Conan - Robert E. Howard

[L]

C'est au milieu des cliquetis d'armes, des cris de rage et d'agonie, sur un champs de bataille loin au nord, au sein d'une tribue de Cimmérie, que naquit celui qui au travers des âges laissera une empreinte indélibile sur l'ère hyborienne, celui qui de la condition d'esclave passera à celle de Roi: Conan
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Aaah, Conan.... une icône avant tout, un être mythique qui a largement dépassé sa condition de "héros" littéraire. Il représente aujourd'hui le barbare dans ce qu'il a de plus bestial, de plus violent: désigné comme tout étranger au peuple romain et grec, le terme du barbare est aujourd'hui imprégné d'un Cimmérien en pagne que la férocité lie au sang.
Conan est devenu un symbole de brutalité, et un personnage comme seule l'héroic-fantasy pouvait en faire naître.
On retrouva le héros dans les comics, les films (dont l'indétrônable Conan le barbare de John Milius avec mister univers (et le score magnifique de Poledouris)), les jeux-vidéos (dont d'ailleurs, un MMORPG sort en octobre, basé sur l'univers de Howard), preuve que la source n'est pas encore tarie.

1906-1936. C'est relativement court pour une vie d'Homme, mais ce furent les dates de Robert Ervin Howard, qui après 30 années passées essentiellement au Texas, se suicida. Ecrivain prolifique (qui entretenait des correspondances avec Clark Ashton Smith et H. P. Lovecraft) s'essayant à divers genres et ayant attrait aux personnages principaux "plus qu'humains" (King Kull, Cormac Mac Art, Bran Mak Morn,etc), c'est au travers de ses oeuvres touchant à la fantasy que son aura s'amplifiera, jusqu'à ce que naisse dans les années 30 celui qui le hissera à la reconnaissance mondiale: Conan.
Cependant, il faut rendre à César ce qui est à Brutus, et ne pas oublier de mentionner L. Sprague de Camp et Lin Carter qui vont apporter une touche importante à l'oeuvre aujourd'hui connue. Ils ont mis au point, complétés et pastichés (de façon remarquable d'ailleurs) certains des récits aujourd'hui reliés. De plus, après les 8 tomes de la série, ils vont continuer de travailler sur des aventures de Conan sous leurs seuls noms d'auteurs (Tout comme pas mal d'autres écrivains.).
Les aventures de Conan sont regroupées au sein des 8 tomes donc, sous formes de nouvelles qui s'enchaînent chronologiquement. (Conan était à la base édité dans un magazine, Weird Tales)

Les aventures du héros Cimmérien se déroule en une ère imaginaire, l'ère Hyborienne, se situant 12 000 ans avant notre ère, et 8 000 ans après la chute d'Atlantide. La carte du monde dans laquelle il évolue, elle, est en partie imaginaire: Si les contrées, mers, pays et autres Empires portent des noms imaginaires, il est assez facile de reconnaitre la trace d'une certaine réalité "ethno-géographique", dans le sens où les peuples d'Europe, d'Asie et d'Afrique sont disposés de manière "réelle" (les royaumes hyboriens sont l'Europe occidentale; ceux barbares du nord les pays d'Europe du nord, l'Est avec ses steppes, l'Hyrcanie et les terres du Khitai représente l'Asie; et le sud, de Shem jusqu'aux "royaumes noirs", l'Afrique.). Cependant, cela n'enlève rien au pouvoir d'imagination, tant Howard a su greffé Son monde sur ce monde, et lui insufflé une "réalité" propre.
En effet, l'ère hyborienne est sombre et violente: les royaumes, du plus grand au plus petit, sont constamment sur le pied de guerre; les villes comptent leurs lots de vices et corruptions....le danger est partout en son domaine. Et pour corroborer cela, Howard ajoute la touche de surnaturel qui va finir d'en façonner l'ombre. Ainsi, le danger est partout et peut prendre n'importe quelle forme (De la conspiration et le guet-apens à l'araignée géante et la liche millénaire). Oui, ce monde est bien propice à des aventures passionantes, et c'est encore et toujours dans les pas du héros que nous le découvrons. (Même si ce héros ne s'attarde jamais en un même endroit très longtemps.)

