Posté le: Jeu Nov 14, 2013 10:50 am Sujet du message: 10 livres classiques de la littérature
Révisez vos classiques ! Si vous ne deviez lire que 10 chefs d'oeuvre, ce pourrait être ces 10 oeuvres célèbres de la littérature française. Cette sélection de « Classiques » de la littérature vous est proposée par la rédaction Livres de Fluctuat.net.
1. Candide de Voltaire
Conte philosophique grinçant et ironique, comme Voltaire aimait à en composer, Candide se veut essentiellement une critique d'une éventuelle interprétation du providentialisme de Leibniz. Voltaire y met en effet en scène une accumulation abominable des atrocités commises en ce monde, infligeant même à ses personnages une série de sévices que l'on croit sans fin.
2. Madame Bovary de Gustave Flaubert
Comme à son habitude (ce procédé est également à l'oeuvre dans L'éducation sentimentale et Bouvard et Pécuchet), Flaubert utilise dans son roman le plus connu l'ironie pour décrire l'existence et le destin misérables de son personnage principal. Il ne s'agit pas d'une leçon moralisatrice, mais d'un exemple grinçant de sottise humaine, décrit dans un ton faussement neutre, et véritablement pince-sans-rire. Indépassable.
3. Germinal d'Emile Zola
Basé sur une énorme étude documentaire sur les mineurs, Germinal est l'un des meilleurs romans du naturalisme de Zola. Mais son talent dans les descriptions et son engagement politique estimable ne doivent pas occulter une dimension presque hallucinée de son oeuvre.
4. Eugenie Grandet de Honoré de Balzac
Un poignant destin de femme au coeur du XIXéme siècle, prise en étau entre la dictature paternelle et l'ennui d'une petite ville de province. Deuxième volume des scènes de la vie de province où Balzac nourrit une vision plus que pessimiste de la société.
5. Bel-Ami de Maupassant
Maupassant, qui lui aussi avait sévi en tant que journaliste, met à profit sa connaissance du milieu pour décrire en détail les relations entre le pouvoir, l'argent, l'information, et bien entendu, les femmes. Il montre avec justesse comment ces dernières, reléguées à l'arrière plan même dans les hautes sphères, exerçait un pouvoir réel mais tabou, en tant que « bonnes conseillères » de leurs riches et puissants époux. Plus naturaliste au final que le Nana de Zola.
6. Les fleurs du mal de Charles Baudelaire
Faut-il présenter encore ce chef d'oeuvre absolu où exulte la beauté générée par le vice et la souffrance ?
7. Andromaque de Jean Racine
Racine articule le propos de sa pièce autour d'une intrigue amoureuse qui, en soi, ne saurait aboutir qu'à un désastre, quel qu'il soit, étant donné le caractère unilatéral des sentiments amoureux. A l'excellence classique de la langue et le respect des trois unités, s'ajoutent les thématiques de la fureur et de la folie de l'amour.
8. Jacques le Fataliste de Denis Diderot
Dans la droite lignée du Tiers-Livre de Rabelais, des Contes des Mille et une nuits et très précisément de Vie et opinions de Tristram Shandy de Laurence Sterne (né la même année que Diderot, mais mort plus jeune), ce roman n'a pas véritablement d'intrigue, mais une multitude d'intrigues et de propos, servie par une prose aussi déconcertante qu'inventive.
9. Le Rouge et le noir de Stendhal
Un roman qui décrit l'ascension sociale d'un jeune homme (Julien Sorel) dont l'ambition le contraint au mensonge et à la dissimulation. Si les caractères des personnages de Stendhal sont extrêmement fouillés (en particulier celui des deux maîtresses de Sorel), c'est Sorel lui-même qui est au cour du roman et de la focalisation du récit. Ses pensées et ses sentiments sont exposés avec une précision d'entomologiste. Mais Stendhal ne s'arrête pas qu'à ses personnages, et dresse également un tableau très complet de la société française à la veille de la Révolution de 1830.
10. Les Femmes savantes de Molière
Bien que beaucoup au XIXème siècle aient considéré cette comédie plaisante comme la preuve qu'il ne fallait pas trop éduquer les femmes, il est à présent de bon ton de considérer que Molière aurait voulu fustiger non pas l'éducation du beau sexe, mais les beaux parleurs idiots et faux susceptibles de profiter d'elles. _________________ Il est plus facile de déplacer un fleuve que de changer son caractère.
