Inscrit le: 13 Fév 2013 Messages: 20 Localisation: Paris
Posté le: Ven Avr 12, 2013 2:53 pm Sujet du message: L'homme qui savait la langue des serpents - Adrus Kivirähk
J'ai hésite à mettre ce livre en fantastique, mais je pense qu'il a sa place en littérature étrangère aussi (c'est dans ce rayon qu'il est classé en librairie)
L'homme qui savait la langue des serpents - Andrus Kivirähk, Trad. de l'estonien par Jean-Pierre Minaudier, Ed. Attila
Présentation de l'éditeur (Attila) : Voici l'histoire du dernier des hommes qui parlaient la langue des serpents, de sa sœur qui tomba amoureuse d'un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des élans, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, de son oncle qu'il aimait tant, d'une jeune fille qui croyait en l'amour, d'un sage qui ne l'était pas tant que ça, d'une paysanne qui rêvait d'un loup-garou, d'un vieil homme qui pourchassait les vents, d'une salamandre qui volait dans les airs, d'australopithèques qui élevaient des poux géants, d'un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons un peu horrifiés par tout ce qui précède. Peuplé de personnages étonnants, empreint de réalisme magique et d'un souffle inspiré des sagas islandaises, L'homme qui savait la langue des serpents révèle l'humour et l'imagination délirante d'Andrus Kivirhk.
Bon, le résumé d'Attila est déjà (pour ma part, qui l'ai lu) complètement convainquant ! Ce roman a été une découverte incroyable. Dans un paysage littéraire où il est rare de lire un roman qui vous donne le sourire, c'est rafraîchissant !
Ce n'est pas un roman humoristique, même si cet amas d'images loufoques le laisse penser, c'est un roman qui mêle l'histoire de l'Estonie (petit pays trop méconnu !), mythologies scandinaves et germaniques, et l'imagination débordante d'un auteur devenu culte dans son pays. Derrière l'aspect déglingué du roman se trouve aussi un portrait de ce XIIIème siècle estonien où les traditions des locaux païens se sont faites déloger par la modernité et la religion des envahisseurs allemands de l'époque. Le chevalier, le clerc et le paysan prennent la place du chasseur-cueilleur estonien, pourtant bienheureux de son état !
La langue des serpents est à la fois un roman fable à l'humour décalé, plein d'action et de rebondissements, et un roman derrière lequel transparaît une critique de l'époque d'hier et de celle d'aujourd'hui (certains messages peuvent totalement s'appliquer à notre monde actuel, comme la perte d'identité de certaines cultures...).
J'ai donc trouvé que c'était un roman fort, intelligent, et tout de même très drôle (des plantigrades lubriques qui parlent, c'est formidable !), je le conseille donc à tout le monde ! _________________ Libraire caméléon, chroniqueuse bavarde et amatrice de fantastique !
http://www.lalibrairiefantastique.com
Inscrit le: 19 Mar 2007 Messages: 1489 Localisation: Paris
Posté le: Dim Oct 01, 2017 10:44 pm Sujet du message:
Un livre grandiose, drôle, truculent, réjouissant et désespérant, rempli de merveilles et de choses terribles, qui montre que les mythes et légendes d'Europe de l'Est n'ont rien à envier à ce côté de l'Europe et qu'on a tout à gagner à s'y intéresser. Le livre rappelle beaucoup le réalisme magique sud-américain par endroits, puis il slalome allègrement dans les ambiances entre l'Antiquité, la Préhistoire façon Pourquoi j'ai mangé mon père, les combats à la Rabelais, la fable implacable à la Voltaire, le pessimisme propre à la fin de la magie, et des enseignements tout de même optimistes par ci par là. Ajoutez à ça un style enlevé, une intrigue bien rythmée, des personnages nombreux et hauts en couleurs, et une postface lumineuse du traducteur qui vous fera comprendre toutes les allusions à l'Estonie actuelle qu'on ne verrait pas sans ça, mais qui permettent de profiter encore mieux du roman... Je ne vois pas quoi dire d'autre. Si : lisez-le, vous ne le regretterez pas, en plus maintenant il est disponible au format poche !
Notez que le succès du livre en français a permis au Tripode de faire traduire deux autres livres de Kivirähk tout aussi riches en démons et en merveilles : Les Groseilles de novembre (le quotidien d'un village où les villageois s'adonnent régulièrement à des pratiques magiques, notamment via de petits arrangements avec le Diable : de la fantasy médiévale drôle et crasseuse, parfois assez cruelle) et Le Papillon (le destin d'une troupe de théâtre au fil du XXe siècle, dans une ambiance très "réalisme magique").
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