Posté le: Jeu Fév 17, 2005 10:54 am Sujet du message: L'arrière saison - Philippe Besson
Je pensais qu'un post existait déjà... mais non !
C'était donc ça !.. En avoir tant entendu parler et l'ayant enfin lu, j'ai l'impression d'avoir désacralisé "L'arrière-saison". Etrange impression ! Je pense avoir idéalisé ce livre, j'ai appris à beaucoup apprécier l'auteur en lisant son premier et dernier roman et donc c'était couru d'avance que j'allais fondre de plaisir dans ce troisième livre ! Je n'ose pas dire si j'ai aimé, un peu, beaucoup, moyen. Le ton général, cultivé volontairement par Besson, est très amer. Les personnages sont des êtres déçus, blessés, qui ressassent mentalement des chagrins passés et la déconfiture toujours présente. En voyant le tableau de Hooper, Besson a laissé vagabonder son esprit pour créer une histoire autour de la femme en robe rouge, de l'homme au complet sombre et du barman. Louise Cooper, auteur de pièces de théâtre reconnu, est le personnage que j'ai essentiellement apprécié ! Cette femme se veut blasée et forte, elle vit une liaison avec un homme marié, Norman, qu'elle attend ce soir-là dans ce bar de Chez Phillies, "son repère et son repaire" dit-elle. Mais au lieu de son amant, arrive Stephen Townsend, l'amant du passé, celui qu'elle a aimé follement pendant cinq ans, qui l'a quittée pour une autre, et qui revient après cinq autres années. Que veut-il ? pourquoi est-il là ? les douleurs du passé sont-elles effacées ? réglements de compte à l'horizon ? Non, à l'horizon, on observe le soleil qui se couche, les derniers jours de l'été, cette arrière-saison qui s'étire sur Cape Cod, perçant les coeurs et les âmes...
Observateur silencieux de ces retrouvailles, le barman, Ben, est le juge impartial, tout aussi nostalgique d'un passé à jamais perdu. Car c'est souvent le lien des trois personnages, l'amertume d'un passé qui s'est enfui, qui laisse des traces sur les corps, les visages de chacun. A 35 ans, ils sont rendus aigris, ne s'excusent pas du mal fait mais regrettent juste d'avoir été engloutis par le sablier du temps.
Un roman, donc, assez implacable, sensible et très amer. Des personnages soudainement réels, touchants et agaçants. L'auteur a réussi un joli coup, qui peine toutefois à séduire complétement, l'âpreté du roman étant un point très délicat.Julliard, 190 pages.
Sortie en poche chez Folio.
Posté le: Jeu Fév 17, 2005 12:28 pm Sujet du message:
Ah bon, je n'ai pas lu "un garçon d'italie", quand je l'avais commencé à sa sortie je l'avais mis de côté car le début me plaisait moyen, moyen... Je le reprendrai plus tard !
Posté le: Jeu Fév 17, 2005 4:15 pm Sujet du message:
Bien qu'ayant adoré ce livre, je ne trouve pas les mots pour en parler comme il le mérite... Disons que c'est un livre qui vous enveloppe dans son intimité : pendant sa lecture vous êtes dans ce bar (sous forme de petite souris éventuellement!), le soir arrive, et les personnages s'animent... Ils sont touchants dans leurs paroles, leurs silences, leurs hésitations,... Philippe Besson nous les montre dans toute leur humanité grâce à une plume sensible ; l'auteur excelle dans l'art du non-dit, de l'émotion. Le livre se lit très facilement mais il nous fait également réfléchir : l'écriture est légère mais le fond est profond. Besson est un fin psychologue et son portrait de Louise d'une grande justesse.
Ce livre a laissé son empreinte dans mon esprit et dans mon cœur…
/ moi, "Un garçon d'Italie", je l'ai trouvé très bof ... / _________________ http://www.thetoietlis.com
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