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La Conquête de Plassans - Emile Zola

 
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Total des votes : 4

Auteur Message
aurele



Inscrit le: 08 Juin 2005
Messages: 278

MessagePosté le: Jeu Sep 30, 2010 8:21 pm    Sujet du message: La Conquête de Plassans - Emile Zola Répondre en citant

La Conquête de Plassans est le 4e roman des Rougon-Macquart. J'ai dû le lire dans le cadre de mes études. En effet, je fais l'option lettres modernes en khâgne classique c'est-à-dire celle qui prépare au concours de l'ENS d'Ulm. C'est un roman du cycle qui est moins connu que d'autre, ce qui est vraiment dommage je trouve. Il n'a pas eu de succès lorsqu'il est paru et n'en a pas beaucoup plus aujourd'hui. Je ne sais même pas si je l'aurais lu si je n'avais pas eu au programme ce roman. On retrouve toute la verve magistrale de Zola. J'adore cet écrivain comme en témoigne mon avatar. Il y a quelques incohérences temporelles mais c'est dû au mode de parution évidemment. Zola devait écrire très vite. C'est l'un des deux romans qui traitent de la religion. C'est un roman où l'anticléricalisme de Zola se manifeste. Le personnage principal est un abbé du nom de Faujas et c'est quelqu'un de malhonnête. C'est un personnage fascinant par ailleurs. Il s'introduit dans la famille des Mouret avec sa mère et petit à petit ils envahissent la maison, s'emparent de celle-ci. Ce sont des manipulateurs. Il sont prêts à tout pour parvernir à leur fin. Il y a un arrière fond politique : rivalité entre les orléanistes + légistimistes et les bonapartistes. Faujas est envoyé pour reconquérir la ville de Plassans qui est sous l'autorité des légitimistes.
Le personnage de François Mouret est vraiment touchant, c'est le plus clairvoyant. En effet, il se méfie de Faujas et voit clair dans son jeu. C'est le personnage que j'ai préféré avec celui de Faujas. Je déteste les Trouche (soeur et beau-frère de l'abbé), Madame Faujas, la bonne des Mouret qui se prénomme Rose et Marthe Mouret, l'héroine du roman m'a agacé au fur et à mesure de la lecture. Sa mort m'a laissé indifférent contrairement à celle de Gervaise dans L'Assommoir.
C'est un roman que j'ai beaucoup aimé et dont je vous conseille la lecture si vous aimez Zola.
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carabas
Austen addict


Inscrit le: 24 Mar 2008
Messages: 3263
Localisation: Dans la lune

MessagePosté le: Jeu Sep 30, 2010 8:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il fait partie des Zola que je n'ai pas lus.

Encore une lacune à combler.
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Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!


Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".
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krys



Inscrit le: 14 Aoû 2003
Messages: 4641
Localisation: à l'ouest

MessagePosté le: Ven Oct 01, 2010 11:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il n'est pas très connu mais en effet, il mériterait de l'être !
_________________
Fantasy can become reality (Stratovarius).
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Flora



Inscrit le: 12 Sep 2010
Messages: 50

MessagePosté le: Ven Oct 01, 2010 11:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens, je ne le connais pas non plus. En même temps je lis les Rougon-Macquart dans le désordre, j'ai commencé par ceux que je trouvais en librairie (les plus célèbres donc je suppose), mais comme un proche possède toute la collec', je lui demanderai de me le prêter. Si vous dîtes qu'il est bien, je vous fais confiance ! :-)
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Sa Majesté



Inscrit le: 06 Nov 2013
Messages: 365
Localisation: Argenteuil, Val de l'Oise, Isle de France

MessagePosté le: Mar Avr 01, 2014 8:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis en train de le lire.
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Tybalt



Inscrit le: 19 Mar 2007
Messages: 1488
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer Avr 02, 2014 9:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens, mais c'est vrai qu'il n'est pas du tout connu, celui-ci ! Et ce que tu en dis donne envie de le découvrir. Merci de cette présentation et bon courage pour le concours *Smile*
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aurele