Evoluant dans cet univers, les personnages secondaires sont nombreux autour du héros (Princesses, reines, sorciers, prêtres, voleurs, soldats, mercenaires,etc), ennemis, amis (ou compagnon) et maitresses. Cependant, quels qu'ils soient, ces personnages ne seront présent que le temps d'une nouvelle, et c'est parfois dommage de ne pas voir naître une certaine gravitation "sociale" (j'ai réussis à caller le mot dans un avis sur Conan! 'Me reste "fleur" et "chatoyant".) autour du Cimmérien, qui pourrait renvoyer certains échos durant son périple et participer à l'évolution du personnage principal. Mais non, les ennemis sont rarement vivant à la fin, les compagnons ne sont jamais recroisés (exemple (et mini spoil): Nestor, dans la nouvelle La chambre des morts (Conan T.1. Un perso que j'avais bien aimé.) rentre dans l'armée de Turan et Conan part. Mais bientôt, on apprend que Conan s'engage dans l'armée du Turan. Joie, je me dis qu'on va retrouver Nestor!...et non, jamais on ne le reverra.) et les maitresses.....les maitresses...c'est le grand mystère de l'oeuvre. Un peu comme ces bateaux que l'on croit disparu dans les mers des bermudes, les maitresses de Conan sont emportées en fin de nouvelles pour ne plus réapparaitre. J'ai cru, la première fois dans La main de Nergal, que l'amour, ou quelque chose y ressemblant, pourrait naitre dans son coeur d'acier. Mais je fus vite soulagé/déçu (rayer la mention inutile) de voir que notre barbare restait encore et toujours seul face à sa destinée.
Comme on peut s'en douter, la psychologie des personnages, leurs rapports, n'est pas le fort de l'oeuvre. Mais Howard cherche avant tout à nous faire voyager, et y arrive très bien. Même Conan, malgré qu'au fil de ses aventures il évolue temporellement (on commence à le suivre à 16 ans. Là, T.4, il en a 31), reste pratiquement le même, fait d'un seul bloc; il acquiert de l'expérience mais toujours dans ses yeux luit la flamme du barbare nordique de ses débuts.

Et justement, ce qui fait bien la force de Conan, c'est Conan. Un personnage qui ferait aujourd'hui office d'archétype, si ce n'était lui l'exemple premier. Conan est solitaire, endurçi, rustre, bon vivant, belliqueux, renfrogné, profiteur, ambitieux, instinctif, fier, fort et aventurier, il est inébranlable. On suit avec ardeur ses péréginations, le chemin qu'il trace dans sa Destinée à grands coups d'épées. Autant simple voleur que commandant des armées d'un royaume, le personnage créé par Howard est attachant, par sa simplicité, son décalage avec ceux qui l'entoure et par ses exploits.
Humain, il ne semble en avoir que l'apparence (comme la plupart des héros), mais sa force et ses réflexes en font un être inégalable, proche de l'animal, et l'auteur souligne souvent cela quand la danse des épées se lance et que tous les muscles de son corps se bandent: Conan est souvent assimilé au félin, tel le lion, la panthère, le tigre et même le chat.
De plus, l'entrée en scène du héros est constamment le même effet stylistique employé par l'auteur: Conan apparait toujours par rapport à quelqu'un d'autre, et c'est de la vision de ce personnage que suit la description. Une description, d'ailleurs, variant très peu: Un homme plus grand que la moyenne (largement passé 6 pieds), de larges épaules et une poitrine massive, une taille fine, un front large et bas sur lequel retombe une tignasse noire et ébouriffée, la peau halée par le soleil ,et bien sur, ses deux yeux bleus dans lesquels dansent des flammes.
Ainsi, cela peut paraitre assez répétitif de retrouver à chaque fois le même effet et la même description, mais personnellement, cela ne m'a pas dérangé (On trouve aussi des redondances descriptives quand Conan est confronté au surnaturel, et que "ses cheveux se dressent sur sa nuque").

