un pedigree - Patrick Modiano

[yansored]

Pour la première fois de sa longue carrière, Patrick Modiano nous offre en ce début d’année un ouvrage d’un genre nouveau : une autobiographie. « Un Pedigree » dévoile les premières vingt années de sa vie. Mais en saura-t-on vraiment plus sur le plus mystérieux de nos romanciers ?
Voici trente ans que Modiano fascine ses lecteurs avec sa « petite musique » empreinte de nostalgie, de souvenirs flous, de mystères. Dès les premières phrases de ses romans, on le reconnaît. « C’était le temps où je dissipais mon héritage vénézuélien. » Place de L’étoile, 1968. « Ils ont détruit l’Hôtel de Verdun. » Villa Triste, 1975. « J’observais ma fille, à travers l’écran vitré. » Livret de Famille, 1977. « La vie que je mène depuis quelque temps m’a plongé dans un état d’esprit bien particulier. » Vestiaire de l’enfance, 1989.Les titres mêmes de ses livres le rend immédiatement reconnaissable : Accident Nocturne, Une jeunesse, Quartier Perdu, Les Boulevards de ceinture, Fleur de Ruine. Une trentaine de romans courts qui retracent irrémédiablement le même sillon, ressassent, décryptent la recherche de soi qui obsède Modiano depuis ses débuts en 1968. Ses détracteurs lui reprochent de toujours écrire le même roman, celui d’un jeune homme qui erre dans un Paris nocturne, peuplé de personnages louches, embarqué dans un fourgon cellulaire en compagnie d’un père aux activités nébuleuses, pour finir seul, en point d’interrogation, après avoir cru entrevoir une vérité qui lui échappera sans cesse comme un rêve fugace s’enfuit au petit matin. « J’ai toujours l’impression que chacun de mes livres se relie au précédent, confie Modiano à Livres-Hebdo en 2003. C’est un peu comme si j’écrivais le même livre par fragments, par à-coups. »L’œuvre crépusculaire de Patrick Modiano serait donc un vaste puzzle éclaté, un labyrinthe infini de motifs récurrents, oniriques, qui font son estampille, mâtinée des thèmes qui le hantent: le père absent, la double identité, la traversée de Paris, le poids de l’enfance, le tout éclairé par deux époques troubles, l’Occupation et les années 50 et 60 sur fond de guerre d’Algérie. Alors qu’apprend-on de plus sur lui dans « Un Pedigree » ? Patrick Modiano se risque-t-il à des révélations fracassantes ? On sait déjà, car il l’avoue bien volontiers, qu’il est un gourmand de faits-divers, qu’il collectionne des vieux journaux. Un avis de recherche dans un France-Soir de 1941 fut d’ailleurs le point de départ d’un de ses romans les plus émouvants, Dora Bruder, qui raconte sa quête pour retrouver la trace d’une jeune fille juive déportée. On sait aussi qu’il n’aime pas les interviews, qu’il ne finit jamais une phrase, et que ses passages télévisuels sont souvent ponctués d’un silence riche qui accentue encore son mystère. On sait enfin que son œuvre a été couronnée du Goncourt en 1978 pour « Rue des Boutiques Obscures », et du grand prix national des Lettres en 1996 pour l’ensemble de son travail. « Un Pedigree » ressemble à s’y méprendre à un nouveau roman. Sauf qu’ici et là, Modiano nous donne les clefs de chacun de ses livres « phares ». On comprend enfin le pourquoi de villas tristes, de braves garçons d’un pensionnat, de paniers à salades en pleine nuit, et surtout, on mesure les blessures de l’abandon du père, de la mort du frère, Rudy, qui marque chaque roman au fer rouge. « J’écris ces pages comme on rédige un constat, » précise Modiano. En refermant ce récit, le mystère règne toujours. Mais n’est-ce pas là tout le charme et tout le talent d’un de nos plus grands romanciers contemporains ?

[yansored]

http://permanent.nouvelobs.com/conseils/livres/obs/2094_95/doss2094_95_114.htmlarticle interessant dans l'OBS

[clarabelle]

Ayé ! je l'ai lu !!!
J'avais le pressentiment de connaître davantage d'oeuvres écrites par Modiano avant d'attaquer ses fameuses mémoires, publiées sous le nom d' "Un pedigree". J'aurais dû ! Je regrette un peu car certaines subtilités auraient glissé sur moi comme l'eau claire !.. Hélas, j'y reviendrai lorsque je serai plus calée en la matière ! A part "Dora Bruder", je n'ai pas encore lu d'autres Modiano ! La honte...Donc, "Un pedigree" au démarrage déconcerte car l'auteur se contente franchement de rédiger un long listing de noms, autant de fleurons superbement inconnus désormais, mais faisant partie de ce microcosme de célébrités de l'époque des années 40 ! Les jeunes années des parents Modiano, un père magouilleur et une mère actrice égoïste. Un mauvais départ pour l'enfant Patrick, vite confié dans des pensionnats, ou à des relations à droite, à gauche. Des rendez-vous éclairs avec un père dans des cafés, des allusions à des trafics louches, des devoirs dans les bureaux des directeurs de théâtre, des rues de Paris qui se gagnent et se perdent... Franchement l'enfance de Modiano n'a rien, strictement rien, de reluisante. Sans doute l'homme a su tirer une matière pour écrire ses romans, on devine rien qu'aux titres : La ronde de nuit, De si braves garçons, Quartier perdu, Dimanches d'Août, Un cirque passe, etc...Mais ce qu'il y a de très complexe dans ce livre, c'est l'effet mitraillette : une succession de noms, d'événements, de lieux, de rencontres, mise à la chaîne, sans transition, sans logique. Juste une volonté de l'auteur de se débarrasser de tout ça, au lieu de fournir un travail d'intropection - chose qu'il abhorre. Certaines scènes, marquantes, sont jetées en pâture au lecteur avide de détails, mais il n'en sera rien ! On ne s'attarde jamais avec Modiano : la mort du frère, la police qui l'embarque dans un panier à salade, les fâcheries, les bouderies, les quémandes muettes pour un peu d'estime vers sa mère, rien !.. L'auteur tait ses regrets, à peine les esquive-t-il, il met en parenthèse ses rancoeurs et jamais n'en vient à rendre des comptes !C'est un livre pudique, une décharge de trop-plein, des sentiments confus, une volonté de ne plus se sentir sur le qui-vive, d'être léger. Un livre pour les inconditionnels de l'auteur !

[yansored]

[Val]

J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les événements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence - ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie.

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Sans intérêt. Voilà ce que j’ai pensé tout au long de cette lecture, qui heureusement est très courte.

Patrick Modiano commence son livre pas une succession de noms et de dates, comme s’il voulait nous faire un arbre généalogique. Pénible à lire je trouve.

Il nous raconte par la suite une vingtaine d’années de sa vie, ses parents divorcés, sa mère qui est bien plus intéressée par sa petite personne que par son fils, son père qui semble plus proche de lui, mais se remarie avec une femme qui déteste Patrick.

Bref, je me suis ennuyée mais d’une force !! J’ai carrément lu, je l’avoue en diagonale, quand je n’ai pas tout simplement tourné les pages en ne lisant qu’un mot ou deux par-ci par-là.

[Kettricken]

Ahhhhhhhh quelqu'un qui pense comme moi. Insipide, ennuyeux, plat. Mais il y a pire : lit La Petite Bijou et la tu connaitra le véritable ininterêt de l'art de Modiano