Lords of Rainbow - Vera Nazarian (VO)

[martlet]

ô joie !

Lords of Rainbow est un roman de fantasy d'environ 400 pages dont l'histoire se déroule dans un monde en noir et blanc. Toutes les nuances de couleur en ont été chassé suite à un évènement mystérieux. Dans la Cité, fief du pouvoir des Régents, les guildes d'illuminateurs ont trouvé le moyen de produire des "monochromes", objets émettant une couleur précise du spectre lumineux, qui s'arrachent à prix d'or. Dans cet univers atypique, une jeune mercenaire fougeuse et un homme de pouvoir vont se retrouver au centre d'évènements qui changeront la face du monde...


Le concept de départ est intriguant, pas de doute, avec une société (noblesse, religion) totalement construite autour des couleurs ou de leur absence. On se dit qu'un auteur comme Vera Nazarian, qui a une prose particulièrement riche, va pouvoir jouer sur ce thème de l'ombre-lumière et des couleurs pour nous illuminer un récit palpitant.


ô déception !

Deux éléments qui me permettent de me plonger facilement dans une histoire sont des personnages et des dialogues crédibles et travaillés. Ici, les personnages ne m'ont jamais parus "vrais", leur épaisseur ne commence à apparaitre qu'une fois au milieu du livre, et reste malgré tout assez limitée. Les dialogues sont corrects, mais tendent à tirer en longueur lors de grandes scènes d'explication et de diplomatie/politique : les personnages se répètent, s'expliquent les choses plusieurs fois, l'auteur nous explique ce que chacun pense, même lorsque c'est évident...Un peu plus de subtilité n'aurait pas fait de mal.

La prose est riche, aucun doute la dessus, mais peut-être trop, ou pas à bon escient. Pour moi, elle dégage une lourdeur qui rends certains passages pénibles à lire, sans leur procurer la beauté évocative d'une Catherynne Valente ou l'inventivité visuelle d'une Tanith Lee (Les deux auteurs dont j'espèrais voir Nazarian se rapprocher).

Un autre sentiment désagréable que j'avais à la lecture du roman, était que l'auteur n'était pas vraiment intéressée par sa propre histoire. Les éléments narratifs sont finalement très peu nombreux, et l'histoire aurait très bien pu tenir en cent pages. Ce sont les digressions et les scènettes en formes d'exercices de style qui remplissent finalement la grande majorité des pages. J'aime bien quand la forme et le fond sont en phase, et forment un tout indissociable. Ici, j'avais l'impression que le fond n'était qu'un alibis pour la forme, ce qui peut très bien fonctionner pour un nouvelle, mais est plus difficile à faire passer sur la durée d'un roman.

Même si le style est normalement le point fort de Nazarian, j'ai également relevé certaines maladresses. Par exemple, l'auteur utilise énormément l'emphase : il m'est arrivé de compter pas moins de vingt mots en italique sur certaines pages ! J'ai trouvé que les noms étaient particulièrement mal choisis, et surtout difficiles à retenir. Je serais assez intéressé pour savoir si ils ont une origine dans "notre" monde, où si ils ont été inventés pour l'occasion. Dans le même genre, je préfère l'approche d'une auteur comme Patricia McKillip.


ô conclusion !

Ma conclusion ne vous arrachera pas des cris de surprise : je n'ai pas vraiment aimé ce livre, et c'est d'autant plus dommage que j'en attendais beaucoup. Tout n'est pourtant pas à jeter, le livre s'améliorant globalement et progressivement au fil des pages. Mais ce n'est pas une oeuvre qui me correspond, et pas un encouragement à m'intéresser aux autres livres de Vera Nazarian.

Verdict :
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Mon blog

[Psyché]

Merci pour cette note de lecture sous forme de montagnes russes Dommage, la présentation est très alléchante, d'autant que, comme toi, j'avais tendance à rapprocher Vera Nazarian de Valente (sans doute pour avoir vu leurs ouvrages associés sur je ne sais plus quelle liste de recommandation Amazon...) Hum, Lords of Rainbow attendra donc, je vais déjà me faire une idée sur les deux bouquins que j'ai d'elle.