Catheline
Inscrit le: 20 Sep 2003 Messages: 68
|
Posté le: Dim Nov 23, 2003 7:02 pm Sujet du message: Archimondain Jolipunk - Camille de Toledo |
|
|
« Archimondain Jolipunk » de Camille de Toledo : Un jeune homme issu d’un milieu et d’une famille aisés, rien de moins que le petit-fils d’Antoine Riboud, prend un pseudo pour transcrire sa révolte sur du papier sous forme de chroniques, et « Archimondain Jolipunk » est né. Un titre singulier pour un plaidoyer singulier. Est-ce une analyse politique ? Philosophique ? Un roman autobiographique? C’est tout cela, et plutôt décousu dans l’ensemble. Le narrateur se dit né entre deux effondrements, celui du mur de Berlin et celui des tours du World Trade Center à New York. Il appartient à une génération coincée entre ces deux événements, et en étouffe, c’est un « asthmatique de l’âme. » Furieux, il déclame l’hypocrisie du mondialisme, l’apathie, les rouages financiers qui mènent la politique mondiale. Réactionnaire, aux « dandys de masse » qui règnent, il oppose un « romantisme aux yeux ouverts » par lequel il entend changer la direction dans laquelle, en spirale négative, le monde s’en va allègrement. Procéder au coup par coup, à défaut d’enclencher une révolution, voilà la solution, Les manifestations du G8 ne sont qu’un exemple de la résistance opposée par sa génération aux états qui la représentent à tort, et Toledo va même jusqu’à soutenir le mouvement anarchiste des Black Blocks… ! Il faut que ça pète pour que les choses bougent !Si j’ai apprécié la fougue, et même la violence de Camille de Toledo, car ses propos sont menés par une volonté réelle de faire un impact dans l’esprit du lecteur, de lui ouvrir les yeux sur certaines tristes réalités, et par là de déclencher une réaction, un début de changement, l’écriture, en revanche, m’a rebutée. Le problème n’est pas dans la matière, ni dans la connaissance de la matière. Camille de Toledo est, de toute évidence, un jeune homme intelligent, réfléchi. Le problème est son arrogance, son étalage incessant de ses connaissances, de références qui ont parfois l’air de se poser là pour embellir sans soutenir. Un manque réel de fluidité rend parfois la lecture pénible, la plume est vive, prometteuse, mais manque encore de finesse, d’un équilibre entre rigueur et modestie qui rendrait le tout plus accessible, et donc plus efficace. Tel que ce livre est écrit, il ne convainc pas, mais réveille un peu tout de même. Un bon début pour ce jeune rebelle plein de fraîcheur. (broché aux éditions Calmann-Lévy, 219 pages avec annexes et tableaux explicatifs). |
|