sont en jeu. Pour plus de détails, cliquez sur l'image.

[Laria]

Hop, c'est fait pour moi.
Merci pour l'info !
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Mille et un mondes

[carabas]

Je viens de finir le 1er volume, 1792, et j'ai vraiment adoré ce roman. On a des personnages intéressants, fouillés. Emile est un jeune homme intéressant, un peu à part. C'est le jeune héros idéal, intelligent, sensible, impulsif, à la découverte de lui-même. Et on a Cornuaud, une brute dont les crimes sont répugnants. Pourtant, le narrateur arrive à nous le rendre quelquefois sympathique. Il a des sentiments humains, il est parfois fragile...

Le contexte historique, avec toute sa violence, est bien rendu. J'apprécie que l'auteur n'ait pas donné une vision schématique du type gentils révolutionnaires - méchants aristo (ou l'inverse, d'ailleurs). C'est beaucoup plus nuancé que cela. On voit de l'opportunisme, de la cruauté des deux camps. On voit que la confusion de l'époque a servi à certains. En plus, l'auteur arrive à rendre tout cela sans virer au manuel scolaire. La fantasy se marie bien avec tout cela. J'espère que la suite est de la même qualité. Je m'y attelle dès ce soir.
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Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".

[maurice]

Je les ai lus en 2012 après les avoirs achetés aux Imaginales et fait dédicacé par l'auteur, d'ailleurs a ce jour j'ai lu toutes l'oeuvre de Pierre Bordage que j'ai le plaisir de revoir chaque année pour ce salon de l'imaginaire

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"Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l'horizon" (Jack London)
Maintenant je ne retarde rien Ne repousse ou ne conserve rien qui pourrait apporter de la joie et des rires à nos vies Je me dis que chaque jour est spécial
Chaque jour, chaque heure, chaque minute est spéciale

[carabas]

C'est avec un pincement au cœur que je referme le dernier volume de la trilogie. J'ai vraiment adoré ce cycle. La dimension historique est intéressante sans être pesante (ce que je reproche en général aux romans historiques), les personnages sont riches, la magie bien amenée mais gardant sa part de mystère... J'aime beaucoup l'évolution de Cornuaud ainsi que l'évolution de sa relation avec l'enjomineuse qui le possède. Emile est le jeune premier, pas aussi innocent qu'il en a l'air. Son personnage, sympathique, est toutefois moins fouillé que celui de Cornuaud. D'autres personnages secondaires sont attachants aussi : Angélique

Spoiler: dont la mort m'a attristée

, Sylvette, Pierre-Marie, Armande, et bien d'autres. La fin arrive peut-être un peu brutalement, tout se résout en 3 chapitres. Mais cela ne nuit pas à l'ensemble. Je garderai un excellent souvenir de cette trilogie.
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Garde tes songes ;
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Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".

[Lisbeï]

Bon, si ça t'a plu, je vais peut-être me décider à le tenter, et à redonner sa chance à cet auteur.
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Même le soleil se couche.

[carabas]

On n'a pas toujours les mêmes goûts (Charles Dickens, Ursula Le Guin...)

Cela dit, c'est un cycle qui vaut vraiment le détour.
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Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".

[krys]

fini le tome 1, qui m'a plu mais pas autant ce que j'espérais après vous avoir lus ! déjà il est très violent, très sanglant, et très sombre. C'est vrai que c'est une époque troublée où il "faut choir son camp", et en subir les conséquences...
je l'aurais plutôt classé en fantastique qu'en fantasy, vu le contexte.
les descriptions de la campagne vendéenne sont magnifiques !
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Fantasy can become reality (Stratovarius).

[Rudy]

Je viens de finir le 3ème tome de cette trilogie. J'en ressort avec un sentiment mitigé. Ce n'est pas un mauvais roman mais que c'est violent et cruel. ! l'auteur donne le sentiment de se complaire dans cette noirceur et même qu'il en rajoute un peu dans l'horreur. Limite gore !
Bordage nous rappelle que la révolution n'a pas été cette épopée héroïque et glorieuse que l'on s'imagine parfois mais une période terrible et sanglante.
Un peu trop à mon goût.
Les personnages sont bien construits, notamment Cornuaud qui, bien qu'étant un être abominable reste le plus intéressant et finit même dans une sorte de rédemption. Emile, quant à lui me faisait parfois penser à Fitz( l'Assasin royal), incapable d'assumer sa nature particulière, continuellement balloté par les évènements, prenant rarement la bonne décision. Ce n'est que dans la dernière partie du roman qu'il finit enfin par agir.
Le style est agréable mais il y a quand même pas mal de longueurs, à tel point que j'avoue avoir parfois lu un peu en diagonale. Et les "jean-foutre" trois fois par page et les nombreux dialogues en patois finissent par devenir lassants.

Rudy

PS : désolé si j'ai un peu spoilé.
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Vieillir est le meilleur moyen de vivre longtemps

[carabas]

Certes, c'est violent (cela dit, pas au point de me déranger, et pourtant, je n'aime pas la violence), mais j'apprécie que la Révolution soit montrée sous ce jour, et non sur un mode héroï-épique avec les gentils révolutionnaires opprimés se rebellant contre les méchants nobles. J'ai beau être républicaine dans l'âme, cette vision de la révolution m'énerve. Or, Bordage évite cet écueil, sans faire le contraire non plus (pauvres aristo victimes des méchants révolutionnaires sanguinaires). On voit surtout l'opportunisme de beaucoup, la tension de cette période troublée.

Ce qui m'a le plus rebutée, c'est le patois, c'est vrai.

J'ai trouvé que le mélange historique/fantasy a bien pris, et ce n'était pas gagné.
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Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".