Inscrit le: 08 Juin 2005
Messages: 278

MessagePosté le: Jeu Avr 03, 2014 8:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

Tybalt a écrit:
Tiens, mais c'est vrai qu'il n'est pas du tout connu, celui-ci ! Et ce que tu en dis donne envie de le découvrir. Merci de cette présentation et bon courage pour le concours *Smile*


Tu as 4 ans de retard.
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Tybalt



Inscrit le: 19 Mar 2007
Messages: 1488
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Mai 25, 2014 1:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ne sous-estime pas ma capacité à envoyer des souhaits très loin dans le passé *Razz*
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Houssem Hablani



Inscrit le: 12 Nov 2014
Messages: 1

MessagePosté le: Mer Nov 12, 2014 12:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

j'aime trop Emile Zola...
je vais le lire bientôt...
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Sa Majesté



Inscrit le: 06 Nov 2013
Messages: 365
Localisation: Argenteuil, Val de l'Oise, Isle de France

MessagePosté le: Sam Nov 22, 2014 10:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Franchement, n'hésites pas. Moi, je pense lire toute la saga.
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Vassia



Inscrit le: 11 Mai 2018
Messages: 446

MessagePosté le: Dim Juil 28, 2019 3:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les côtés clérical et politique plombent sacrément le récit, je pense que c'est ce qui fait qu'il n'est pas trop lu.

Dessous il y a une intrigue intéressante c'est vrai *Smile*
Mais comme dit, elle se mérite et tiendrait en fait en une dynamique nouvelle, je soupçonne clairement Zola d'avoir cherché (et réussi) à épaissir son roman avec du contenu périphérique.
Il faut dire que les premiers romans du cycle Rougon-Macquart baignent largement dans la description des évolutions politiques de l'époque, aujourd'hui cela peut légitimement sembler d'un moindre intérêt pour un lecteur en simple recherche de divertissement et d'analyse de relations humaines comme moi par exemple *Smile*
Aujourd'hui le clergé et la politique pèsent moins sur les individus que du temps de Zola, heureusement, et on peut avoir du mal à comprendre pourquoi il en fait tant cas dans ce roman si l'on ne se remet pas dans le contexte de l'époque.
Ce n'est qu'à partir de L'Assommoir que Zola semble avoir estimé qu'il pouvait écrire des romans davantage centrés sur le récit et les personnages et rendre la trame historico-politique plus discrète.

Le personnage de Mouret est effectivement le plus attachant car c'est le plus humain et ce sont les passages le concernant qui sont les plus savoureux, notamment celui des limaces et le dernier chapitre (qui a lui seul vaut le détour *Smile*)

Je me suis noté quelques formules que j'ai bien aimées :

[…], qui se chargerait, en un mot, des détails si délicats, si laborieux d’un appel à la charité publique.

Pour tout prêtre, la femme, c’est l’ennemie.

Elle avait alors quarante ans, et c’était sa jeunesse qui pleurait.

Dans la rue, ils furent comme aveuglés par l’obscurité.

Les hommes chastes sont les seuls forts.

Les gros travaux étaient sa joie.

[…], elle descend la vie à reculons.

Laissez-moi pleurer, les larmes sont ma joie.

Il n’y a pas de cervelle saine, pour un médecin aliéniste…

Est-ce qu’on va chercher des limaces avec un cierge ?

Il devait être si facile de s’entendre entre gens de bien, de travailler en commun à la consolidation des grands principes, sans lesquels aucune société ne saurait exister !

[…], c’est le prêtre le plus haineux de mon diocèse.

[…], de l’air d’un mari qui redoute les crises de larmes.

Il n’y a qu’une dévote pour si mal parler de la religion.