D'ailleurs, le surnaturel lui aussi est présent à chaque épisode et jalonne la vie du guerrier, malheureusement pour lui, car si il ne craint aucun Homme, il n'en n'est pas pareil des forces occultes et des divagations divines. Le bestiaire du surnaturel m'a parfois fait penser à des créatures "lovecraftiennes", bien que souvent ce soit des monstres plus basiques (Animaux géants, morts vivants,..). Mais quelque soit ces entités, le côté héroic-fantasy n'en est que plus éclatant, et de fait, notre contentement aussi.

Enfin, il est temps d'aborder un autre passage obligé de l'oeuvre: le combat. C'est dans ces moments là que l'on se rend bien compte que nous sommes dans un univers sombre et violent. Ca charcle sévère à chaque épisode, et Howard semble prendre un assez bon plaisir à nous immerger dans les batailles, duels ou à plus grande échelle. Ca casse les mailles pour mieux trancher et pénétrer les chairs, ça brise les os, ça fends les crânes, ça coupe les membres, les corps en deux, ça répends les entrailles. Conan passe en mode "berserk" quand le danger rôde, et est surement la première cause de mortalité de l'ère hyborienne. Mais c'est toujours un plaisir de suivre les intenses (et courtes) passes du nordique.

Bref, les fleurs épanouies lors des beaux jours du Printemps c'est sympa, les minces courts d'eaux chatoyants berçés par le doux zéphyr aussi (c'est discrètement callé là), mais par delà les royaumes hyboriens, un héros de légende parcours le monde, et ça aussi, par Crom!, qu'est ce que c'est bon!


[Conan a été réédité, dernièrement, aux éditions J'ai lu en 2001, mais c'est les couvertures de la première édition J'ai lu que je vais afficher (et des J'ai lu-SF-, édition ultérieure mais reprenant les couvertures de Frazetta, à quelques détails prêts. La première édition française est chez Lattès). Cela, non pas car c'est ceux que je possède (même si c'est le cas), mais parce que Frazetta est le dessinateur qui a immortalisé le Cimmérien, et a aussi participé à sa notoriété.]



Conan:Ce premier volume contient sept aventures en tout, dont deux pastiches.
J'ai beaucoup aimé, les histoires variant et la joie de la découverte oppérant. Nous découvrons Conan et une partie du monde qui l'entoure (Zamora principalement et le Turan) . Je fus même étonné de tomber sur une des histoires qui se révéla être une enquête en huis-clos! (Le dieu dans l'urne). Parmis ses aventures, Conan est tour à tour esclave, voleur, mercenaire, soldat puis de nouveau esclave. Les aventures qui m'ont le plus plu furent celle de La chambre des morts (Une limace géante! Jamais je n'aurais pensé à ça comme monstre.), Le rendez-vous des bandits et La cité des crânes (Et la scène héroique des deux hommes combattant avec leurs énormes tronçons de bois.).

Conan le Cimmérien:Surement le volume qui contient le plus d'histoire, avec huit au total, dont trois pastiches.
L'histoire qui m'a le plus déplu et celle que j'ai le plus aimé, jusqu'à présent, se trouvent dans ce tome. Le dieu maculé de sang fut celle que j'ai peu appréciée, mais cela surtout dû à une fin que j'ai trouvé vraiment pauvre. A côté de cela, La fille du géant du gel est une des plus courtes histoires, mais la plus oniriques que j'ai lu. J'ai énormément aimé, et l'ai perçu, un peu comme Le dieu dans l'urne du volume précédent, assez à part. Sinon j'ai beaucoup aimé Le groin dans les ténèbres, et surtout, celle qui reste pour le moment mon aventure favorite, La reine de la côte noire. Histoire passionnante où Conan rencontre à la fois l'amour et l'horreur. (C'est un de srares moments où Conan ne semble pas totalement maître de son Destin; et j'ai ressentis des éléments Lovecraftiens dans le monstre qui hante la cité abandonnée.)
De plus, on voyage énormément à travers le monde: Hyrkania et même les régions lointaines du Khitai, la Cimmérie natale du héros, les royaumes noirs et celui de Kush plus au nord. Conan est soldat, flibustier, et notamment, chef de tribue.

