clarabelle
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Posté le: Mar Aoû 30, 2005 11:23 am Sujet du message: Un instant d'abandon - Philippe Besson |
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Un homme rentre au bercail, dans son village au bord des falaises, en Cornouailles. A Falmouth, la grisaille est constamment dans le ciel, mais aussi chez ses habitants. Ces derniers ne pardonnent pas qu'un des leurs se fasse remarquer, comme le cas de Thomas Sheppard. L'homme est de retour au pays, mais sous le coup de l'opprobre. Tom est désormais "un monstre" aux yeux de tous - il a tué son fils. Cinq années de prison n'ont pas lavé la haine des habitants de Falmouth - on lui en veut. Et celui-ci exacerbe le ressentiment en revenant au village - inadmissible ! Dans ce coin où les visages sont fermés, les femmes interdites au bistro, les hommes perdus en mer, "où rien ne se dit et tout se sait"... Tom a toutefois le sentiment d'être libre à Falmouth, bien que sous la coupe du bannissement. Par deux fois, il va se confesser : à deux autres exilés, deux âmes en peine. L'un va recevoir toute la vérité sur la disparition de son fils, l'autre va comprendre pourquoi il est rentré au 325, Melville Road.
Honnêtement, je ne pense pas que ce dernier né de Philippe Besson soit du grand cru ! Pourtant le début est prometteur et tient le lecteur agrippé, fasciné par cette ambiance morne qui règne à Falmouth. Le cadre est bien planté, les embruns, les falaises, l'isolement et le sentiment de non-retour sont très palpables. Et pourtant, l'auteur dérape en cours de route, la fin est flottante. Le glauque doit être associé à une certaine "poésie" pour être accepté, et là il n'y a que de la rigueur, de la violence. Le personnage de Tom Sheppard s'enterre et campe sur des positions que je trouve inexcusables. Et à trop les ressasser, je m'énerve presque contre ces petitesses qui ont ponctué le discours du pseudo repenti ! Trop facile... Bref, j'ai récemment lu une remarque sur Philippe Besson, devenu un peu trop fécond aux cours des dernière rentrées. La multiplication ne garantie pas la qualité, c'est à surveiller ! Et ce nouveau roman en est un preuve : la fin est bâclée. |
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