Un appartement à New York - Jane Smiley

[yansored]

Il a les ingrédients d'un roman policier (meurtres et suspense), le goût d'un roman policier (milieu urbain noir et désespéré), mais ce n'est pas un roman policier. Les crimes qui ouvrent ce récit sonnent la fin d'une époque pour cette bande d'ex-hippies qui aimaient jouer de la musique en sniffant de la coke, qui ne vivaient pas tout à fait en communauté mais possédaient les clés de leurs appartements respectifs. Troisième roman de Jane Smiley à être traduit en français, Un appartement à New York se déroule, comme son titre l'indique, dans la cité américaine. Non seulement la romancière sait ficeler une intrigue, faire vivre des personnages, mais elle excelle surtout à décrire ces petits riens qui permettent de respirer l'odeur d'une ville, d'en sentir l'atmosphère.
Alice, l'héroïne, appartient donc à cette bande en voie de disparition. Alors qu'elle venait arroser leurs plantes parce qu'elle les croyait absents, elle a trouvé les corps de Craig et de Dennis, tués d'une balle dans la tête. Ils fricotaient avec des trafiquants d'héroïne, auxquels ils devaient des milliers de dollars. Est-ce pour cela qu'ils ont été assassinés? Ou parce que Craig avait piqué la femme de Noah, autre membre de l'équipe? Alice, qui n'aime rien tant que de rester tranquille à bouquiner au lit ou d'accomplir avec méthode et application son travail de bibliothécaire, se retrouve malgré elle au centre du cyclone. Elle doit aussi soutenir Susan, veuve de Dennis, même si celle-ci semble peu atteinte par la mort des deux hommes. Et donner le change à son séduisant voisin qui ignore tout des événements.
Un étonnant roman dont la chute est à la fois annoncée et inattendue. Un livre sur lequel pèse la personnalité ambiguë d'Alice, qui se laisse ballotter par la vie tout en constituant un solide point d'ancrage pour tous ses amis. Ce drame la fera sortir de sa coquille et lui montrera, paradoxalement, qu'il ne faut pas avoir peur de vivre
Mon avis : un livre excellent, assez inclassable, qu'on lit d'une traite, même si le personnage d'Alice et parfois très agaçant ! Il y a une scène au milieu du livre qui est effrayante, et dont le suspense est digne d'un Hitchcock...

[Val]

Tu veux que je te dis Yansor ? J'ai lu ce bouquin il n'y a pas si longtemps mais je ne me souviens plus vraiment de ce que j'ai ressenti. Ce ne devait donc pas être fracassant du moins en ce qui me concerne.Je me souviens de beaucoup de sentiments plutôt complexe, l'amitié, l'amour, lorsque ce ne sont pas les deux mélanger. Des sentiments exacerbés je dirais. Et Alice que j'ai eu parfois envie de secouer. J'ai aimé ce livre, je ne veux pas dire le contraire, mais maintenant que le temps est passé, je me rend compte que je l'ai moins aimé que ce que je pensais.Heu..... :zinzin2: chui claire là ? Val

[CeNedra]

Très clair.
en tout cas pour moi
en effet ces derniers temps je me suis rendue compte que certains livres que j'avais dévoré ne me laissait pas un souvenir grandiose, alors que d'autres sur lequel je me souviens avoir peiné me plaisent bien plus a posteriori

_________________

[Alice]

Le personnage d'Alice ne m'a pas trop agacé mais je pensais qu'elle était plus âgée. On a l'impression qu'elle a connu bcp d'événements avec le groupe, l'époque avant New-York... C'est un livre que j'ai englouti! L'histoire n'ait rien d'exceptionnel, il faut plus le lire comme une galerie de portraits de jeunes gens vivant à New-York. Les sentiments sont très bien dépeints. Bon les personnages ne sont pas tous très intéressants mais je me suis attachée à celui d'Alice ou même à celui de Susan. Cette lecture m'a donné envie de lire le livre pour lequel elle a reçu le prix Pulitzer en 1992, à savoir, L'exploitation.