Stephen Bellanger est un psychologue criminologue travaillant pour Interpol, chargé d'analyser des dossiers de crimes en série pour effectuer des recoupements. C'est ainsi qu'il tombe sur ce que faute de mieux il va appeler le dossier Ann X.
"Jeune femme sans type défini utilisant une arme blanche ou détournant de sa fonction usuelle un objet quelconque, réagissant à ce qu'elle considère comme une agression à connotation sexuelle ou à une atteinte à sa liberté. L'acte violent est toujours spontané, bref et extrêmement performant. Elle disparaît ensuite sans laisser de trace. Personne n'est capable d'en faire une description précise, il n'y a jamais ni empreinte, ni cheveu et aucun enregistrement audio ou vidéo exploitable."
Voilà Stephen engagé dans une traque de la jeune tueuse en série. Mais le dossier regorge de lacunes et d'incohérences, qui cachent l'implication de diverses agences de renseignement peu recommandables. Et plus il se rapproche d'Ann X, plus Stephen doute...
L'auteur, Ayerdhal, est plus connu pour ses romans de SF. Il se lance ici dans le thriller psychologique, bien que matiné d'une légère touche SF si on prend en compte les capacités d'Ann X. Il avoue lui-même avoir emprunté l'idée de la transparence à Roland C. Wagner (dans "Les futurs mystères de Paris").
On retrouve des éléments familiers à Ayerdhal : les personnages, diaboliquement intelligents, se cherchent et s'empêtrent dans de multiples considérations psychologiques ; la super-tueuse Ann X m'a tout de suite fait penser à Elya Nahm, la cybione (dans la tétralogie du même nom).
Et surtout, le style est très particulier, "prétentieux" comme je l'ai récemment entendu dire : Des phrases sans verbe, mais à rallonge, qui ne disent jamais les choses directement mais abusent de périphrases subtiles. Par exemple : "Un ailleurs dont Stephen est persuadé qu'il regroupe cinquante Etats symbolisés par autant d'étoiles dans le coin supérieur gauche et bleu d'un drapeau rayé rouge et blanc". Là, c'est encore assez facile à traduire, mais quand on commence à parler de psychologie par exemple, y'a intérêt à s'accrocher. Les dialogues eux sont toujours composés de phrases assez courtes et parfois nébuleuses, les personnages se comprennent à demi-mot, charge au lecteur de deviner les sous-entendus... D'ailleurs, j'aime beaucoup Ayerdhal, mais je ne lis qu'à tête reposée, jamais pour me détendre, c'est trop compliqué !
J'ai eu un peu de mal à accrocher à ce livre au début (rebutée par la classification polar, probablement), mais ça a fini par venir. C'est sans grande surprise, du Ayerdhal tout craché pour amateurs, pas le meilleur de mon point de vue mais il m'a quand même tenu en haleine. A lire s'il vous tombe sous la main, mais sans faire trop d'efforts pour tomber dessus.
Posté le: Ven Juin 15, 2007 1:50 pm Sujet du message:
Je viens de le finir. J'ai bien aimé, même si le dernier gros tiers m'a trop rappelé La Bohême et l'Ivraie et sa Naïs (sans parler de La Mante de Chronique d'un rêve enclavé), perdant pour le coup beaucoup de sa spécificité et de son charme pour se couler dans le "Moule Ayerdhal", ou, au risque de dire une connerie, la femme est l'épée, et l'homme la coupe.
J'ai eu aussi la bizarre impression pendant une grosse partie du bouquin que le livre constituait une espèce d'anti-Racines du Mal (de Maurice G. Dantec) dans l'esprit, tout en m'en évoquant certains aspects. _________________ « Et aussi, je me rappelle,
D’un ange, les ailes. »
Caleb SHOLMES, L dans Le Traducteur Hellène.
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