Conan le flibustier: Cinq aventures pour ce tome, dont aucun pastiche.
A travers ce volume, où Conan accède notamment à la fonction de commendant des armées d'un royaume, transparait son intelligence tactique et, au détour d'une phrase, sa grande ambition. C'est justement une des histoires que j'ai le plus aimé dans ce volume, celle du Colosse noir, où j'y ai parfois décelé un arrière goût de bataille des thermopyles. L'autre qui m'enchanta fut Une sorcière viendra au monde!, où Conan subit les pires violences, à l'image de l'aventure elle même qui baigne dans ce perpétuel état des choses. (Les exactions de Salomé et de Constantius.)

Conan le vagabond: Quatre aventures dans ce volume dont un pastiche.
Tout d'abord, ce tome va à l'encontre des redondances stylistiques dont je parle dans l'avis. L'arrivée du héros est toujours présentée par l'auteur, il n'est pas systématiquement décrit comme antérieurement, et face au surnaturel, on ne retrouve pas ses faits et gestes habituels. Encore plus fort, un personnage secondaire revient d'une histoire à l'autre! (Olgerd, que Conan rencontre et remplace à la tête des Zuagirs dans Une sorcière viendra au monde!, se retrouve dans Le kriss, dernière histoire de Conan le vagabond!).
Concernant les qualités des aventures, je les trouve en demi-teintes. Sans êtres ennuyantes, elles ne sont pas fantastiques, à part peut être, celle à laquelle j'ai le plus accrochée, Le kriss (à la base, un petit roman), qui nous entraîne en Durjistan, au sud de l'Iranistan, et met en valeur, de manière plus appuyée qu'avant, l'ambition de Conan et l'aura qu'il veut se donner. (Il veut prendre Yanaidar pour en faire le centre de son Empire).
J'ai bien aimé Les ombres de Zamboula et Le diable d'airain, mais trouvant toutefois, pour la première, un manque d'ampleur maléfique de Totrasmek. Dans Larmes noires, le héros Cimmérien va jusqu'à affronter une puissante créature mythologique.
Conan voyage donc dans le sud-est des royaumes hyboriens au cours de ses aventures là et nous fait découvrir une partie du monde que nous ne connaissions pas.

Conan l'aventurier: Quatre aventures dont un pastiche.
Dans ce cinquième volume des aventures de Conan, celui-ci va se voir confronté à des ennemis extrémement puissant. Dans Le peuple du cercle noir, à la tête des tribus afghulis, à l'extrtême sud-est des pays hyboriens, notre héros va être confronté à une des rares choses qu'il craint (un peu), la magie. Mélangeant intrigue politique et vengeance, cette histoire sympathique fait une nouvelle fois la lumière sur "Conan chef". La seconde partie de l'histoire, aux abords de la forteresse des noirs prophètes, m'ait apparue plus prenante, laissant une grande place au côté héroique de notre Cimmérien.
Cependant, l'aventure qui m'a le plus plû dans ce receuil fut la deuxième, L'ombre de Xuthal. Xuthal est une ville située en plein désert dans laquelle Conan et sa compagne, Natala, vont se réfugier. L'ambiance dégagée par l'histoire est étrange, à l'image de la ville. L'ennemi est invisible, et on ne sait que peu de choses sur lui, sinon qu'il est puissant...très puissant. L'un des combats les plus farouches menés par Conan (Conan combat ce qui semblerait être un Dieu quand même! et il s'en sort. Gravement blessé, un état rare pour lui.). De plus, le fond de l'aventure peut donner à réfléchir, sur l'acceptation d'une réalité, aussi mausade soit-elle, ou sa fuite dans le rêve, et bien plus...
Les tambours de Tombalku est menée assez bizarrement, le personnage principal semnblant être un compagnon de Conan, Amalric. La première partie de l'histoire m'a fait fortement pensé à l'histoire précédente, L'ombre de Xuthal, où une puissante entité hante une ville. La seconde est plus originale, sans être vraiment passionante: intrigue politique principalement. J'ai eu l'impression de lire deux histoires en une en fait, mais bon dans l'ensemble, je l'ai trouvé passable celle-ci. La dernière, Le bassin de l'île aux géants est une aventure au bon rythme, où Conan se retrouve de nouveau corsaire. Les ennemis étant des géants, Conan a moins de chance de rater ses coups d'épées: C'est tout bénéf' pour lui.

