Les Frères Karamazov - Dostoïevski

[aurele]

J'ai lu ce roman dans la traduction réputée d'André Markowicz publiée chez Actes Sud en poche dans la collection Babel. C'est la première oeuvre que j'ai lu de cet auteur majeur de la littérature russe et mondiale. J'ai tout simplement adoré et j'ai été fasciné par les personnages dont la psychologie est très travaillée. Il m'a fallu un peu plus de deux ans pour lire les deux tomes. J'avais des lectures obligatoires dans le cadre de mes études et je faisais des lectures en parallèle également qui n'avaient pas forcément de lien avec mes études.

Evidemment, l'aspect métaphysique de l'oeuvre est complexe et je n'ai pas tout compris. Il y a tout pour moi dans ce roman et aimant les personnages torturés ou en tout cas qui ne sont pas lisses, j'ai été servi, en particulier avec Mitia, le frère le plus intriguant et le plus tourmenté. Sa passion le consume totalement et c'est ce qui m'a touché profondément. Aliocha est immédiatement attachant, touchant par sa sensibilité. Ivan est un personnage plus effacé mais dans le deuxième tome correspondant aux parties III et IV ainsi qu'à l'épilogue du roman, il prend de l'ampleur. Ses confrontations avec Smerdiakov sont des passages passionnants. Le valet justement est un personnage qui contrairement aux trois autres n'a rien pour susciter la compassion ou l'amour du lecteur. Il est très intriguant et on peut comprendre néanmoins ses actes tout en ne les cautionnant pas. Il est fourbe. Fiodor Pavlovitch, le père est un personnage de la pire espèce, sans morale. Les figures féminines sont toutes plus ou moins hystériques, ce qui est peut être une forme de banalité. Néanmoins, il n'en demeure pas moins que Grouchenka en particulier est une figure féminine fascinante. Katia, sa rivale l'est moins. Là, je n'ai parlé que des personnages principaux car il y en a d'autres évidemment.

Ce roman est évidemment philosophique, psychologique et incorpore des ingrédients policiers, sentimentaux et même fantastiques. Ce mélange est extraordinaire. Le style de l'auteur rendu à ma connaissance de manière remarquable par le traducteur d'après les échos que j'ai eu est à la fois flamboyant et âpre en même temps. Pour moi, dans les thématiques et l'écriture, il y a du Hugo, c'est frappant si on a lu Les Misérables puisque la misère sociale est également une thématique des Frères Karamazov. Rien ne dit néanmoins que ceux qui aiment Hugo accrocheront à ce roman très dense et complexe. En tout cas, c'est un chef d'oeuvre littéraire. C'est une de mes expériences littéraires les plus passionnantes à ce jour en tant que lecteur.

[krys]

je l'ai lu avec passion aussi, malgré la difficulté que j'ai eue à me repérer dans les patronymes russes... pour ça, la lecture de Hugo est plus aisée ^^
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Fantasy can become reality (Stratovarius).

[Turb]

Comme tous les Dostoïevski, la finesse et la puissance du livre suffisent à captiver. C'est souvent comme ça les romans russes (et particulièrement les siens) : ils exposent les réflexions de l'auteur en s'appuyant sur une histoire et des êtres psychologiques à la fois archétypaux et originaux, criants de vérité.

Je lui préfère cependant largement L'Idiot, mais ce dernier roman est tellement admirable que j'ai peur de ne pas trouver les mots.
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En cours de lecture : Le Mythe de Sisyphe, d'Albert Camus

[carabas]

Lu cet été. C'est un roman total, qui mène une réflexion sur l'homme, la morale, la psychologie, la philosophie... C'est puissant.
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Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".