Soleil*
Super Nov-A
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 Posté le: Sam Sep 13, 2008 11:53 am Sujet du message: La nuit des dragons - Sigrid et Fred Kupferman |
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Paru en 1986
A partir de 11 ans
Chez les Mazel, comme tous les soirs, on lit la Bible protestante. Mais brusquement, les dragons du roi Louis XIV font irruption avec violence. Car le roi ne veut plus de protestants en France : la conversion ou la mort. Chez tous les protestants sont logées des compagnies de dragons, jusqu'à ce qu'ils cèdent.
Son foyer détruit, les siens dispersés, le jeune Antoine réussit à s'échapper et rencontre Cornélius, médecin aux allures de charlatan, dont il devient l'assistant et l'ami. Parti sur les routes, il délaisse finalement Cornélius pour soigner des enfants protestants et leur faire passer la frontière suisse.
C'est à Joux qu'il rencontre la jeune Marie, une catholique qui ne quittera plus son coeur...
Fuyant les persécutions religieuses, 250 000 protestants sur un million, quittent la France sous le règne de Louis XIV, et trouvent refuge en Angleterre, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse ou dans les pays scandinaves.
On m'a fait étudier ce livre en lecture imposée quand j'étais au collège, et c'est le premier livre de type "historique" à m'avoir marqué. Tout simplement parceque ça se passe près de chez moi (au moins pour le début) et que les événements relatés ont particulièrement marqué la région, ce qui fait que malgré mon jeune âge c'est un sujet dont j'avais déjà souvent entendu parler. Pour expliquer cela à ceux qui ne sont pas "d'ici", je dirais en effet que la période du Désert a autant marqué le Languedoc et les Cévennes que le Débarquement de 1944 a marqué la Normandie, par exemple (alors que pour moi, le Débarquement est longtemps resté une simple ligne dans mon liver d'histoire). Tout ça pour dire que je me sentais très proche des protagonistes de l'histoire, le héros étant en plus un garçon très attachant.
J'ai beaucoup aimé ce livre. Il y a de l'action, c'est agréable à lire.
Une bonne façon d'intéresser les enfants à l'Histoire de France !
| Citation: | Devant Jeanne Mazel, il avait perdu son assurance habituelle. Le calme de cette maison sans homme le déconcertait. La salle commune était blanche, avec des murs nus, sans un objet de dévotion. La Rose avait l'habitude des demeures protestantes, où l'on proscrit les crucifix, les images pieuses et les médailles bénites, mais il soupçonnait fort qu'ici on avait fait le ménage, dans le pressentiment de sa venue. Cette entêtée devait avoir trouvé une cachette pour sa grosse bible huguenote, mais, foi de La Rose, il la trouverait. Et il obligerait cette impertinente à se soumettre.
Tout en inspectant du regard son nouveau logis, il tenta sa première approche :
"Vous avez lu le billet ? A votre place, je gagnerais du temps. A quoi bon s'obstiner ? Nous sommes toujours les plus forts, vous le savez. Il y a trois mots à dire - "Je me réunis" - et vous êtes sauvés.
- Pas sauvés, perdus."
Le sergent se retourna, surpris. Antoine lui arrivait tout juste à l'épaule, mais son regard flamboyait de colère. Le dragon fixa de ses gros yeux noirs le garçon qui osait le défier :
"Sais-tu ce qu'il en coûte de braver la volonté du Roi ?
- La vie, peut-être. Mais nous avons appris que l'Eternel protège le juste et punit les méchants. Je ne sais pas, monsieur, si vous êtes dans ce cas, mais vous avez tiré le mauvais billet de logement. Ici, on ne craint que le Seigneur. Avec tous vos mousquets, vos sabres et vos grands airs, vous ne nous faites pas peur."
Les dragons éclatèrent de rire. |
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