L'Agneau - François Mauriac

[Anonyme]

Le résumé :
Le jeune Xavier Dartigelongue est dans le train qui l’emporte vers son destin : il doit entrer au séminaire pour devenir prêtre. Mais dans le train, il fait la connaissance du très sulfureux Jean de Mirbel. Ce dernier vient juste de dire adieu à son épouse, sur le quai de la gare. Ils vont certainement divorcer.
Quand Jean de Mirbel apprend que Xavier se destine à la prêtrise, ses vieux démons lui dictent un diabolique projet : il va s’efforcer de détourner Xavier de son chemin tout tracé, l’obligeant, par un astucieux chantage affectif, à le suivre, arguant que seul Xavier a le pouvoir de le sauver.
Xavier est une âme pure, et sa seule faiblesse est justement cet état de pureté et son désir de sauver les gens d’eux-mêmes. Il suit Jean de Mirbel, abandonnant le chemin du séminaire.
A Larjuzon, la demeure des de Mirbel, Xavier trouve une bien étrange famille : l’épouse, Michèle, désespérée par le départ de Jean, Roland, un petit garçon de dix ans, que les de Mirbel ont fait venir chez eux par caprice, et qu’ils se proposent de « rendre » à l’assistance publique, Brigitte Pian, la Pharisienne, une vieille femme qui se croit une sainte, mais qui est la pire des égoïstes, Dominique, sa jeune secrétaire, et même un vieux curé qui considère son sacerdoce comme « un métier ».
Tous ces gens sont « perdus », au sens religieux du terme, et Xavier n’a qu’un désir : les sauver.
Mais Xavier va devenir l'objet de toutes les concupiscences...

Ce que j’en ai pensé :
D’abord, il faut le dire, ce roman est un chef d’œuvre. C’est même sans doute l’un des meilleurs romans de François Mauriac. C’est une suite à un autre grand roman de l’auteur : La Pharisienne. On retrouve ainsi les mêmes personnages : Jean, Michèle, Brigitte Pian. Mais on peut lire l’Agneau sans avoir lu la Pharisienne.
Un grand roman, mais un roman très sombre, très noir. Un roman qui vous interpelle et dont on sort différent, que l’on soit chrétien ou pas.
Il ne faut pas oublier que Mauriac est cet écrivain qui disait « Je ne suis pas un romancier catholique, je suis un catholique qui écrit des romans. » Donc, oui, le problème du Mal, de la Grâce, est au centre du roman. Mauriac nous présente comme souvent des monstres, des personnages qui ont une âme très noire, du moins pour Jean de Mirbel et pour Brigitte Pian, et qui ont quand même, de son point de vue de catholique, le droit d’être sauvés. Sauvés, au sens chrétien du terme, c'est-à-dire du point de vue de l’âme. Et Xavier est l’Agneau. Et quand on sait que l’Agneau, dans la bible, représente le Sauveur, Celui qui a été librement sacrifié pour que les hommes soient sauvés, on comprend que le jeune Xavier Dartigelongue va jouer une partie décisive. Sauf que lui ne joue pas….


Petit plus:
J'ai acheté le roman dans la collection flammarion, mais dans ce qu'ils appellent "vieux fond". Et j'ai eu la surprise de recevoir un roman dont il fallait couper les pages...Je ne sais pas si vous avez déjà fait cette expérience. C'est drôle et cela a un curieux parfum venu du passé, d'autant que le papier, la mise en page, la police, l'odeur du livre, tout, ressemble à un roman des années 50.

[Lisbeï]

Mmmm, je me demande si ce serait lisible pour moi qui n'ai pas plus de foi que mes chats ...

Et pour la "découpe" des pages, oui, ça m'est déjà arrivé, mais il y a fort longtemps, et c'était pour moi davantage un inconvénient qu'autre chose !
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Même le soleil se couche.

[Elly]

Je me pose un peu la même question que Lisbeï, parce que ma culture religieuse est assez faible.

[Anonyme]

Ah mais non! Ne vous laissez pas impressionner par le côté religieux de ce roman!
Il peut être lu juste comme un roman à suspense car quand Xavier arrive dans la famille de Jean de Mirbel, il se passe suffisamment de choses pour qu'on se demande comment ça va évoluer, et la fin suscite des questions.
Bon, bien sûr, il est question de Dieu, de la foi, mais ce n'est "pesant" que dans le 1er chapitre.
Ceci dit, Mauriac, donne quand même plus dans le genre roman psychologique que dans le roman d'aventures....Mais c'est un écrivain que j'adore: sa galerie de personnages monstrueux me fascine.

[Crazy]

C'est vraiment un classique, ou c'est juste l'auteur qui est "classique" ?

J'hésite à le bouger en Franco...
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Crazy
Modératrice et Dictatrice Adjointe
Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman

[Anonyme]

Bah tout dépend de ce que l'on entend par "classique"...
Si ça veut dire: vieux bouquin qui ne se lit que par obligation, oui, c'est un classique pour beaucoup de gens....
Si "classique" veut dire: bouquin que tout le monde doit lire dans sa vie et que l'on impose à l'école...Alors, non, ce n'est pas vraiment un classique car chez Mauriac, le roman "classique", c'est Thérèse Desqueyroux et là, oui, il est étudié à l'école....

[Crazy]

Franco, donc
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