Soleil* Super Nov-A
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Posté le: Dim Nov 13, 2022 10:14 pm Sujet du message: La famille de l'Hiver et le roi-fée - Elisabeth Ebory |
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Partageant un passé douloureux, Marcus et Orégane sont liés par une amitié indéfectible. Hélas, leur relation affichée de concubinage heurte les bonnes mœurs de l'Angleterre du début du XXe, tout autant que l'homosexualité du jeune homme. Aucun des deux ne trouve sa place dans cette société étriquée qui les repousse.
Orégane, qui appartient au peuple fée, persuade son ami de rejoindre le Sidh, le légendaire pays des fées. Pour elle, ce serait l'occasion de retrouver ses racines et de se faire accepter par les siens, dont elle ignore tout car le grand-père qui l'a élevé les méprisait. Pour lui, cela lui permettrait de peut-être retrouver le héros protecteur qui hante ses rêves depuis toujours, et dont il est persuadé qu'il existe pour de vrai : une figure mystérieuse juste entrevue dans un paysage désolé du pays des morts, mais dont Marcus est malgré tout amoureux.
Justement, l'une des Conseillères du Sidh recherche des précepteurs pour son fils aîné Joseph. Maîtrisant les passages entre les mondes de par sa qualité de banshee, Madame ramène les deux jeunes gens depuis le monde humain jusque dans les terres des fées.
Mais le Sidh n'est pas le paradis auquel aspiraient les deux amis. Récemment libéré de l'ombre néfaste des dieux, le Sidh est dangereux et instable. Sa première règle est "méfiance". La deuxième, toute récente, implique de ne pas manger son voisin... Autant dire que l'atmosphère est lourde de tensions. Des enfants ont diparu, des fantômes de brume s'attaquent à la population. Le Conseiller le plus actif, Sean LeavesOfAlder, surnommé le roi-fée, subit l'animosité d'une partie des fées, menée par un mystérieux "marchand de sable" qui illumine les ciels nocturnes d'étoiles et accuse le roi-fée de mensonges. Et il faut bien reconnaître que si l'avenir du peuple fée lui tient à cœur, le roi-fée n'est pas toujours très correct dans ses manigances...
Des fées et des dieux, des personnages troubles qui ne sont pas tout à fait ce qu'ils prétendent (ou parfois pensent) être, le passé oublié qui ressurgit, la magie des fées qui ne marche plus vraiment, des relations qui se nouent malgré les préjugés, des combats et aventures... La famille de l'Hiver et le roi-fée est un récit dense et complexe, avec plein de bonnes choses. Les différents fils s'emmêlent les uns aux autres en une trame intelligente, malgré quelques facilités. J'ai notamment pris plaisir aux différents personnages, qui ont tous un petit quelque chose qui les rend appréciables, des émotions joliment décrites, même ceux qui sont moins mis en avant. L'influence générale semble celtique, mais j'ai également approuvé que s'y mêlent différents folklores féériques : Madame vient d'Europe centrale avec son domovoï, tandis que son oncle adoptif l'Ankou est un personnage de la tradition bretonne
Le style est travaillé, poétique, on sent une réelle recherche dans les tournures, le vocabulaire. Trop, peut-être, car malgré toutes les qualités de ce roman, je ne suis pas tout à fait parvenue à entrer dedans, lisant l'ouvrage par petites doses. L'information se noie dans le flux, et on doit rester concentré sous peine de rater le détail important dans des passages au final un peu lourds à digérer. Sans compter de menues fautes ayant échappé à la relecture, par-ci, par-là, un peu trop régulièrement pour qu'on puisse les oublier. Dommage, car au final j'ai adoré le fond de l'histoire, qui travaille encore dans ma tête.
Plongez dans le monde des fées, c'est de saison en ce mois de l'imaginaire !
Chronique réalisée pour Les Chroniques de l'Imaginaire _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu. |
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