Autoportrait à l'ouvre boite - Philippe Ségur

[yansored]

Mon avis : Marc Flanders est intimement persuadé d’une chose. Il crèvera pile poil le jour de ses vingt ans. Depuis six générations, avec une régularité de métronome, un membre mâle de la famille Flanders meurt accidentellement à vingt printemps. Le dernier en date, il y a dix-huit ans, c’était son oncle et parrain, écrasé par un camion lors de son service militaire. Pendant les vingt-quatre heures que dure le jour de son anniversaire, Marc tente de mettre de l’ordre dans sa vie. De comprendre. De ne plus avoir peur. Mais à force de ne penser qu’à ça, Marc est devenu caractériel, cynique et même carrément déraisonnable. On constate, avec une fascination attristée, comment une obsession morbide peut ronger une vie. Subtil et dérangeant.

[Valerie]

Je serais curieuse de savoir si ce jeune homme est mort lui aussi le jour de ces vingt ans...Mais je suppose que pour le savoir, je vais devoir ajouter ce livre à ma liste

[yansored]

mais oui ! car je ne te dirai rien !

[clarabelle]

Humour noirD'emblée, on plonge avec une certaine gêne dans l'histoire de Marc Flanders, un jeune homme très imbu de sa personne et sa destinée. Persuadé de suivre la lignée de son vénéré parrain (et oncle, Jacques), convaincu d'en être le sosie et donc d'adopter le même destin que celui-ci, Marc se sait condamné à mourir le jour de ses vingt ans. Mais plutôt que d'attendre le coup du sort, il décide de mettre fin à ses jours. Avant cela, il choisit de mettre de l'ordre dans ses pensées, son histoire, et nous livre donc ses "Méditations d'un renégat" où il déballe tout. Tout de lui-même et de cet oncle mort à vingt ans.
Par des recherches plus poussées, Marc va bientôt découvrir qu'une malédiction court dans sa famille : être condamné à l'aube de ses vingt ans ! La coupe étant pleine, Marc signe son acte testamentaire. Ce récit est entre-croisé par la narration des vingt-quatre heures qui couvent cette dernière journée. Où l'on y rencontre la ravissante Amandine, l'ami perdu de vue, les parents et un interlocuteur téléphonique assez sympathique.
Il faut reconnaître que le rire se mélange au dégoût. Les aventures de Marc Flanders sont racontées d'un point de vue sarcastique et implacable, mais aussi l'auteur y mêle une pointe d'humour noir, féroce et grinçant. Le caractère de Marc est aussi ignoble que son discours, mais on s'y attache tellement on le déteste !
A noter : la fin déroûtante qui vaut son coup d'oeil.Clarabelle