Conan le guerrier: Trois histoires dont aucun pastiche.
Très bon volume, avec des histoires atypiques qui font voyager Conan à trois endroits bien différents, et lui permettent de vivre des aventures exaltantes et originales. La première surtout, Les clous rouges, est une passionante aventure, au sein d'une ville-palais où se situe une guerre perpétuelle, engendrée par une haine farouche, entre deux clans vivant dans le lieu. Malgré quelques pertes de repères, dû à des descriptions parfois difficiles à suivre dans ce labyrinthe qu'est la ville, l'histoire nous entraîne auprès des deux clans et nous sommes en grande partie, un peu comme Conan d'ailleurs, spectateurs du conflit. J'ai eu l'impression de retrouver à un état moindre, les guerres à plus grand échelle, nourrient elles aussi par une haine absurde et sans fondements véritable. La conclusion de l'histoire est sans appel, et surement, la plus logique. Les clous rouges est une aventure extrémement bien menée.
Les joyaux de Gwalhur est plus ordinaire dans son fondement (Conan part à la recherche d'un trésor fabuleux se trouvant dans une cité perdue.), mais relève le niveau par des combats sanglants et barbares (Quand les créatures entrent en action, le carnage...) et par la nature même du trésor, étant vraiment exceptionnel, vu que Gwalhur semble être le principal Dieu ténébreux. Enfin, Au delà de la rivière noire vaut pour son dépaysement, Conan se retrouvant au sein d'une garnison Aquilonnienne (principal pays hyborien) gardienne de la frontière ouest, et donc, de la menace Pict. Nous découvrons donc un nouveau peuple, les Picts, sauvages adversaires des nations civilisées, comme des nations nordiques (La Cimmérie en tout cas.). Je me demandais quand Conan allait enfin se retrouver en Aquilonie: il semblerait que ce soit chose faite, et avec le plus grand panache d'ailleurs. En effet, avec l'aide d'un compagnon (un homme, c'est rare.) il va faire face aux Picts, à leur magie et à leur soif de vengeance et de violence pour parvenir à sauver une partie importante du royaume Aquilonien. La hargne de notre héros et son instinct de survie sont mis à rude épreuve, pour notre plus grand plaisir.
Je finirai cet avis sur la dernière réplique de l'aventure, qui peut mener à réflexion, quand un aquilonnien s'adresse à Conan:
_La barbarie est l'état naturel de l'espèce humaine, dit l'homme de la frontière en regardant toujours sombrement le Cimmérien. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte d'une fantaisie de la Vie. Et la barbarie finit toujours par triompher.

Conan l'usurpateur:Quatre aventures barbares dont un demi pastiche (De Camp a en fait finit une histoire commençée par Howard, donc pas vraiment un pastiche.)
Le voilà, le volume transitoire annonçant la finallité d'un destin unique pour notre Cimmérien. Conan est en effet un usurpateur dans Des loups sur la frontières, l'usurpateur du pouvoir royal du plus puissant royaume hyborien! Cette deuxième histoire est toute particulière: en effet, c'est une histoire sans Conan, ou en tout cas, sans traiter du personnage Conan principalement. Cela fait assez bizarre, puis on s'y habitue, reconnaissant le monde sombre et violent du nordique. Comme à la fin du T.6, l'histoire nous confronte aux Picts, ennemis les plus dangereux de l'Aquilonie. J'ai trouvé cette aventure bien sympa, sur fond d'intrigue politique, nous faisant découvrir un peu plus les peuples et moeurs Pict (sans que ce soit un point de vu ethno-sociologique!) et comportant une fin bien sanglante. La première des histoires traite elle aussi des Picts, et alors qu'elle parait détaché du contexte politique, elle entame tout d emême sur la fin le "fil rouge" qui ménera Conan au trône. Aventure plus classique de notre héros, mais interessante par ses personnages secondaires mis en avant, et surtout par l'apparition du mage Stygien ennemi récurrent de Conan: Thot-Amon.
Le phoenix sur l'épée et La citadelle écarlate se lisent aussi avec grand plaisir, bien que je fus déçu qu'en conséquence de la première histoire, l'épée "magique" ne soit plus un artefact "officiel"de Conan.. La dernière aventure malmène le roi barbare de façon assez jouissive, l'opposant une nouvelle fois à ce qu'il déteste le plus, la magie.

