Un Voyage en Arcturus - David Lindsay

[Meneldur]

C'est une séance de spiritisme bien curieuse à laquelle se trouvent assister Maskull et Nightspore en ce soir de mars : la créature spectrale que fait apparaître le médium se fait tordre le cou par un étranger venu de nulle part. Il se fait appeler Krag, et propose à Maskull un voyage sur Tormance, planète en orbite autour de l'étoile que nous appelons Arcturus et qui est en réalité un système double. Maskull s'empresse d'accepter. Son séjour sur Tormance, à la poursuite de Surtur, sera rempli de découvertes, de mutations, de rencontres, de morts, de la grimace moqueuse de Crystalman.

Un Voyage en Arcturus est le premier roman de l'Écossais David Lindsay, paru en 1920. Il n'a pas rencontré un grand succès, mais aura une influence patente sur le genre naissant de la science-fiction : la filiation avec la « trilogie cosmique » de C. S. Lewis est évidente. Mais en réalité, la science-fiction n'est qu'un vernis : le voyage vers Arcturus est expédié par l'artifice d'une « fusée de cristal » propulsée par des « rétro-rayons » (Tolkien s'en moque d'ailleurs dans son roman inachevé The Notion Club Papers), et si les êtres que rencontre Maskull sont tous pourvus d'organes supplémentaires (ou bien, pour l'un d'eux, d'un troisième sexe qui oblige l'auteur à jouer avec la grammaire), leur humanité est indiscutable. Le dépaysement joue un rôle important, mais il n'est pas au centre du livre.

Donc, un vernis. Mais un vernis sur quoi ? Difficile à dire. Le livre n'est pas fourni avec ses clefs, et il existe plusieurs lectures possibles du parcours de Maskull. Il semble que tous les personnages qu'il croise, Joiwind, Oceaxe, Spadevil, Sullenbode et les autres, ne soient là que pour lui exposer leur philosophie de vie, avant que la mort ne vienne brutalement les contredire et éclairer la vacuité de leurs idées. S'agissait-il pour Lindsay d'exprimer par l'allégorie une sorte de quête impossible de l'absolu philosophique ? Je ne saurais pas faire l'exégèse du livre, mais le fait est qu'il donne à réfléchir, et même sans cela, se laisse tout à fait lire.

Malheureusement, Un Voyage en Arcturus ne semble pas être encore édité : je l'ai déniché d'occasion dans la vieille édition « Présence du futur » avec la jolie couverture de Florence Magnin. Si vous lisez l'anglais, il est disponible sur le Project Gutenberg.

[Crazy]

Je remarque que tous les noms que tu cites (ou presque) ont un sens mais qu'ils n'ont pas été traduits...
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Crazy
Modératrice et Dictatrice Adjointe
Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman

[Meneldur]

Ce sont des noms à tiroirs (un article à ce sujet), difficiles à rendre dans une autre langue. Le traducteur a pris le parti de tout laisser et d'ajouter quelques notes de bas de page, un choix qui se défend.