Il n’arrivera jamais que ce qu’il doit arriver, […]

Une grande défiance s’empara du fou ; […]
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Toonnette
Reine des Damnés


Inscrit le: 05 Juil 2004
Messages: 1929
Localisation: Nancy/Paris/

MessagePosté le: Jeu Mai 21, 2020 2:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La conquête de Plassans n'est que le 4ème roman de la série des Rougon Macquart, mais on décèle bien dans sa structure le squelette de la plupart des romans de la série : présentation des personnages, mise en place du contexte. L'un des personnages va s'élever, souvent au détriment d'un autre, des intrigues diverses -avec souvent des problèmes de "passion" qui ont fait classer ce roman comme de la pornographie (les emportements de Marthe dans ses dévotions sont très évocateurs)- puis au final une chute annoncée et que, pour ma part, j'ai trouvé jubilatoire et surtout méritée.

Cette fois le thème sous jacent est la folie que Zola "voulait" héréditaire dans sa généalogie (tout comme l'alcoolisme dans d'autres branches de la famille) avec la folie de Marthe qui devient dévote à l'extrême et plonge dans une grande confusion à cause du désir et de l'amour qu'elle éprouve pour Faugias, ainsi que la folie de Mouret, qui s'installe petit à petit, plus sournoisement. Sans oublier la folie de la mère de Marthe, qui est en quelque sorte internée car elle n'a plus sa tête à elle.

L'autre thème, plus évident, est l'ambition de Faugias. Sous des dehors simples et dévots, c'est un manipulateur de la pire espèce, prêt à tout pour obtenir le pouvoir sur la ville, que ce soit du point de vue politique ou religieux. En s'insinuant petit à petit dans les bonnes grâces de la bonne société locale, il parvient à ses fins, tout en faisant croire qu'il n'est qu'un instrument dans toute cette mécanique. C'est lui qui émet l'idée de la maison des jeunes filles, puis celle du cercle des jeunes hommes tout en confiant la responsabilité à d'autres pour ne pas être au premier plan à chaque fois.

Autour du couple et du prêtre gravitent les parasites habituels que Zola aime mettre en scène. Rose, la bonne, qui n'aime pas Mouret parce qu'il est maniaque et un peu près de ses sous, la mère de Faugias qui joue les discrètes jusqu'au moment où elle dévoile son vrai visage : prête à tout pour son fils, y compris à voler les propriétaires chez qui ils logent, et enfin la Olympe, la soeur de Faugias qui s'incruste dans la maison avec son mari et joue les malheureuses auprès de Marthe qui finit par les entretenir en leur versant de l'argent, sans compter tout ce qu'ils volent dans la maison.

Si la maison et ses locataires jouent un grand rôle (on sait que les lieux sont des personnages à part entière chez Zola et on le voit bien avec les Trouche qui font tout pour passer du second étage au rez de chaussée), c'est le jardin qui est l'endroit le plus important. Situé entre 2 "pôles" politiques divergents, il permet de voir chez les voisins, mais aussi il permet peu à peu, le rapprochement de tout le monde dans le voisinage, mais surtout aide Faugias d'assoir son emprise sur tous.

Alors que Mouret était bien tranquille chez lui au début du roman, il fini peut à peu par se retrouver dépossédé de tout ce qu'il avait. Ses enfants d'abord, sa femme, puis son jardin au fur et à mesure que Faugias l'investit à toute heure du jour, et enfin sa maison...

Zola aime l'inéluctable. Il n'y a pas de rédemption possible dans cette histoire, mais le final est, pour moi, purement jouissif.

Est ce que j'ai aimé ce roman ? Plutôt oui. Ce n'est pas le meilleur de la série à mon goût (mais je ne suis pas du tout férue de politique à la base) et j'ai souvent eu envie de baffer Faugias, mais au moins je ne me suis pas ennuyé comme dans la Faute de l'abbé Mouret (que je n'arrive pas à terminer).
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