Conan le conquérant: Une seule histoire, vu que ce volume est le seul du cycle à être un roman. Conan, roi d'Aquilonie, va être confronté à la plus grande menace qu'ait connu l'Aquilonie: Celle guerrière, avec les armées de Némédie, et celle magique, avec le plus puissant mage que les ères aient connu.
Ce volume est à l'image du cycle: héroique. En effet Conan va passer par de nombreux stades, physique et psychologique, qui vont le pousser à mettre en abîme ses aventures passées et sa vie d'aventurier. Et, parallèlement à cela, il va faire éclater les aspects sous lesquels nous nous y sommes attachés, à travers une quête qui le ménera de son trône en Stygie mystérieuse, en passant par les geoles de Némédie et les eaux de l'océan ouest. Ainsi, le plaisir est toujours au rendez vous, et ce malgré le rôle trop effacé que j'ai trouvé à Xaltotun (et sa mort trop rapide et facile...). Cela pourrait ressembler à une aventure étirée sur 280 pages, et c'est un peu le cas, mais j'ai tout de même dévoré ce volume. Conan est Conan, son monde est fascinant et ses exploits passionants. J'en ai presque eu des regrets de l'avoir fini.
Mais qu'on se le dise, les légendes sont immortelles.
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Brise et ruine d’abord ce monde, nous verrons si l’autre surgit ensuite

[Belgarion]

Voilà bien des années que j'ai réussi à retrouver les livres de Conan et les ai lus (en y rajoutant deux volumes de Sprague de Camp en effet) et je dois dire que l'effet ordre chronologique se fait à la fois sentir, et pas trop, car la plupart du temps les nouvelles sont autonomes. S. et C. ont fait un travail de titan à toutes les retrouver et à les trier, car tout est loin d'être explicite.

En tout cas cet avis est fantastique, L (tu vois, je te lance des fleurs) et place l'oeuvre dans un autre registre que le cliché "bataille - monstre - trésor - héros toujours le plus fort" même s'il y a un peu de ça. D'ailleurs, précurseur d'Eddings peut-être, chaque pays ou peuple visité voit son ordre social décrit, tout comme les moeurs, us et coutumes.

En parlant de cela dans ton récapitulatif des métiers, tu as oublié celui de roi C'est tout de même plus chatoyant non ?


[édité pour rajouter le mot manquant, cf plus bas post de Soleil*]
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Co-administrateur du Coin des Lecteurs ; Rédacteur et correcteur des Chroniques de l'Imaginaire ; Membre de l'Association Tolkiendil

[Turb]

J'en ai lu quelques uns (Conan sûr, Conan le Cimmérien, Conan l'aventurier je ne sais plus), et j'ai plutôt aimé. Il y a un vraie patte de Howard, reconnaissable entre mille, et cela provoque un certain plaisir, même si c'est assez vite lourdingue, de mémoire.

On sent très fort l'influence de Lovecraft, en particulier dans l'ambiance putride qui se dégage des lieux où Conan lutte contre des monstres maléfiques.
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En cours de lecture : Le Mythe de Sisyphe, d'Albert Camus

[Soleil*]

Belgarion, tu ne mérites pas mieux qu'un 13/20 : Tu as casé "fleur" et "chatoyant", mais il semble que tu aies oublié "social"...

[Belgarion]

[Soleil*]

Bien rattrapé !

