La Forêt d'Envers-Monde - Thomas Burnett Swann

[Anonyme]

La Forêt d’Envers-Monde, Thomas Burnett Swann



Le résumé :
Ce livre, de la collection folio SF, présente en fait trois récits :
- La forêt d’Envers-Monde
- Les Dieux demeurent (le plus long)
- Le Peintre (le plus court : quelques pages)

La forêt d’Envers-Monde raconte l’histoire de Deidre, une jeune femme, écrivain et invalide, qui, alors qu’elle se rendait chez sa tante pour s’éloigner de Londres et surtout de la peste qui y sévissait, pénètre d’abord par hasard, puis par nécessité, dans une mystérieuse forêt que tous les gens raisonnables évitent et fuient. Elle est accompagnée de Dylan, un jeune et séduisant marin qui a troqué son bateau contre un cabriolet attelé de deux chevaux un peu récalcitrants. Dans cette forêt qui n’est décidément pas comme les autres, le couple fera de bien étranges rencontres et leur chemin sera semé d’embûches. En sortiront-ils ?

Les Dieux demeurent raconte l’histoire de Dylan, un jeune Roane nanti de branchies et de pieds palmés, abandonné alors qu’il était enfant sur une plage, et de Nod, un mystérieux jeune garçon, découvert dans un champ de blé à l’âge de 5 ans et élevé par un couple de chrétiens. Ces deux jeunes gens vont se rencontrer alors qu’ils ont respectivement 17 et 15 ans et découvrir le monde des dieux anciens, qui vivent encore dans les profondeurs des forêts et des terres, malgré le christianisme.

Le Peintre raconte un épisode de la vie de Jérôme Bosch, revu et corrigé par l’auteur.



Mon opinion :
Alors, j’ai adoré.
Au début, le style de l’auteur peut nous décontenancer car il ne se veut pas du tout didactique, et il part du principe que le lecteur connaît les dieux anciens, païens et il ne se donne pas la peine d’expliquer qui est qui….C’est ainsi que l’on découvre des divinités mystérieuses et oubliées comme la Genita Mana, une déesse pour le moins cruelle et irascible, ou les Cavales de la nuit, d’obscures et redoutables juments pourvues de nageoires, ou encore Cerbère, le chien de l’enfer ou beaucoup d’autres divinités du blé, de la mer, de la nature, connues ou oubliées. Il arrive même un moment où l’on abandonne l’idée de se précipiter sur un dictionnaire et où l’on accepte, tout simplement, de côtoyer ces dieux plus ou moins familiers. C’est d’ailleurs la seule manière de procéder si l’on veut comprendre l’histoire ou plutôt les trois histoires, et je soupçonne l’auteur de vouloir que le lecteur s’habitue à cette mythologie incroyable et l’accepte comme élément du paysage quotidien.
Car Swann fait revivre ces dieux traqués et niés par le christianisme et il nous les rend tout simplement sympathiques. Mais il fait vivre aussi des humains (le sont-ils vraiment ?) sympathiques et touchants que l’on se plaît à accompagner tout au long de ces trois récits.

La forêt d’Envers-Monde plaira à ceux qui aiment les forêts mystérieuses et peuplées de créatures étranges. Il se dégage de cette histoire une magie liée aux arbres, aux créatures parfois aberrantes.
Cela fait un tout petit peu penser à la forêt des Mythagos, mais c’est beaucoup plus simple et plus rapide à lire. Plus poétique aussi.
Les Dieux demeurent plaira à ceux qui n’ont pas peur de se perdre dans les histoires bucoliques et parfois coquines : imaginez un peu ! On assiste à une véritable orgie ! Mais je vous rassure : aucune touche de vulgarité dans cette histoire, bien au contraire. De la poésie avant toute chose.
Le Peintre plaira à ceux qui apprécient…les histoires un peu folles et les explications peu rationnelles.

Mais il vous faudra garder l'esprit ouvert et accepter...l'inexplicable.

[Lisbeï]

Belle critique, Camille ! Je me rends compte en te lisant que j'ai complètement oublié ce livre , il est vraiment temps que je le relise ! J'avais bien aimé aussi les autres livres de cet auteur très particulier.
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Même le soleil se couche.

[Crazy]

Je prends note
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Crazy
Modératrice et Dictatrice Adjointe
Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman

[Erestor]

Ce livre me semble très intéressant. La description que tu en fais et ce que j'ai pus trouvé sur le sujet sur le net me donne réellement le goût de l'acheter.

J'ai adoré La forêt des Mythagos de Robert Holdstock. Il y a donc de bonne chance que j'aime celui-ci.

-Erestor

[Laria]

Je note également.
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Mille et un mondes

[carabas]

Lu et bien aimé. J'ai aimé cette forêt mystérieuse peuplée de créatures inquiétantes. Le seul point que je reproche à Swann est toujours le même : cette volonté d'exhiber la sexualité libérée et libératrice. Je me doute que ça tient à l'époque, mais ça a vraiment mal vieilli. Cela dit, c'est moins présent que dans les autres oeuvre de Swann que j'ai pu lire.

Spoiler: Le passage de l'orgie avec la tante est surtout grotesque.

"Les Dieux demeurent" est pas mal mais un peu schématique.

"Le Peintre" est un peu déroutant.

Belle découverte. Je vais continuer à lire cet auteur.
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Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".