Le Puisatier des Abîmes - Bernard Tirtiaux

Athelior

L'histoire se déroule dans une époque proche de la notre, dans un monde envahi par la pollution qui est prêt à rendre son dernier souffle. C'est dans ce climat alarmant qu'Alexandre Carvagnac propose une idée pour régler ce problème qui pourrait bien mener l'humanité à sa perte.

Aidé par le richissime Tadeusz Nielsen dans son entreprise, celui qu'on appelle le Tigre commence son immense projet d'épuration. Il voudrait enfouir les déchets toxiques dans les cavités magmatiques de la lithosphère et s'atèle dors et déjà au creusement de puits vertigineux.

Au grand étonnement de tous, l'idée se concrétise et est couronnée de succès. Mais Borganov, un homme politique important, ne le voit pas ainsi et s'approprie la réussite du projet en enfermant Alexandre Carvagnac et sa femme en prison à la suite d'un procès peu démocratique.

Seul Tadeusz Nielsen pourrait encore porter le flambeau de l'entreprise en attendant la libération des Carvagnac, mais celui-ci vient de mourir. Cachant ce décès, le groupe financier de Nielsen demande à Antonin Carvagnac, le fils d'Alexandre, de redonner vie au personnage à l'aide de séquences trafiquées offertes aux médias à intervalles réguliers. Malgré la paralysie de ses jambes, celui-ci prend cette lourde responsabilité et c'est d'ailleurs à travers lui et par son journal intime que sera vue toute l'histoire. Car les élections approchent et Borganov est prêt à tout pour être réélu...

Mon avis : Attention, chef-d'oeuvre! *Very Happy*

Loin des oeuvres de science-fiction conventionnelles, Bernard Tirtiaux nous offre ici un véritable cadeau de bonheur littéraire. Une histoire prenante, émouvante et qui pousse à la réflexion ; le tout enrobé d'un style d'écriture incroyablement beau.

Du début jusqu'à la fin, j'ai été transporté par ce récit qui mérite sans aucun doutes d'être recommandé!

Je ne résiste pas à l'envie de vous proposer un court extrait *Smile*

:

"Je fus au centre d'une soirée inoubliable placée sous le signe non astrologique de la prévenance et de la douceur. J'ai dessiné l'air ravi de Norman, engrangé l'enchantement de sa mère, je me suis rattaché par mille filins invisibles à cet amour d'enfance que je croyais perdu.

Quand ce fut l'heure de nous quitter et qu'Esther me ramena jusqu'à ma voiture, j'ai ébréché le charme de cette journée en me vidant d'un regret.

- Si le ciel m'avait gâté d'avantage...
Elle ne me laissa pas le temps de m'apitoyer sur moi-même.
- Il y a la beauté des cèdres, me dit-elle, mais il y a aussi la beauté des oliviers.

J'ai reconnu la patte du prince, j'ai reçu le plus tendre bouquet de ma vie dans cette floraison de mots. Ils ont fait de mon retour une fête. Je les écris dans mon journal comme ils m'ont été donnés, sans les fausser ni les travestir. Ils m'ont atteint si profondément que je n'ai pas eu mon réflexe coutumier de les engluer de cynisme.

J'ai oublié, ce soir-là, les racines informes et infirmes, l'écorce tortueuse de l'arbre pour n'être plus que la sève ascendante, fluide, en route perlée jusqu'au plus lointain bourgeon de la branche."

Amicalement,
Athelior
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Sauvez un arbre, mangez un castor!