[Belgarion]

C'est quoi ma nouvelle note alors ? lol
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Co-administrateur du Coin des Lecteurs ; Rédacteur et correcteur des Chroniques de l'Imaginaire ; Membre de l'Association Tolkiendil

[L]

[Soleil*]

[Belgarion]

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Co-administrateur du Coin des Lecteurs ; Rédacteur et correcteur des Chroniques de l'Imaginaire ; Membre de l'Association Tolkiendil

[Dragonne]

J'ai découvert les Conan grâce à mon ex qui avait la collection et j'ai beaucoup aimé ce personnage !! Il était très rébarbatif à la magie je crois, il n'y avait que la force brute qui comptait. Mes souvenirs sont très lointain pour les livres. Par contre, j'adore les films !! Je les ai vu un nombre incalculable de fois et je ne m'en lasse pas.
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Un livre, des mots et surtout... votre imagination.
Http://dragonne-world.over-blog.fr

[L]

Une nouvelle édition des aventures du Cimmérien est en court chez Bragelonne, dans une joulie édition cartonnée, pour la somme de 35 euros (tout de même).
Ponctués d'illustrations, cette édition reprent les aventures de Conan dans l'ordre chronologique de parution des nouvelles, et donc sans grand rapport avec la classification opérée par De Camp (Sans ses pastiches aussi donc) .

http://www.bragelonne.fr/livre.php?num_isbn=9782352941170
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[theyoubot]

Merci L pour cette présentation extrêmement complète.
Lus il y a une dizaine d'années. Autant que je me souvienne, la valeur des nouvelles se jouait essentiellement sur le caractère astucieux, ou non, de la chute. Car tout le reste, le guerrier invincible, la vie d'errances et les royaumes inspirés de l'Europe du Nord, ce sont des codes narratifs qui ont fait fortune. Difficile de juger un récit fondateur.
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Tennis de Table Bordeaux

[Belgarion]

Il m'intéresserait, cher ami L, de savoir ton avis sur l'intérêt de cette publication dans l'ordre chronologique de notre monde plutôt que dans le travail de recherche de Sprague de Camp
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Co-administrateur du Coin des Lecteurs ; Rédacteur et correcteur des Chroniques de l'Imaginaire ; Membre de l'Association Tolkiendil

[L]

De rien darkangel.

Pour ce qui est de mon avis sur cette réédition, je trouve qu'elle a seulement pour elle une certaine beauté esthétique, mais qui au final ne suffit pas à en conseiller l'achat.
Le travail effectué par De Camp et ses collaborateurs est de très bonne facture et sans ordre chronologique, je ne suis pas persuadé que les aventures de notre barbare préféré soient aussi passionnantes (Dû à des pertes de repères entre autre).
Donc, je ne conseillerai cette édition que pour les grands amateurs (riches) de Conan.

Plus interessante est Conan: l'encyclopédie, de Roy Thomas (Le créateur du comic Conan), sortie il y a peu. J'ai pu la feuilleter et elle m'est apparue jolie (De nombreuses illustrations) et complète.
Personnellement, si je ne l'ai pas acheté, c'est parce que je me suis procuré il y a peu le JDR Conan, dont une partie du bouquin est dédié au background du monde, qui ferait, je pense, répétion avec l'encyclopédie.
http://www.lantre.fr/pl/search.pl?prod=15388
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[Belgarion]

Une question en plus de celles d'Algernon : sont-elles retraduites ?
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[L]

Il me semble que ce sont seulement les textes "originaux" de Howard qui sont présents, et donc, sans les apports de De Camp.

Bragelonne précise sur son site " (...)contenu entièrement révisé pour une plus grande fidélité aux textes d'origine". Ca peut laisser penser à une nouvelle traduction mais je ne peux rien affirmer. (Et aux premières pages feuilletées, il ne m'a pas semblé, mais je suis passé assez vite.)
En plus, sinon, il y a une nouvelle préface....hum...et c'est une édition collector limitée (8000 exemplaires). Il y aura 3 volumes.
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[Crazy]

Faudrait demander à Nev...

Ca fait un moment qu'on l'a pas vu, d'ailleurs...
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Crazy
Modératrice et Dictatrice Adjointe
Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman

[Belgarion]

C'est tout à fait le genre d'info que je voulais entendre (et qui complète ma liste de griefs contre certains procédés éditoriaux).
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Co-administrateur du Coin des Lecteurs ; Rédacteur et correcteur des Chroniques de l'Imaginaire ; Membre de l'Association Tolkiendil

[L]

Merci pour l'éclaircissement Algernon. Ca donne envie de ne pas se procurer ce volume. Et on ne remerciera, bien sur, jamais assez les plans marketing d'éditeurs passionnés.
(De plus, le chapitre "L'âge hyborien", de Howard, qui te semble une des choses les plus interessantes, je l'ai dans le JDR )
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[Outremer]

Comme il faut faire l'expérience des classiques, je me suis récemment lancé dans l'un des recueils d'aventures de Conan, "Conan le Cimmérien".