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Posté le: Ven Nov 15, 2013 8:47 am Sujet du message:
Je ne sais pas trop ce qu'avaient en tête les auteurs de la liste, mais personnellement j'estime qu'il y manque de façon criante La princesse de Clèves. Pour ne rien dire de l'absence de Victor Hugo, tous deux me paraissant plus importants et représentatifs que Maupassant ou Zola, ce qui ne m'empêche pas de les apprécier par ailleurs, mais s'il est question de classiques... _________________ Même le soleil se couche.
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Posté le: Ven Nov 15, 2013 9:03 am Sujet du message:
Beurk. Quand je dis que je n'aime pas les classiques : j'ai lu toute la liste, et je n'en ai aimé aucun (sauf peut-être Andromaque)... _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
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Posté le: Ven Nov 15, 2013 8:52 pm Sujet du message:
Le fait est... Mais oh, quand même, Les fleurs du mal, tu n'as rien aimé ? Pas même "Les amoureux fervents et les savants austères / Aiment également, en leur mûre saison / Les chats, puissants et doux, orgueil de la maison / Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires..." ? Tsk... Et Les femmes savantes, c'est quand même bien sympa aussi !
Et il faut que je relise Stendhal et Maupassant, maintenant que j'ai du temps. _________________ Même le soleil se couche.
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Posté le: Sam Nov 16, 2013 1:49 pm Sujet du message:
Il y a effectivement des trucs récupérables dans Les Fleurs du Mal, mais il faut avouer que la poésie et moi, ça fait deux... _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
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Posté le: Sam Nov 16, 2013 5:16 pm Sujet du message:
Andromaque , c'est simple : Oreste (fils d'Agamemnon et Clytemnestre) aime Hermione (fille de Ménélas et d'Hélène) qui aime Pyrrhus (fils d'Achille) qui aime Andromaque qui aime son époux Hector (fils de Priam) qui est mort .
A part ça , il y a des tirades extraordiaires , une de mes préférées , c'est celle où Hermione , qui a demandé à Oreste de zigouiller Pyrrhus par jalousie , lui passe une avoinée monumentale parce qu'il a réussi , un des grands moments de l'humour de Racine . _________________ "Tout est dans tout et réciproquement ."
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Posté le: Mar Nov 19, 2013 5:25 pm Sujet du message:
Mh, je ne me retrouve que moyennement dans cette sélection, mais bon, j'imagine qu'elles ont toutes leurs défauts... Il y a un contexte particulier ? Parce que des listes de classiques, comme ça, dans l'abstrait, on peut en faire plein... Il y a un lectorat ciblé particulier ou des partis pris spéciaux ?
En tout cas, pour moi, Candide est largement surfait dans cette liste (surtout si les numéros correspondant à un classement en valeur décroissante). Le Rouge et le noir ne m'a pas vraiment marqué... Le reste est bon. Mais je suis déçu de ne voir aucun Flaubert ou aucun Hugo. Accessoirement, c'est une liste d'auteurs bien masculine... Yourcenar, ça ne dit rien à personne ?
Soleil* a écrit:
Il y a effectivement des trucs récupérables dans Les Fleurs du Mal, mais il faut avouer que la poésie et moi, ça fait deux...
C'est dommage de dire ça, il y a tellement de genres poétiques différents et tellement de formes ou de thèmes possibles... Je relèverais volontiers le défi de trouver quelque chose qui te plairait !
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Posté le: Mer Nov 20, 2013 9:16 am Sujet du message:
Tybalt a écrit:
il y a tellement de genres poétiques différents et tellement de formes ou de thèmes possibles... Je relèverais volontiers le défi de trouver quelque chose qui te plairait !
Mon problème, c'est que la plupart du temps, je trouve que la forme prend trop le pas sur le contenu (quand il y en a vraiment un ! et qu'il n'est pas trop ésotérique pour moi !). Je n'aime généralement pas les textes trop travaillés (c'est vrai aussi quand ce n'est pas de la poésie). Pour que ça me plaise, il faut aussi que je sois happée par le contenu (par exemple, la BD "De cape et de crocs" est en vers, mais c'est complémentaire à l'action et aux dessins, ça me plait beaucoup et là je prends la versification comme un plus plutôt que comme un frein). _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
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Posté le: Mer Nov 20, 2013 9:57 am Sujet du message:
D'où ton goût pour Andromaque (qui est en vers, somme toute...). Le théâtre en vers pourrait assurer une transition, d'ailleurs : il se passe qqch, et c'est de la poésie. Tu as lu des choses comme Ruy Blas ou Hernani ? _________________ Même le soleil se couche.
