Posté le: Mer Fév 19, 2014 2:37 pm Sujet du message: 100 coups de brosse avant d'aller dormir - Melissa Panarello
100 coups de brosse avant d'aller dormir
Dans un style chaste, le récit froid et peu crédible de la vie intime d'une adolescente. Melissa a 14 ans. La deuxième fois qu'elle rencontre Daniel, 18 ans, elle lui prodigue docilement une fellation. Malgré l'agressivité et le mépris de Daniel à son égard, elle lui sert de jouet sexuel quelques mois. L'année suivante, elle est greffière d'une réunion d'associations étudiantes (l'emploi d'adolescentes à ce poste est sans doute une tradition italienne) et rencontre Ernesto. La vingtaine, séduisant, il a quatre copains doués pour les gang bangs qui garderont l'héroïne fort occupée dans une pièce obscure. A seize ans, Melissa a une expérience à trois, avec deux homosexuels, avant de s'orienter vers les vieux pervers et les pédophiles (Fabrizio, Valerio). Puis elle couche avec une fille belle comme une déesse, une expérience merveilleuse à l'issue de laquelle Melissa conclut logiquement que ça ne doit jamais se reproduire. Puis elle rencontre Claudio, Monsieur Parfait. Claudio ne parle pas, il déclame. Même quand il commande une pizza, on a l'impression d'être au théâtre. Mais, vous demandez vous, pourquoi Mélissa s'est elle infligé un tel parcours du combattant ? Eh bien elle avait un plan diabolique : elle laissait toute une cohorte d'hommes abuser d'elle sexuellement, l'humilier, la mépriser, l'insulter et forcément l'un de ces messieurs Ô combien intéressants aurait fini par l'aimer.
Les situations potentiellement érotiques sont tuées par la façon absurde dont elles sont amenées, par la non-intrigue psychologique et par le style pauvrissime.
- les personnages sont inexistants. On n'a aucune idée de ce qui motive l'héroïne. Elle enchaîne mécaniquement des expériences sans lien avec ses attentes. Quand aux amants, leur description se réduit à leurs actes. Ils sourient, crachent une insulte ou deux, quelques banalités et disparaissent.
- tout sonne faux. L'adolescente qui met des guêpières. Qui va à l'école quand elle veut. Qui passe son temps avec des hommes de plus en plus âgés sans que sa mère ne s'inquiète le moins du monde. Qui aime se donner du plaisir devant un miroir sans recourir au moindre fantasme (voir sa propre image lui suffit). Qui endure des mois d'humiliations avec des détraqués. On essaie de nous faire avaler que c'est écrit par une adolescente (Melissa Panarello). Mais l'auteur est plus probablement un quinquagénaire sans talent. Ca explique pourquoi le parcours de l'héroïne ressemble à une collection de fantasmes pédophiles. Ca explique aussi pourquoi l'héroïne ne connaît que des adultes, n'a aucun hobby de son âge, aucune conversation de son âge, aucune préoccupation de son âge. Décrire tout cela aurait demandé trop de travail à un auteur quinquagénaire, c'est un monde dont il ne sait rien.
Ce texte est assez mauvais pour que 50 nuances de Grey paraisse bon, en comparaison.
500 000 exemplaires vendus, se vante la 4° de couverture. J'espère que c'est faux. Si c'est vrai, le mérite en revient a deux astuces marketing. D'abord, faire croire que le roman a été écrit par une adolescente (caution d'authenticité auprès des lectrices, et frisson voyeuriste pour les lecteurs). Ensuite, concevoir une intrigue dont le résumé semblera toujours hautement prometteur en termes d'audace. Pour se récompenser d'une telle créativité commerciale, les éditeurs vendent cette nouvelle de 25 000 mots (soit environ 80 pages) au prix d'un roman. Pour faire illusion, Lattès imprime ça sur 170 pages en gros caractères avec beaucoup de sauts de lignes.
Sans le sou dix ans plus tard, une Melissa Panarello trentenaire et un peu enrobée, a accusé publiquement son éditeur, Elido Fazi, de l'avoir escroquée (droits sur les ventes à l'étranger, téléfilm etc.). Ils se sont déchirés par avocats et journaux interposés. Cette dispute sordide a permis d'apprendre sous quelle forme le texte avait atterri dans une maison d'édition, la soi-disant auteure n'ayant pratiquement rien écrit du texte finalement publié. _________________ Tennis de Table Bordeaux
Dernière édition par theyoubot le Jeu Fév 20, 2014 1:28 am; édité 6 fois
Posté le: Mer Fév 19, 2014 8:41 pm Sujet du message:
Oui. Ca se lit en 1h30.
Entre ce truc et 50 Nuances de Grey, je commence à croire qu'un roman olé olé peut faire un malheur, même s'il est minable. Le secret marketing de 100 cent coups de brosse avant d'aller dormir, c'était d'exhiber dans les médias une jolie fille de 17 ans qui disait "oui, oui c'est complètement autobiographique" à des journalistes bavant sur leurs chaussures. Le secret marketing de 50 Nuances de Grey était peut être une bonne promotion de l'édition en e-book. _________________ Tennis de Table Bordeaux
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Posté le: Sam Mar 08, 2014 9:38 am Sujet du message:
Alors, question bête, mais est-ce qu'au moins le titre à un sens par rapport à l'histoire ? Je veux dire, est-ce qu'elle fait vraiment ça ? Dans un but particulier ? Parce qu'il m'a intrigué, mais vu le résumé, je ne vais sûrement pas me lancer _________________ Mon blog sur le livre jeunesse : http://lepetitmondedulivrejeunesse.over-blog.fr/
Posté le: Jeu Mar 20, 2014 2:28 pm Sujet du message:
Ca occupe 3 lignes dans le roman. Un soir, elle se brosse les cheveux soigneusement, comme une princesse de conte de fées. Elle dit qu'elle fait ça chaque soir.
Peut être que l'idée de l'éditeur était de donner à l'acheteur potentiel l'impression que l'héroïne a une facette sentimentale ou romantique. Ce qui effectivement aurait été un plus. Il n'en est rien mais le titre est peut être la seule touche d'inspiration dans ce livre. _________________ Tennis de Table Bordeaux
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