Comme il s'agit de l'un des pionniers du genre, mettant en scène l'archétype du barbare musclé, je ne m'attendais pas à des histoires bien originales (c'est-à-dire que c'était très original il y a 70 ans mais que ça ne le paraît plus pour un lecteur moderne). Les scénarios des histoires que j'ai lu sont très simples et classiques. On peut généralement les décomposer en trois éléments : l'appât, le péril et la manière dont Conan va surmonter ce deuxième point (sans nécessairement obtenir le premier). J'ai tout de même été impressionné par la vitalité et la fraîcheur que l'on ressent dans le texte.

Conan est un héros très modérément moral, ce qui le rend intéressant. Il lui arrive de se comporter assez noblement (par exemple, dans "La vallée des femmes disparues") mais, la plupart du temps, il est dirigé par son ambition, sa cupidité, son goût pour la violence, etc. Son histoire d'amour avec Bêlit (qui a contribué à inspirer le personnage de Valéria dans le film de 82) dans "La reine de la côte noire" est intéressante, mais trop peu détaillée à mon goût (pendant un bon moment, je n'ai pas été certain de ce qu'il ressentait au juste pour elle, à part du désir).

Je ne sais pas si c'est le cas d'autres nouvelles, mais "La vallée des femmes disparues" a un caractère assez raciste (bien sûr, on parle de quelque chose qui a été écrit dans les années 30).

J'ai trouvé assez rafraîchissant de remonter ainsi aux sources de l'héroïc fantasy. "Conan" offre des histoires très épurées par rapport à ce qui se fait actuellement et il est agréable de se plonger dans leur simplicité pleine d'énergie... un moment. Maintenant que j'ai lu quelques-unes des histoires de Conan, ma curiosité est satisfaite et je ne ressens pas le désir de poursuivre la série.

[Beren]

J'ai terminé récemment les trois tomes chez Bragelonne et j'ai passé de très bons moments en compagnie de Conan. J'ai beaucoup aimé le style sans trop de fioriture de Howard et l'ambiance qui se dégage de chaque récit et qui immerge immédiatement, j'ai trouvé le style d'écriture très visuel notamment.
Dans le premier volume qui n'est composé que de nouvelles j'ai surtout apprécié les premières nouvelles jusqu'à "La reine de la Côte Noire" qui fait partie de mes préférées avec celle qui la précède, "La Citadelle Écarlate".
Dans le deuxième volume, on monte en puissance avec le premier roman, "L'heure du dragon", assez classique mais bien ficelé.
Le troisième volume permet d'achever la découverte de Conan en apothéose avec notamment la nouvelle "Au-delà de la rivière noire" et le roman "Les Clous Rouges".

Pour répondre à Outremer, on retrouve dans d'autres récit ce caractère raciste, Howard marque assez fortement la couleur de peau de chaque personnages et sépare significativement les blancs et les noirs.
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"Moi, j’ai appris à lire, et ben je souhaite ça à personne !"
Léodagan de Carmélide

[theyoubot]

Juste une photo amusante, en rapport avec ce topic bien fait.


Le coupe papier du gouverneur de Californie vient d'Aquilonie.
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Tennis de Table Bordeaux

[Aède]

Autant je prends plaisir à lire Howard quand il écrit du Conan ou Comac Mac Art ou d'autres aventures de ces personnages de fantasy hyborienne, autant quand il écrit des aventures de persos contemporains ou même du 17e, je pense à Solomon Kane, alors là j'ai du mal, bcp de mal, car il me vient vite la nausée. Le racisme primaire et la misogynie débile de Howard atteignent des sommets pharaonesques. Ses pires textes sont sûrement "le loup-garou", "Magie noire à Canaan" et "l'horreur des abîmes" ! On les trouve dans les recueils "Le Pacte Maudit" 1 et 2. Oh, misère !!!! o_O il faut les lire pour le croire !
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http://cyril.carau.outremonde.fr