Inscrit le: 12 Avr 2006 Messages: 5856 Localisation: deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin...
Posté le: Mer Nov 20, 2013 12:16 pm Sujet du message:
Lu ni l'un ni l'autre. Mais j'ai lu un peu de théâtre, et si je ne suis pas fan des comédies j'ai apprécié un certain nombre de tragédies. A petite dose, parce que l'exagération des situations (le côté théâtral, en somme !) me fatigue vite. _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
Inscrit le: 19 Mar 2007 Messages: 1488 Localisation: Paris
Posté le: Mer Nov 20, 2013 4:22 pm Sujet du message:
Soleil* a écrit:
Mon problème, c'est que la plupart du temps, je trouve que la forme prend trop le pas sur le contenu (quand il y en a vraiment un ! et qu'il n'est pas trop ésotérique pour moi !). Je n'aime généralement pas les textes trop travaillés (c'est vrai aussi quand ce n'est pas de la poésie).
Je crois que je comprends... C'est sûr que certains courants poétiques, surtout les plus récents (post-romantisme et post-Rimbaud), ont un côté très "ésotérique" dans la mesure où c'est vraiment utiliser le langage comme de la came : on se shoote aux sons et aux images et aux effets de sens chelous... Pour prendre une comparaison qui fasse moins dealeur, c'est la conception antique du langage comme vecteur privilégié de la magie, on façonne le monde, on trifouille la réalité, on se projette dans les cosmos... D'où les trips à la Rimbaud, Mallarmé, Valéry, René Char, Michaux parfois... Personnellement j'adore, mais je comprends qu'on puisse ne pas accrocher.
Mais il y a pas mal de choses en poésie qui ne sont pas comme ça et qui pourraient te plaire. Comme le dit Lisbeï, toute une partie du théâtre en vers est aussi de la poésie. A te lire, je me demande si tu as lu Cyrano de Bergerac de Rostand, qui a de bonnes chances de te plaire (et puis, quand on aime De Cape et de Crocs... . ).
Mais tu pourrais aussi aller voir du côté des genres brefs et/ou privilégiant un style plus clair. Les haikus, par exemple, ou Prévert. Ou bien... les poètes antiques ! Bon, pas tous, mais l'Odyssée d'Homère, par exemple, ou les hymnes homériques, ont une langue à la fois très poétique et assez épurée, qui est là pour mettre en valeur une intrigue.
Inscrit le: 12 Avr 2006 Messages: 5856 Localisation: deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin...
Posté le: Mer Nov 20, 2013 7:50 pm Sujet du message:
Comme je l'ai dit, j'ai apprécié certaines des oeuvres théâtrales que j'ai lues. Parmi celles que j'aime beaucoup : Cyrano, Le Cid, Antigone d'Anouilh, Lorenzaccio, Roméo et Juliette, et quelques autres... _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
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Posté le: Jeu Nov 21, 2013 8:58 am Sujet du message:
C'est clair. Mais comme en le lisant la 1e fois j'ai enfin découvert en contexte de nombreuses citations connues, ça m'a accroché ! _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
Inscrit le: 27 Juin 2011 Messages: 3305 Localisation: Great North
Posté le: Jeu Nov 21, 2013 11:44 am Sujet du message:
Aujourd'hui , D.S. bilan avec mes 3èmes sur les figures de style , une citation de Hugo , une de Baudelaire , une de Prévert , une d'Aragon et deux de Corneille , tirées du Cid... _________________ "Tout est dans tout et réciproquement ."
Posté le: Ven Nov 29, 2013 7:08 pm Sujet du message:
Bonjour,
Je trouve que la liste ci-dessus est déjà trop franco-centrée. A moins que l'on parle seulement de la littérature classique française (mais ce n'était pas précisé ).
Si on réduit la liste aux seuls français, je rajouterais les classiques indispensables suivants : La Recherche de Proust, L'étranger de Camus, Voyage... de Céline et Les Misérables d'Hugo.
Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 6305 Localisation: Sud
Posté le: Sam Nov 30, 2013 9:15 am Sujet du message:
Bonjour Keats, bienvenue ici :-). N'hésite pas à te présenter dans le forum et le fil ad hoc.
Nous n'avons pas la même notion des classiques : je suis d'accord avec toi sur le fait que la liste est franco-française, mais dans les 4 ajouts que tu proposes il y a 3 oeuvres du XXe, je ne les mettrais pas sous le terme "classiques", même si ce sont clairement des monuments de la littérature française. _________________ Même le soleil se couche.
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